6) Catalya - Rien n'est jamais tout rose.

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Une semaine plus tard.
Dimanche 05 mars 2017.

- Allo ?
- Ma puce je ne viens pas finalement. Je suis désolé. J'aurais vraiment aimé mais...
- Mais ?
- Je suis pas très bien. Je n'ai pas envie de t'embêter avec ma mauvaise humeur...
- Oh... Mais peut-être que je pourrais t'aider à te changer les idées...
- C'est pas si simple mais ne t'en fais pas pour moi. Amuse-toi bien. Organise-toi une belle journée !

Quinze minutes pour le convaincre que je peux comprendre qu'il y a des jours avec et des jours sans. Même si je crève d'envie de savoir ce qui le met si mal, je lui promets que si il vient on fera comme si de rien n'était et que je réussirai à lui rendre son sourire. Après tout, depuis une semaine on s'est raconté un tas de choses, on s'est vraiment rapproché et j'ai envie d'être là pour lui. Il égaie, illumine ma vie depuis dimanche passé. Mon quotidien est devenu pratiquement parfait. Boulot en journée, soirée en amoureux le soir.

J'ai dit amoureux ?
Bref on se comprend.

Puis ça me change d'un frère trop pris pour avoir une conversation. De Gabe qui m'ignore totalement, prenant son travail plus à coeur que je ne l'aurais jamais imaginé capable. Quoique en y pensant, c'est moi qui ai toujours fait une fixation sur son attitude envers moi. À côté de ça, c'est quand même grâce à ses relations que mon frère a pu financer son labo, c'est aussi lui qui m'a tout appris sur l'administratif américain et bien que clown de service, rien ne lui échappait jamais tant sur ce qu'il se passe au sein des labos qu'à propos des employés. Sans compter les rondes qu'il fait en permanence.

Sebastiane n'est pas parfait, il a ses petits défauts mais ils sont tellement minimes comparés à toutes ses qualités. Sans parler de ses prouesses sexuelles. Moi qui ne voulait rien de personne. Moi l'anti relation, je vis un rêve éveillé. Tellement parfait que j'ai du mal à me dire que ça ne fait qu'une semaine que nous nous fréquentons.

Restaurant, sorties ensemble, nuits de folie,... Nous vivons tout ce qui est possible de vivre avec les émotions qui vont avec en un laps de temps réduit.

Il me suffit de penser à lui pour que l'adrénaline monte car à tous les coups je sais que peu importe ce qu'on fera, ce sera génial.

Pas plus tard qu'hier, il nous a improvisé un pique-nique romantique au beau milieu de mon salon. D'abord sceptique de le voir arriver les bras chargés de victuailles, de coussins, bougies et couvertures, je me suis très vite prise au jeu. Allongés l'un à côté de l'autre à se raconter nos vies, à regarder la pluie tomber sur la ville à travers la baie vitrée, l'instant était tout bonnement magique.

Pour chacune de ces soirées passées ensemble et tout ce qu'il me fait découvrir, j'ai envie d'être là pour lui aussi ce soir. La vie n'est pas toujours rose et on n'est pas obligé d'être au top de sa forme tous les jours. Si je peux lui offrir un peu de réconfort, alors j'en suis ravie. D'autant que lui aussi, a tout quitté pour venir à Chicago. Même si ça date de plus longtemps que moi, qu'il doit certainement avoir des amis, quelque chose nous lie. C'est un point que les autres ne peuvent pas comprendre aussi bien que moi.

Trois coups à la porte, le voilà. Épaules baissées, regard larmoyant, pas du tout le Sebastiane auquel je suis habituée. Mon coeur se fracasse en petits morceaux. Que lui est-il arrivé, qu'a-t-il vécu ?

- Ne me regarde pas comme ça s'il te plaît. Sinon j'aime autant repartir, il lance sur un ton un peu sec avant de souffler

Bon... Ça c'est dit...

Motivation, il faut lui rendre son sourire.

- Et si pour une fois on s'allongeait juste et qu'on regardait la télé ? Pas de blabla, pas de questions. Comme promis...
- Si tu veux... à nouveau il souffle.

Merde je me sens vraiment démunie. Constamment aux petits soins avec moi, anticipant le moindre de mes désirs, là que je pourrais enfin lui rendre la pareille j'en suis incapable. Quelque chose se brise en moi. Je regrette de m'être si peu ouverte aux autres. D'avoir toujours avancer seule dans ce domaine.

Même allongés, il s'arrange pour que ce soit moi qui soit lovée contre lui alors que ça devrait être l'inverse. La culpabilité me gagne petit à petit, avec l'envie que cette soirée s'arrête tant l'impuissance me pèse. Il aurait peut-être été mieux chez lui tout compte fait au lieu de se sentir obligé de s'occuper de moi en plus...

Lorsqu'il m'avertit qu'il préfère rentrer, je ne chercher pas à le retenir. Le reste de la nuit je ronge mon frein. Peut-être notre début de relation est trop intense. Enfin, pour moi.

Un texto arrive trente minute après son départ :

"Merci quand même..."

Si je n'étais pas certaine d'avoir lamentablement échoué dans ma mission "redonner le sourire à quelqu'un", maintenant je suis fixée.

Pour qui me suis pris-je pour imaginer que j'allais pouvoir être la personne dont il aurait besoin quand quelque chose ne va pas ?

J'ai toujours été sûre de moi et ça m'a toujours réussi mais il s'agissait toujours d'études, de travail, de projet, pas d'une relation. Me voilà remise à ma place à croire que je réussirais toujours tout par la simple force de ma volonté.

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⏰ Letzte Aktualisierung: Oct 19, 2019 ⏰

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