Chapitre 19

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Aux premiers rayons de soleil traversant ma chambre, je me relevai et m'habillai d'un jogging, d'un débardeur blanc et d'une petite veste. Je pris mon téléphone et mis mes écouteurs. Je descendis rapidement les escaliers et sortis de ma maison sans réveiller personne.
Je commençais doucement en trottinant histoire de m'échauffer en écoutant Not today des BTS. Cette chanson me motivait à donner encore plus, à ne pas lâcher. "A courir puisque je ne pouvais pas voler".

En l'écoutant mes résolutions de cette nuit se raffermirent. Je n'allais plus être passive de ma vie, j'avais trop laissé les choses se passer et je n'avais plus rien contrôler. J'avais joué à l'aveugle sachant ce qui allait arriver. Je soupirai et poussai davantage dans mes jambes. Je pouvais sentir mes muscles se tendre et le vent secouer mes cheveux et balayer mon visage. J'appreciai cette sensation.
Mes pensées s'éparpillaient au rythme de la musique. J'écoutais, adorais, apprenais de ces paroles. Je m'en abreuvais pour garder la tête haute et regarder à l'horizon au lieu de baisser les yeux.
"Non je ne mourrai pas aujourd'hui."
Même si tout s'effondait autour de moi, et que tout disparaissait, je resterai là. Je vivrai ma vie en leurs honneur, je vivrai pour ma famille qui eux n'ont pas cette chance. Je ne serais pas lâche.
J'accélérais encore la cadence, passant devant un café qui ouvrait ses portes aux habitués du coin, un petit parc encore vide à cette heure, un immeuble qui semblait sans vie.
Je sentais mon corps chauffer légèrement sous cet effort que je lui soumettait après des jours, voire des semaines de léthargie.

La musique m'encourageait, m'accompagnait, me criait de me battre que chaque pas était une délivrance, chaque pas un aller vers la reprise de l'emprise que tous avait pris sur mon âme. Un pas après l'autre, je me sauvai, je fuyais ces derniers mois et je reprenai le chemin vers la réalité laissant le conte de fée derrière moi.

"Ma victoire" serait l'oubli, "ma victoire" serait quand je n'éprouverais plus rien ou plus qu'une petite mélancolie à ces souvenirs s'ils s'échappaient de la boîte ou je les aurais enfoui.

"J'y arriverais", oui. C'était certain, j'étais une battante, je l'avais toujours été. Il croyait en moi, maintenant c'est à moi de le faire pour avancer. Cela va être une longue route mais j'y parviendrais.

Throw it up ! Throw it up ! 
Ni nun sogui duryeoum ttawineun beoryeo
Break it up ! Break it up ! 
Neol gaduneun yuricheonjang ttawin buswo
Turn it up ! (Turn it up !) 
Burn it up ! (Burn it up !) 
Seungriui nalkkaji (fight !) 
Mureup kkulhji ma muneojijima 
That’s (Do) not today ! 

Traduction:
Jette-la ! Jette-la ! 
Jette cette peur qu'il y a dans tes yeux
Brise le ! Brise le ! 
Brise ce plafond de verre dont tu es prisonnier
Monte le son ! Monte le son ! 
Brûle-le ! Brûle-le ! 
Bats-toi jusqu'à ce qu'on gagne (Bats-toi !) 
Ne te mets pas à genoux, ne tombe pas 
Ce sera pas aujourd'hui ! 

Ces paroles se gravaient en moi me forçant à aller toujours plus vite, me poussant à dépasser mes limites. A tenir mes résolutions.

Chong ! Jojun ! Balsa !
Traduction :
Dégaine ! Vise ! Et tire ! 

Je connaissais maintenant mes buts et je savais où viser. Il n'y avait plus qu'à dégainer et tirer.
Mes pieds allait toujours plus vite sur le bitume. J'apercevais des familles apparaître doucement dans les rues. Les mamans emmenaient leurs enfants à l'école. En leur hurlant dessus de leur tenir les mains aux passages piétons ou en leur souhaitant des "bonne journée et amuse-toi bien". En majorité, c'était les mamans qui se chargeaient de cette corvée matinale mais on pouvait tout de même croiser quelques pères qui portait en général leurs enfants sur leurs épaules ce qui les faisaient rire.

Le Témoin recherchéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant