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     Bien sûr, comme j'étais un enfant particulier, mes parents ont demandé de l'aide à beaucoup de gens. Les premiers mois, mon père avait tellement de travail pour m'apprendre toutes les règles et pour m'apprendre à lire, compter, écrire et jouer au ping-pong, qu'il ne s'est pas occupé des formalités pour les demandes d'aides. Mais ma mère, pendant tout ce temps, s'était beaucoup renseignée.

     Un soir, je les ai entendus dire qu'ils pourraient créer une association pour obtenir des dons pour mes soins. Je savais que je n'étais pas malade mais ils m'ont dit que c'était pour récolter de l'argent au cas où. Ils sont allés voir plein d'associations dans les hôpitaux, mais aussi chez des gens. Ils m'emmenaient toujours avec eux en me rappelant bien les règles. Comme tout se passait sans encombre, la commune a fini par accepter que mes parents créent leur association pour moi. Ils l'ont appelée : Oscar du meilleur autiste. J'ai trouvé ça bien.

     Au début, ma mère était beaucoup sur l'ordinateur. Elle a créé des pages Facebook, des groupes, même des sites internet. Puis elle s'est fait pas mal d'amis, des gens qui connaissaient bien l'autisme et d'autres moins. Mais surtout, comme on n'avait pas beaucoup d'argent, elle a demandé à ces nouveaux amis des dons de meubles, de vêtements, en précisant bien qu'il ne fallait pas de multicolore, mais idéalement, du blanc. Pendant quelques semaines on a eu de nombreux colis. J'avais plein de nouveaux vêtements, même de nouveaux jouets (tous blancs) et j'étais heureux.

     Après, comme on avait tout ce qu'il fallait, ma mère a commencé à demander de l'argent. Elle disait que c'était pour aménager la maison pour moi. Pour recouvrir tous les murs avec la même matière car j'étais très perturbé quand les pièces avaient un toucher différent. Ce n'était pas tout à fait vrai, moi au début ça ne me dérangeait pas trop qu'elles aient une matière différente, au contraire, je pouvais reconnaître dans quelle pièce on se trouvait quand mon père me faisait l'exercice des yeux bandés. Cet exercice là, il me disait que seuls les enfants très très intelligents réussissaient. Il me bandait les yeux, et me faisait tourner sur moi-même. Quand ma tête tournait beaucoup, il m'amenait dans une pièce de la maison, et m'approchait contre le mur. Ensuite il me disait de toucher avec le bout des doigts le mur et de me dire dans quel endroit on se trouvait. A force, j'étais très fort, et même en touchant avec un seul doigt pendant quelques secondes, je savais l'endroit exact où j'étais placé. Alors là, tout recouvrir avec la même matière, c'était rendre le jeu encore plus difficile, et ça m'inquiétait un peu. Mais comme j'étais un enfant très intelligent, mon père me rassurait en me disant que tout se passerait bien.  

Je suis un actisteWhere stories live. Discover now