Chapitre 8 : Surprise

1.4K 102 13
                                    

PDV d'Astrid

Harold revenait de la forêt. Il y passait de plus en plus de temps et refusait de me dire pourquoi. Nous étions devenus des amis proches après ma mésaventure. Rustik désapprouvait fortement. Ce qui me faisait bien rire d'ailleurs. A quel moment il s'était dit qu'il pouvait contrôler les relations que j'avais avec les gens ?

-Je continue à dire que c'est une très mauvaise influence, dit Rustik d'une voix orgueilleuse sur son Cauchemar Monstrueux. Cette brindille n'a rien de spécial contrairement à moi !

-Mais tu vas te taire ! criais-je faisant sursauter Tempête. Désolé ma belle. Rustik ! Si tu prononces encore un seul mot, je te jure que je te coupe la langue !

Je saisis ma hache pour appuyer ma déclaration.

-En quel honneur tous ces cris ? demanda sarcastiquement Harold en se dirigeant vers moi.

-En l'honneur que ton cousin ici présent commence vraiment à m'énerver !

-Eh de quoi tu te mêles le sans-dragon ?! cria Rustik. On t'a pas invité que je sache !!

Les beaux yeux verts d'Harold se voilèrent. L'insulte de Rustik l'avait profondément blessé. Je savais qu'il était très sensible sur ce sujet.

-C'est bon je m'en vais, répondit-il.

Et il répartit dans la forêt. J'essayais de garder mon calme. Je détestais voir mon ami dans cet état.

-Rustik ?

-Oui ma belle ?

-J'avais dit quoi ?

Il réfléchit un instant et haussa les épaules.

-J'avais dit, continuais-je en essayant de contrôler ma voix qui tremblait de colère, que si tu prononçais un seul mot je te coupais la langue.

-Oui, et ?

-Qu'est-ce que tu as fait ?

-J'ai...

Il comprit soudainement son erreur. Il commença à faire reculer Krochefer, mais le dragon, qui ne voulait pas être mêlé à ça, le projeta à terre, à mes pieds.

-Ah oui et au fait.

Rustik releva les yeux.

-Ne m'appelle plus jamais « ma belle ».

Je hurlais et il partit en courant. Je le suivis, ma hache levée au-dessus de ma tête. Je haïssais Rustik pour deux raisons : premièrement, il n'arrêtait pas de me draguer alors que mon cœur appartenait déjà à un autre et deuxièmement, il n'arrêtait pas de ridiculiser cet autre.

Après avoir offert quelques bleus à la mâchoire Rustik, j'enfourchais Tempête et partis à la recherche de mon ami. Je le trouvais adosser à un arbre, en train de jouer avec ses Terreurs. Je me posais devant lui.

-Toujours avec tes petits frères et sœurs ? demandais-je

-Toujours, dit-il en souriant.

Mais je savais que ce sourire était faux. Il avait été blessé par les mots de Rustik. Je descendis de Tempête et les cinq Terreurs se précipitèrent sur moi.

-Aaah ! Harold !

Il fit un geste et les dragons me relâchèrent.

-Apparemment, ils t'ont adopté comme grande sœur, dit-il en m'aidant à me relever.

-Et est-ce que ça implique vraiment de me sauter dessus à chaque occasion ?

-Bienvenue dans mon monde, ria-t-il, sarcastiquement.

Je lui frappais l'épaule ce qui ne fis que redoubler son fou-rire. Je souris. Il était bien le seul à qui je souriais. Ses yeux émeraude pétillaient et ses cheveux étaient secoués par le vent. Je dus me retenir d'y faire une tresse. Il était tellement mignon. Il semblait ne même pas s'en rendre compte. J'avais remarqué quelques changements chez lui depuis quelques jours. Il semblait plus...ouvert.

Je m'assis dans l'herbe et il laissa tomber en face de moi. On discuta toute l'après-midi. Quand la nuit commença à tomber, je grimpais sur Tempête et lui proposais de le ramener ce qu'il accepta avec joie. Il monta derrière moi et je dus me faire violence pour ne pas me retourner pour l'embrasser. Je savais que je n'avais aucune chance avec lui. Il était mon ami et le fils de la chef. J'avais trop peur de le perdre en lui avouant des sentiments non-réciproques. Tempête s'envola, suivie des Terreurs.

PDV d'Harold

Je grimpais derrière elle sur Tempête et dus me faire violence pour ne pas la prendre par la taille et l'embrasser. Je savais que je n'avais aucune chance avec elle. Elle était Astrid Hofferson, la Viking sans peur. Elle n'accordait sûrement aucune attention à ce genre de sentiments et même si c'était le cas, elle ne s'intéresserait pas à moi, la brindille parlante. Mais mon cœur continuait à s'emballer à sa vue, je continuais à me perdre dans ses beaux yeux bleus et je continuais à m'émerveiller devant sa beauté. C'était mon ami et j'avais trop peur de la perdre en lui avouant des sentiments non-réciproques. Tempête s'envola, suivie des Terreurs.

•••

Je me réveillais lentement. J'avais travaillé jusqu'à tard la veille et pour ne rien arranger, j'avais rêvé d'Astrid cette nuit. Bref, j'étais fatigué. Mais quand je repensais à la surprise que je réservais à mon meilleur ami, mon énergie revint d'un coup. Je me levais, m'habillais et saisit un long paquet avant de courir vers la forêt.

-Krokmou ! appelais-je quand je fus à proximité du Gouffre des Corbeaux.

Un rugissement me répondit. J'accélérais le pas. En moins de trente secondes, j'étais dans le Gouffre et Krokmou s'agitait autour de moi. Il était en pleine forme. Depuis le jour où il m'avait accordé sa confiance, il y a un mois, j'avais recousu sa blessure à la queue et elle n'était plus qu'un mauvais souvenir.

-Oui oui, calme-toi mon grand, j'ai une surprise pour toi.

Je déballais mon paquet et brandis fièrement ce sur quoi je travaillais depuis deux semaines. Il s'agissait d'un gouvernail rouge peint d'une tête de Viking blanche. Ce gouvernail était relié à une selle. Krokmou renifla, curieux, le bout de tissu. Il ramena sa queue devant lui et compara son gouvernail intact à celui que je tenais entre mes mains. Il me lança un regard interrogateur.

-Allez, tu es intelligent mon grand, réfléchie !

Krokmou regarda l'aileron artificiel. Ses pupilles s'élargissaient au fur et à mesure qu'il comprenait. Il me regarda, des étoiles dans les yeux. J'eus droit à un sourire sans dents et il se jeta sur moi en me léchant le visage.

-Krokmou ! Tu sais que ça part pas au lavage ! m'exclamais-je en débattant.

Krokmou émit un bruit ressemblant à un rire et je souris.

-Bon alors, on l'essaye mon grand ?

La Furie Nocturne se mit à faire des petits sauts de mouton. J'avais lu dans le Manuel du Dragon qu'ils étaient les enfants maléfiques de la mort et de la foudre. Mouais, pas très effrayant. Je lui intimais de ne plus bouger pour que je puisse positionner correctement l'aileron et la selle. Une fois ceci fait, Krokmou admira sa queue, enfin entière. Je grimpais sur son dos et passais ma prothèse en métal dans la pédale qui me permettais de contrôler l'aileron artificiel. J'avais déjà chevauché Jumper et Tempête mais Krokmou, c'était différent. Krokmou était mon dragon et j'étais son dragonnier.

-Tu es prêt mon grand ? Alors on y va !

Krokmou battit puissamment des ailes et décolla.

Un rien peut tout changer...Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang