Chapitre 14

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Voila Mon cadeau , bisouus

Elysia.

Ma tête me faisait horriblement mal. Je sentais dans ma bouche un goût de métal répugnant. Du sang. Tout mon corps souffrait, mais je ne me plaignis pas, je savais que j'étais rentrée chez moi. L'image de Maeva, me sauvant, hantait mes pensées. Elle est arrivée, elle est venue pour moi.

J'ouvris la bouche pour l'appeler, mais rien n'en sortit. Enfin, mes yeux décidèrent de reprendre vie. Tout était flou, mais dès que je fus habituée à la luminosité, j'aperçus au coin de la pièce un Matt endormi sur une chaise. Ma chaise de bureau. Mon cœur sauta de joie à l'idée d'être aux côtés de ceux que j'aime, mais Maeva n'était pas présente. Sûrement est-elle allée se reposer dans le salon...

Je bougeai mes pieds et les laissai tomber sur le plancher, ce qui m'arracha un petit cri de douleur. Heureusement, Matt ne se retira pas de son sommeil. Je me levai en faisant attention à ne pas faire de bruit cette fois-ci, mais titubai dès que je fus debout. Mon corps retomba mollement sur le matelas. Je refis une tentative, qui n'arrangea guère les choses. Au troisième essaie, je fis trois pas et dus me cramponner à la porte pour ne pas me casser la figure, quoi qu'elle était déjà bien amochée. Enfin, je pus m'éclipser silencieusement et aller au salon. Maeva, comme prévu, dormait à poings fermés sur le canapé. Je marchai vers la cuisine sur la pointe des pieds. Je grimaçai lorsque je me pris la table basse dans les pieds, ayant peur de réveiller Maeva.

-Elysia?

-Merde...
Je me retournai pour me trouver face à elle. Ses yeux étaient ouverts, mais qu'à moitié. Elle ressemblait à une adorable poupée.

-Je suis désolée, Je... je voulais pas te réveiller.

Elle haussa les épaules et me suit jusqu'à la cuisine, ou j'ouvris le réfrigérateur pour chercher une boisson. Maeva s'assit sur un tabouret, attendant sûrement des explications. Mais que devais-je lui dire? Je ne peux pas en parler aisément. Je ne peux rien dire ...

Écoute-moi bien. Si je sais que tu en as parlé à qui que ce soit, je tuerais tous tes proches, et Maeva en premier.

Je pris mon courage à deux mains, ainsi qu'une grande inspiration, et m'installai devant elle.

-Tu veux sûrement que je te dise ce qui m'est arrivé, n'est-ce-pas?

Elle hocha la tête. Je me forçai à la regarder droit dans les yeux sans ciller. Je devais être normale, pour qu'elle croit chaque mensonge qui allait bientôt sortir de ma bouche.

-J'étais à la réception, derrière le restaurent. un homme et sa femme sont arrivés, prétendant vouloir me parler, et ils ont ajouté que c'était très urgent. Je les ai suivi, par curiosité, je suppose...

Maeva leva les yeux au ciel. Ma curiosité a toujours été particulière, et dangereuse, la preuve en était à mon état en ce moment.

-Donc, repris-je, je les ai suivis, et dès que nous sommes arrivés près de leur voiture, ils m'ont embarquée.

Ses sourcils se levèrent. Je devais sortir un autre mensonge au plus vite, pour que ce soit bien crédible.

-Ils avaient un problème avec Sam, il y a deux ans, lançai-je sans réfléchir. Leur fils est décédé, et ils ont voulu voir celle qui l'a assassiné, en lui vendant de la drogue, bien sûr...

Elle m'écoutait sans broncher. J'arrivais à mentir d'une façon étonnante, ce qui n'était pas dans mon habitude. Je me sentais certes mal de faire cela, mais je ne pouvais faire autrement, alors je continuai:

-Ils ont dû se tromper, ou alors Sam leur a donné mon nom. Je ne sais rien, mais ils ont compris et avaient l'intention de me relâcher avant que vous arriviez.

Maeva devint froide d'un coup. Effrayée à l'idée qu'elle remette son masque, je lui attrapai le bras avant qu'elle ne sorte.

-Où vas-tu?

Elle se tourna, et je sus que c'en était trop tard.

-Tu vas bien, je n'ai plus rien à faire ici.

Elle se dégagea de mon emprise et s'en alla en prenant soin de claquer la porte derrière elle, pas dérangée le moins du monde à l'idée de réveiller Matt. Je savais que je ne la reverrai plus avant un petit moment, et dus faire un effort pour en pas la suivre et l'arrêter. Matt arriva en courant, et, lorsqu'il me vit, son visage se détendit et il me serra très fort dans ses bras.

-Tu m'as manquée.

Je levai les bras pour le serrer à mon tour, mais ne pus me résoudre à le faire. Je les relâchai alors et me laisser bercer par mon ami.

-Ce qui est arrivé ces derniers jours devrait être enfoui. Je n'en parlerais plus jamais. Je ne veux plus y repenser. Ne me posez plus aucune question, d'accord ?

Matt, me comprenant parfaitement, hocha la tête.

-Je vais essayer de tout oublier.

Il me regarda droit dans les yeux. Les siens brillaient d'une couleur vive. Ils étaient magnifiques.

-Elle est partie ?

Je souris et sans m'en rendre compte, une larme s'échappa de mes yeux et coula le long de ma joue.

-On va retrouver notre vie sans elle, comme quand elle n'était pas là. Tu vas retourner travailler, je vais payer le loyer, toi les courses, et on va être heureux, d'accord ?

Je ne répondis pas. Nous savons très bien tous les deux qu'une vie sans Maeva n'en était pas vraiment une. En fait, même après être devenue celle qu'elle est maintenant, elle ajoutait du piment dans notre quotidien. Et c'est que lorsqu'on la perd à nouveau qu'on se rend compte qu'elle nous a manquée, et pas qu'un peu.

Mais c'est fini, cette fille va sortir de notre vie pour de bon. Je ne veux plus avoir affaire à elle, et je ne veux pas non plus qu'elle se permette de venir et de dicter ma façon de vivre. Peut-être qu'elle m'a sauvée, mais ça ne l'empêche pas d'être... elle . Elle a changé, et je devais me faire à l'idée que ce n'est plus la Maeva d'avant. Elle ne m'aime plus, et moi, je ne l'ai jamais aimée. Alors je devrais être heureuse qu'elle soit passé à autre chose.

Alors pourquoi, en me rappelant ce qui est arrivé, ma gorge se serre? Je sais qu'on est tous en danger à partir de maintenant, et je dois la protéger... Mais avant tout, je dois savoir si elle est encore malade.

Love And Destroy  (GxG) Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant