bonne odeur de crêpes

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"Debout la vieille. C'est l'heure de se lever. Le soleil brille sur Townsville." chanta Agosti en soulevant la couverture qui cachait le visage de son amie encore endormie.

Livia n'était pas rentrée chez elle. La jeune fille avait préféré rester aux côtés de son meilleur ami au cœur émietté. Elle lui avait prêté son épaule toute la nuit et avait attendu qu'il s'endorme pour faire de même. Heureusement, c'était un lit à deux places qu'avait Agosti, alors, ils n'avaient pas manqué de place, ou presque. L'une des deux personnes en avait profité et s'était étalée de tout son long.

"D'où tu m'appelles la vieille ? J'suis pas vieille.
-Tu sens le savon et le parfum, comme les vieilles.
-C'est la faute de tes draps. Ils empestent ! Oh et puis, laisse moi dormir ! J'ai sommeil ! C'est épuisant de réparer ton cœur, tu le sais ça ?" ronchonna la blonde en tirant la couette jusqu'au sommet de son crâne.

Agosti sourit. Il entendait ses ronflements recommencer et il percevait sa respiration lente. Le loir s'était de nouveau endormi, en quelques secondes à peine. Le jeune garçon n'était pas surpris, il connaissait assez sa meilleure amie pour savoir qu'elle était une grosse dormeuse, mais aussi une morfale, un véritable ventre sur pattes. Pour ne pas la réveiller une nouvelle fois, il sortit du lit aux draps défaits et tant bien que mal, parvint à sortir de sa chambre. La main sur la rampe des escaliers, il descendit prudemment les marches et longea les murs, qui l'emmenèrent tout droit à la cuisine, où une délicieuse odeur de crêpes s'en échappait. Sa mère était debout, cela ne faisait aucun doute.

"Bonjour fiston. Déjà réveillé ?
-Ouais. J'ai une grosse vache dans mon lit. Elle arrête pas de bouger la nuit. Un asticot !"

Maud ne pût s'empêcher de rire, face aux propos de son fils. Agosti sourit, il aimait bien entendre sa mère rire de bon matin, car cela annonçait qu'une bonne journée commençait.

"Ne sois pas si méchant avec elle. Tu veux des crêpes ? Ils en restent d'hier soir, déclara la mère en servant un verre de jus d'oranges pressés à son fils. Je suis justement en train de les faire réchauffer.
-Avec du sucre et de la chantilly ?
-Évidemment !"

La mère sortit le plat de crêpes du four et le tendit à son enfant affamé. Elle chercha ensuite les ingrédients restants dans les placards, puis les posa sur la table

"Tu veux que je te serve ?
-S'il te plaît."

La mère s'exécuta, le sourire aux lèvres. Mais, une ombre menaçante vint ternir le petit tableau familial. Cheveux ébouriffés, maquillage étalé et vêtements en bordel, Livia avait fait interruption dans la cuisine, dès lors qu'elle avait entendu le mot "crêpe", mais aussi " chantilly" et "sucre".

"Bonjour Livia ! Tu as faim ?
-Bonjour. Et bien, je suis affamée ! Mon ventre s'est mis à gargouiller dès que j'ai senti l'odeur de vos crêpes !" avoua la jeune fille, sans exagérer.

Tandis que la jeune fille s'installa à droite de son ami, Maud servit l'invitée. L'adolescente remercia l'adulte avec un chaleureux sourire et mordit à pleines dents dans le succulent dessert.

"J'ai rendez-vous aujourd'hui. Livia, tu voudras que je te dépose chez toi ?
-Ça ira, merci bien.
-Comme tu veux." répondit la mère en se dirigeant ensuite en direction de la salle de bain.

Un silence s'installa entre les deux adolescents dès lors que l'adulte sortit de la pièce. Tous deux dégustaient leur petit déjeuner sucré, sans se soucier de l'autre, ou presque.

"Ma mère m'a envoyé un message." annonça Livia entre deux bouchées.

Agosti s'arrêta de manger. Il essuya ses mains sur son pyjama et les laisser à plat sur ses fines cuisses. Il avait le visage baissé et le souffle court. Il avait peur, peur que le message le concerne et que les mots ressassent sa déclaration de haine. L'angoisse le paralysait au plus profond de lui.

"Elle s'inquiète de mon absence. Mais c'est une menteuse. Elle veut juste faire bonne impression." souffla Livia, déçue par le comportement égoïste de sa mère.

Agosti savait que sa meilleure amie était triste au fond d'elle, même si elle tentait de le cacher. Alors, il prit avec délicatesse la main de son amie et la déposa sur sa joue, comme pour lui dire qu'elle pouvait compter sur lui. Livia ferma les yeux et le remercia mentalement, car après tout, ils n'ont pas besoin de se parler pour se comprendre.

"Je vais retourner chez moi. Ce sera juste le temps de prendre quelques affaires. Et après, on fugue tous les deux. On prend le premier bus et on arrête de réfléchir. On suit notre destin, d'accord ? T'es partant ?
-Mais, on est mercredi. T'as pas cours aujourd'hui ?
-Si, mais bon, je m'en fous un peu. Et puis, c'est amusant de sécher de temps en temps. Le goût du risque et celui de l'aventure. À nous la liberté !
-Alors, pourquoi pas. Qu'est-ce qu'on risque après tout ?
-De se faire kidnapper ou que je te viole. À toi de voir.
-Haha, tu es hilarante.
-Je sais."

Ça fait plus d'une semaine que je n'ai pas publié ici. Je suis vraiment désolée...
Je vais essayer d'être plus sérieuse à présent. Enfin, j'espère.

on en avait que faireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant