Sweet madness (En Réécriture)

27

Chapitre 27 : Une légère liberté ?

Tu ne m'croiras jamais quand je vais t'dire à quoi j'pense !>

Tais-toi.>

Je m'asseyais rageusement dans l'herbe fraîche qui me chatouillait les chevilles.  Le crépuscule pointait le bout de son nez dans la clairière où je résidais et derrière moi, j'entendais ma jument souffler par ses naseaux en broutant. L'étendue d'herbe apaisait mes tourments rallumés par la discussion avec mon frère mais la présence de ce crétin d'Isaac me tendait comme la corde de mon arc. J'observais du coin de l'œil son corps couché à même le sol et malgré la pénombre naissante, je sentais son regard sur moi. Cet idiot m'avait suivi alors que je me promenais avec Ness, ma jument et j'avais fini par décider de l'ignorer comme il ne voulait pas partir. 

Sérieux Lia, j'crois que j'ai fini par te cerner.>

Je pouffais de rire malgré moi, légèrement surprise par sa connerie tout de même.

Je ne m'connais pas moi-même donc je ne pense pas bouclette.>

Tu es... Certes, t'es un peu spéciale mais je crois que j'ai raison. Tu es indépendante, tu veux être libre Lia mais tu t'frênes. Tu veux pas t'voir, tu t'caches derrière ta jument et ton arc. Tu t'crois plus forte que tout le monde parce que tu ressens rien. T'as pas conscience que ça va t'bouffer un de ces quatre et c'est pour ça que je t'accroche comme une punaise->

On dit sangsue->

Tais-toi et écoute-moi p'tite folle. Moi, j'ressens les choses. Libère toi Lia ! Sois ma folie. Sois folle et autorise toi à ça, à ressentir ça malgré tout le mal que tu peux penser de moi.>

Je ne->

Ses lèvres se posèrent si vite sur les miennes que je ne pu finir ma phrase. Des tonnes de sentiments contradictoires prirent possession de mon être ouvrant mon bouclier psychique protecteur. Il retira lentement son visage en caressant  joue alors qu'une bourrasque de vent emmêlait ses boucles. Un sourire fugace traversa ses lèvres alors que je m'abandonnais de-nouveau à ce sentiment de liberté. Il est une infime partie de cette liberté tant espérer, je l'ai compris quand ses lèvres ont touché les miennes. Malgré le fait que ce soit un idiot pur et un crétin, il pourrait devenir ma folie. Une petite liberté est si douce. Je me détachais lentement de lui, entremêlant ses cheveux dans mes doigts 

Putain, j'ai toujours raison.>

Son rire transperça mes tympans alors que je m'efforçais de rire. Mes émotions s'étaient éteintes face à lui, mes émotions les plus néfastes, laissant les plus douces. Toutes mes histoires s'étaient tues avec notre baiser, comme s'il était un bouton "pause". Et bordel, qu'est-ce-que ça fait du bien ! Il n'y avait plus de Dereck, plus de Peter et Phyllis, plus de défi plus rien. Un monde normal. 

T'es qu'un idiot.>

Ouais, mais un idiot qui te fait sentir libre.>

Peut-être, en attendant, tu m'écrases. Bouge gros tas.>

                                                         <>                                                       <>                                                   <>

Le vent se levait,  caressant la peau de mon visage en laissant la chair de poule sur mes bras. Je regardais les hautes herbes danser sous mes yeux,  touchant le ciel remplit d'étoiles. Les longs doigts d'Isaac glissait lentement sur ma nuque dont il avait écarté les cheveux qui le gêner. Sa respiration calme soulageait mes pensées. J'avais l'impression que ces dernières, mon monde ou encore ma clairière étaient sur  "pause". 

A quoi tu penses Lia ?>

Je me relevais subitement de ses cuisses, voulant mettre un peu de distance entre nous. Il se redressa aussi vite que moi, surpris de mon attitude changeante. Une vraie bipolaire. Il me fixait d'un regard d'incompréhension.

Parle moi Lia.>

Je n'suis pas une bonne personne. J'arrive pas à comprendre pourquoi tu t'acharnes.>

Un léger rire secoua ses épaules et il prit ma nuque entre ses doigts tout en palpant légèrement ma peau. La sensation de son touché détendit mes muscles mais je m'efforçais d'ignorer cette dernière. 

T'es p't-être pas une bonne personne. Mais tu n'es pas mauvaise non plus. J'ai compris, en t'observant ces dernières semaines que t'as l'âme grise qui tire vers le noir mais t'es dans l'blanc, tu seras toujours dans l'blanc Lia, alors laisse moi être à tes côtés.> 

Pourquoi ?>

J'sais pas, j'dois être un peu sado sur les bords mais j'aime ta présence.>

Il se levait en tendant ses bras vers moi dans l'optique de me relever. Je saisissais ses mains et il me colla à lui une fois à sa hauteur. 

Ne sous-estime pas ce que je peux faire. J'ai bien vu au fil du temps que tu n'étais pas simplement un défi mais une âme à sauver de ce monde impensable.>

Je me décollais de son corps bouillant pour rejoindre ma jument à quelques pas de nous. Pourquoi pas ? Un moment de répit dans un monde improbable. Une petite liberté est si douce.

Tu n'sais pas à quoi tu t'attaques. En attendant, fais-moi la courte échelle pour qu'je monte.>

-RÉÉCRIT-