Partie sans titre 23

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La célébration de la mort à Madagascar

Introduction

Dans notre société, la mort est un sujet tabou mais dans d'autres pays, celle-ci peut être perçue tout à fait différemment et elle peut être l'objet de grandes fêtes, célébrations, ...  A Madagascar, dans de nombreuses tribus des hauts plateaux centraux (les Sihanaka, les Merina et les Betsillo) par exemple, la mort est célébrée tous les ans pour rendre hommage aux ancêtres. Cette coutume funéraire s'appelle le Famadihana ou encore le retournement des morts. Le Famadihana, un mot malgache, peut se traduire en français par « exhumation »(action de retirer un cadavre d'un tombeau, de sortir de terre ce qui y était enfui).

De l'origine à aujourd'hui

A l'origine, le Famadihana était une fête organisée après l'exhumation d'un défunt mort loin de sa patrie et le rapatriement de sa dépouille dans son village d'origine afin qu'il puisse reposer auprès des siens. Le retour de la dépouille se faisait toujours lors de la saison sèche (de juin à septembre).  Actuellement, c'est un rituel qui permet la bénédiction des vivants par les morts. Par exemple, certains étudiants désirant réussir leurs examens ainsi que des couples voulant avoir un enfant peuvent tirer profit de la cérémonie « de retournement aux morts » pour bénéficier de l'aide des défunts.  C'est également une façon de faire passer les morts dans le monde intermédiaire entre les vivants et Dieu...  Aujourd'hui encore, ce rituel à lieu entre juin et septembre.

Déroulement de la cérémonie

Le Famadihana dure deux jours entiers.

Préparations:

- il faut s'occuper de la nourriture pour les deux jours de fête, le « vary be » est un plat typique pour ce genre de célébration. Il s'agit de riz imbibé d'huile et de viande de zébu. La famille a également besoin de se ravitailler en boissons, durant les deux jours, les invités boiront une quantité énorme d'alcool.

- il faut demander une autorisation à la commune où se trouve le caveau familial afin de pouvoir déterrer les cercueils.

- il faut réserver un groupe folklorique qui animera la fête pendant deux jours. Il y a toujours des clarinettes et de la trompette.

- la famille doit également acheter un « lambamena », c'est un linceul en soie pour protéger le mort du froid, mais en raison du pouvoir d'achat en baisse, ces linceuls coûtent de plus en plus cher et la plupart des familles ne peuvent se le permettre, un lambamena pouvant coûter de 40 000 à 300 000 ariary (de 11 à 90 € environ, sachant qu'il faut en acheter un par cadavre). La plupart des linceuls sont donc désormais faits à part de produits synthétiques et on constate une baisse de 60% de vente de lambamena traditionnels depuis 2010, la cause principale serait la crise économique.

    •    Premier jour

La famille se réunit dans la maison des ancêtres. Le plus âgé de la famille, qui est surnommé « Razambelona », procède à la transmission de l'histoire de la famille via le « Tetiarena » (l'arbre généalogique de la famille). C'est une tradition presque obligatoire mais qui ne cesse de se simplifier au fil du temps. Désormais, cette cérémonie d'ouverture consiste surtout à prononcer quelques discours et faire un grand festin.

La célébration en soi:

La famille commence d'abord par déterrer les différents corps pour ensuite changer leur linceul par un nouveau qui sera ensuite recouvert de nattes en osier. Les membres de la famille commencent ensuite  à les porter sur les épaules en dansant, chantant et buvant sur la musique entraînante du groupe choisi. Il est courant que de l'alcool soit jeté sur les différents cadavres.

C'est une fête extrêmement joyeuse, on y rigole et s'y amuse énormément. C'est vraiment un « lieu de rencontre familial », la plupart des malgaches travaillent dur toute l'année et ne peuvent pas rendre visite à leurs proches aussi souvent que désiré et tous profitent de cette occasion pour se réconcilier les uns avec les autres.

Le déclin

Bien que cette tradition est énormément appréciée par les Malgaches, elle pourrait très bien disparaitre d'ici quelques générations à cause de plusieurs facteurs...

Le christianisme ne cesse de gagner de plus en plus d'adeptes à Madagascar et beaucoup de personnes adoptent désormais la philosophie chrétienne selon laquelle les morts sont partis à jamais.

Le plus important des facteurs est, bien évidemment, le prix. Il faut nourrir et acheter de l'alcool pour parfois plus de 100 personnes, acheter de nouveaux linceuls et payer le groupe. En raison de ces coûts astronomiques, seules les familles les plus riches peuvent respecter cette tradition chaque années alors que certaines doivent économiser et parfois s'endetter pour pouvoir fêter le Famadihana une fois tous les 10 ans et certaines ne peuvent le faire du tout, à moins de recevoir de l'aide financière.

Allez savoir comment mon exposé de religion a atterri ici. Je trouvais ça "fun"

Rantbook - So What If I'm Crazy ? (MISHAPOCALYPSE)Where stories live. Discover now