Chapitre 18

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Morgane s'éveilla le lendemain avec douceur, et eut un léger gémissement de douleur en sentant son corps courbaturé, dont la peau nue frémissait au contact des draps. Aussitôt, sa nuit lui revint en mémoire, et elle enfouit son visage honteux et rougissant dans l'oreiller. Jamais elle n'aurait cru que... Que cela puisse être aussi... Parfait. Elle frissonna, quand soudain, le silence la frappa. Elle écarquilla les yeux, et releva doucement la tête, pour fixer la place vide, à côté d'elle. Il était quand même parti ? Après ce qu'ils venaient de vivre ensemble ? Elle serra les dents de rage, et frappa du poing dans son oreiller. Quel... Quel goujat ! Elle n'en revenait pas qu'il se soit éclipsé sans la réveiller ni rien. Elle étouffa un cri de colère dans les draps, puis se leva brutalement.

La rousse fit les cents pas dans sa chambre, son regard revenant toujours sur le lit, et faisant ressurgir des souvenirs fugaces de cette nuit. Elle sentait ses joues rougir de plus en plus, et remua la mâchoire de fureur. A cet instant précis, elle le détestait. Comment pouvait-il espérer que partir comme cela n'allait pas la mettre en colère ?! Elle s'agrippa les cheveux, et souffla fortement pour tenter de se calmer. Il avait, comme d'habitude, de bonnes raisons de partir. Mais... Flûte ! Elle tapa du pied dans une commode, ne récoltant qu'une fulgurante douleur dans ses orteils. Morgane lâcha un juron, et alors qu'elle allait retourner sous ses draps, elle avisa un coffret. Elle était sûre qu'il n'était pas là la veille, alors... Elle s'en approcha, et vit qu'il y avait un billet. Elle hésita un instant, puis lut le mot :

« Morgane. Cette nuit avec vous était vraiment fabuleuse. J'attendais une occasion spéciale de vous offrir ce modeste présent, et je l'ai trouvée. J'espère qu'il vous plaira. J'attends avec hâte de vous revoir, ma chère. »

« Fabuleuse » ?! C'était tout ce qu'il trouvait à dire ?! Elle s'était offerte à lui, lui avait tout donné, jusqu'à sa vertu, et il ne trouvait que « fabuleuse » à dire ?! Elle ouvrit brutalement le coffret, et aperçut à l'intérieur un sublime bracelet d'argent ciselé. Sa colère retomba d'un seul coup devant la beauté du bijou. Elle le prit dans ses mains, et le posa sur son poignet droit. Il était vraiment magnifique. Mais aussitôt, sa rage revint, encore plus forte qu'avant. Il espérait vraiment l'acheter avec un bijou ?! Mais c'était tellement... Tellement réducteur ! C'était donc comme ça qu'il avait eu toutes ses autres maîtresses ?! Avec des bijoux, des présents et des mots doux ?! Elle lança d'un geste rageur le bracelet à l'autre coin de la pièce, et songea qu'elle devait faire quelque chose. Elle n'en pouvait plus, de se réveiller seule le matin, sans l'avoir vu partir. La jeune femme allait devoir lui faire comprendre que cela lui pesait. Mais comment ? Dès qu'il l'embrassait, même dès qu'il la touchait, sa volonté s'envolait, et elle était comme impuissante. Elle devait donc l'empêcher de la toucher, tout en... Tout en lui faisant comprendre sa frustration. Une idée germa dans son esprit, mais elle la repoussa aussitôt. Jamais elle n'aurait l'audace de faire cela. C'était au-dessus de ses forces.

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Et pourtant, ce fut cette idée qui lui parut la plus à-même de faire ressentir au roi ce profond sentiment de frustration. C'est donc ainsi qu'elle se retrouva à attendre la venue de Dakota, dans son petit salon peu éclairé, enroulée dans une robe d'intérieur. En-dessous, elle ne portait que les présents qu'il lui avait offerts. Elle avait également relevé toute sa chevelure en un épais chignon, où elle avait piqué sa pince offerte par le roi. Morgane se sentait tellement honteuse de faire cela, qu'elle hésitait entre rester là, et retourner dans son lit. Mais avant qu'elle ne puisse faire un geste, la porte s'ouvrit, et le brun passa, en chemise, sans un regard pour aller directement dans la chambre. Sa respiration s'emballa, et elle eut un souffle angoissé. Sans se donner le temps de se poser des questions, elle se leva, enleva sa robe, la posa derrière le canapé et se rassit. Elle croisa les jambes et les bras pour protéger son intimité, et attendit. Elle l'entendit appeler :

Intrigues et amour à la Cour (Amour Sucré) ✅Where stories live. Discover now