Chapitre 29 : The Nature of Happiness

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Chapitre 29 : The Nature of Happiness, Desmond Morris

- Je ravi que tu viennes me tenir compagnie, ce n'est pas facile tous les jours de rester terré ici avec des gens complètement traumatisés, mais tu ne devrais pas laisser Ron tout seul trop longtemps...

Harry baissa les yeux, fuyant le regard acéré de Hugh. Son nouvel ami avait raison, évidemment. Pourtant, le Survivant ne parvenait plus à envisager un retour à la collocation sans un pincement au cœur. Il n'en pouvait plus. Alors qu'il avait mis des semaines à se défaire de cette culpabilité qui le rongeait, alors qu'il aurait enfin voulu rire avec son meilleur ami, oublier un instant le danger qu'ils traversaient en plaisantant autour d'un biéraubeurre... Il était aux côtés de Ron plus seul que jamais. Son ami de toujours restait constamment silencieux et morose, son regard était vide, c'était à peine s'il quittait sa chambre... George, pourtant bien plus à plaindre que lui, tenait la boutique seul, avec l'aide d'Angelina qui lui faisait des visites de plus en plus fréquentes.

Mais Harry devait suivre les conseils de Hugh. Il devait rentrer. Il finit le reste de thé qui refroidissait au fond de sa tasse d'une traite, avant de se lever.

- Je ne vais pas traîner alors. Merci pour le thé, Hugh, à la prochaine.

Et il quitta la maison dans laquelle une partie des scientifiques vivaient en attendant que le danger diminuât. Hugh parlait du cottage où il se cachait de manière constamment ironique : il l'appelait seconde prison ou asile de fous, et il n'avait pas tort... Le Ministère avait pris les choses en main, et avait placé les scientifiques dans des demeures sous fidelitas et à la sécurité renforcée... Mais ces demeures ressemblaient en bien des points aux manoirs qu'ils avaient attaqués une semaine plus tôt. Les scientifiques n'avaient pas plus le droit d'en sortir, et, surtout, ils y étaient toujours gardés par des sorciers. Les meilleures intentions du monde n'ont parfois pas des conséquences bien différentes des pires...

Harry transplana directement chez lui. La gazette du jour l'attendait sur la table de la cuisine, et il prit la peine de la feuilleter avant d'aller rendre visite à Ron dans l'antre qui lui servait désormais de chambre – il ne tirait plus les rideaux et n'ouvrait jamais les fenêtres. Les visites hebdomadaires de Molly ne parvenaient pas à en faire un endroit dépourvu de tout danger bactériologique, au grand dam d'Harry qui ne pouvait avoir aucune interaction avec son ami en terrain sûr, puisque ce dernier ne quittait même plus la chambre pour se laver.

- Salut Harry !

Le Survivant leva le nez de l'article de la Gazette qu'il était en train de lire avec avidité. Clearwater avait été suspendu, des élections allaient être organisées. Il était peu probable que Kingsley fût nommé ministre, mais, contre toute attente, d'autres membres de l'Ordre étaient pressentis, dont Arthur, mais surtout Percy, qui, malgré son jeune âge, avait été remarqué pour ses capacités de consensus et de jugement.

Harry croyait être seul à la collocation avec Ron – autrement dit, il aurait pu y être totalement seul, que cela n'aurait rien changé – d'où son étonnement d'être interpelé par une voix féminine.

C'était Hilde, elle sortait de la chambre de son petit-ami.

- Hilde ! Je ne savais pas que tu étais là ! Tu es sortie de l'hôpital ?

- De toute évidence... lui répondit-elle en souriant.

Son visage et ses mains étaient couverts de cicatrices rougeâtres, mais elle semblait en pleine forme. Harry s'en réjouit : peut-être parviendrait-elle à faire sortir Ron de son marasme... L'espoir du Survivant fut de courte durée.

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