Chapitre IX : Regrets

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// Avant de commencer
Comme je l'avais annoncé à la fin du dernier chapitre, cette partie de l'histoire va être... un peu spéciale.
Pour la première fois (mais ce ne sera pas la dernière), l'histoire sera racontée sous le point de vue de Nathanaël. Oui, Nathanaël, le taré du prologue et premier chapitre, celui qui a propulsé Frisk dans l'Underground.
Alors oui, je sais, vous attendez tous les premiers moments entre Frisk et Sans. Ce sera pour le prochain chapitre, promis ! Il fallait que j'écrive ce chapitre. Je pense que j'en avais besoin aussi, histoire que vous soyez au clair avec les agissements de ce cher blondinet.
Les passages en italique, habituellement réservés à Chara, feront ici référence à des flash-back.
Je termine en ajoutant que certains passages/phrases font référence à des extraits de Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven, qui est mon roman d'amour préféré. Si avez lu ce livre, sachez que je vous aime. Et si vous ne l'avez pas lu, je vous aime quand même, mais allez vite le lire !
Sur ce, bonne lecture ~ //








« Monsieur Nathanaël, je vous écoute. Qu'est-ce qui vous a poussé à avancer notre rendez-vous ? »

Je m'enfonçai plus profondément dans le canapé, en espérant secrètement qu'il m'engloutirait tout entier. Ou que ma peau imiterait celle du cuir usé par les années, afin que monsieur Delaunay ne puisse plus me voir. Malheureusement, et malgré toutes mes prières, je restais parfaitement visible. Il fallait que je me lance, que les premiers mots sortent, sans toutefois laisser échapper de larmes.

« Vous avez sûrement entendu parler de la disparition de Frisk Lamiot dans les journaux...
- Oui, effectivement, pauvre petite. J'espère que la police fera vite son travail.
- Frisk était ma petite amie. »

Je relevai les yeux vers mon interlocuteur. Quelques mèches blanchâtres cachant avec peine une calvitie prononcée, des sourcils épais, des joues creuses contrastant avec sa mâchoire carrée, aux contours presque ciselés. Il y avait également ses yeux minuscules, enfoncés dans leurs orbites, qui semblèrent disparaître à l'entente de mes mots. Son visage tout entier se figea en une expression de compassion, ou de profonde compréhension. Mon psychologue se gratta le haut du crâne, d'un geste maladroit. Après tout, c'était son travail, d'essayer de me comprendre.

« Je comprends mieux... La disparition d'un être cher n'est jamais une chose facile... Est-ce que vous pouvez me parler de Frisk ? Comment était votre relation ?
- Frisk... C'était une fille exceptionnelle. En vérité, notre rendez-vous ne suffirait pas à la décrire. Vous savez, à notre âge, beaucoup de gens sortent ensemble juste pour le physique, pour assouvir leurs désirs. Mais je ne suis pas comme ça. J'ai aimé Frisk, et je l'aime toujours.
- C'est tout à votre honneur. Poursuivez, je vous en prie.
- Nous nous connaissons depuis des années... En primaire, c'était une fille naïve, débordant d'énergie, toujours le sourire aux lèvres. Elle était comme beaucoup de filles de l'école... Jouant aux poupées, faisant de la corde à sauter avec ses amies... Avec ses longs cheveux et son beau minois, elle faisait craquer beaucoup de garçons, ce qui ne l'empêchait pas de se faire apprécier par la plupart des filles... Et puis... Il y a eu l'incident.
- L'incident ?
- Sa mère a disparu. On était en CE2.
- Qu'est-ce que vous entendez par-là ?
- Elle s'est envolée, sans laisser de trace. Frisk n'avait que sept ans, et...
- Ça l'a traumatisée.
- Elle n'est pas venue à l'école pendant plus d'une semaine. Rapidement, son absence est devenue le centre des discussions. Tout le monde ne parlait plus que de Frisk.
- Elle a fini par revenir...
- Oui, et en apparence rien n'avait changé. Elle avait expliqué et répété à toute la classe qu'elle avait juste été malade. Mais Frisk était bizarre...
- Est-ce que tu as essayé de l'aider ?
- Je ne savais pas qu'elle avait besoin d'aide. En fait, je voulais juste comprendre.
- Cette chère curiosité humaine.
- Ses réponses étaient toujours vagues, elle s'est progressivement éloignée de son groupe d'ami, et ses sourires francs sont devenus aussi faux que les seins de notre prof. Personne ne semblait y faire attention, ou alors peut-être qu'elle était bonne actrice. J'ai voulu découvrir la vérité, la raison de ce soudain changement de comportement.
- Alors vous avez décidé d'agir.
- Oui. Je savais où habitait Frisk car elle m'avait déjà invité plusieurs fois à ses fêtes d'anniversaire, et je m'entendais bien avec ses parents.
Alors, quand le week-end est arrivé, j'ai demandé à ma mère de me déposer chez Frisk, prétextant un exposé en groupes. »

[Undertale] À nos âmes à jamais liéesWhere stories live. Discover now