Chapitre 02

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Ailleurs, quelques secondes plus tard.

Une heure vingt-cinq du matin, Porspoder, derrière le stade. 

Une légère brume se confond avec la fumée épaisse des cigarettes roulées. Et ça se frotte le bout de doigts, et ça crache, et ça crapote, et ça me souffle leurs putains de particules fines dans le narines. "Oh ! Vous ne pouvez pas souffler intelligemment en fonction du vent ?" que j'aimerais leur dire. "Oh excuse-nous Max ! Tu as encore raison, on ne pense à rien c'est dingue !" Que j'aimerais qu'ils me répondent.

 Il ne me reste que quatre pour cents de batterie sur mon téléphone. Où est ma 'teille ? Je l'avais posée sur mon manteau !

- Hey LuLu viens voir, rend moi ma bouteille s'il te plait, si t'en veux, tu me demandes d'accord ? Je n'aime pas quand on s'échange nos microbes, alors rend-la moi ou prend un verre au moins.

- Et j'trouve où le verre ? Tu fais genre t'es hypocondriaque alors qu'en vrai t'es juste radin ! Genre moi j'ai des microbes  dans la bouche ? 

- On a tous des microbes, dans ton corps y'a un milliards de bactéries, je veux juste que ma bouteille ne tourne pas dans toutes les bouches ! Allez rend la-moi s'il-te-plait, je sens que je commence à m'énerver là. C'est pas le moment !

- Il t'arrive quoi ?

- Alan n'est toujours pas revenu et je commence sérieusement à m'inquiéter pour mon scoot'.

- Relax Max ! Coooool doooown !

Lucie relève son t-shirt et son soutien-gorge d'une main, tenant mollement la bouteille dans l'autre. Jolie poitrine. Mine de rien... A force d'enfiler des pulls trop lâches, on oublie la femme qu'il y a dessous... On a tendance, nous les gars, à sous-estimer fesses et poitrines. On est vite attiré par les gros seins et les gros fessiers, c'est indéniable, du coup les femmes moins volumineuses le savent aussi, et jouent la carte opposée : elles s'octroient un style plus affirmé, plus habillé, plus je-m'en-fous-si-tu-me-mates-j'ai-une-cervelle-et-elle-t'emmerde. Si les atouts féminins ne sont pas moulés par les vêtements on pense qu'il n'y a rien de beau dessous, et c'est finalement souvent une belle surprise qui nous attend.Les femmes sont belles et à chaque fois ça nous surprend. 

L'inverse marche aussi, nombreuses sont les énormes fesses formées parfaitement par un jean remonte-pente. Tu retires le jean, en dessous c'est de la poudreuse. Les push-ups Wonderbra du cul. 

 Donc elle me montre ses seins. Très bien. Je suis troublé tout à coup. Joli petit remontant, tout de même.

- Ce sont les tiens... ? Enfin j'veux dire, c'est des vrais ? Enfin... Bref, c'est...surprenant ! Merci. Tu nous avais bien caché ça !

Lucie est assez incontrôlable en soirée, c'est pourtant la plus réservée et gentille du groupe la semaine, elle s'excuse pour un oui comme pour un non, elle fait le chauffeur pour tout le monde, elle pense toujours aux anniversaires et écrits des petits mots gentils quand un parent est à l'hôpital, ou quand un petit frère se blesse au football, ou remporte un tournoi, c'est une amie en or, mais le samedi soir c'est tendu, elle développe un niveau de bêtise et d'imprévisibilité hors-norme. Tout à l'heure elle m'a demandé de la gifler pour voir si ça faisait mal. Bah oui merci, j'ai encore la main qui brûle.

- Comme ça je serais entraînée avec mon futur mari !

- Arrête un peu, aucun homme n'osera lever la main sur une si gentille fille comme toi ! Aucun !

- Je ne suis pas qu'une gentille fille tu sais... Je fais des bêtises des fois Maxou... Tu veux savoir ce que je....

- Non merci Lu', t'es cuite là tu dis de la merde, garde la bouteille, tu as gagné, va t'asseoir ! Et si un jour un mec lève la main sur toi, je le fume.

Quelques Grammes SuffisentWhere stories live. Discover now