O.S #1

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Sombres pensées...


PDV...

Ses affaires étaient usantes. Le poids que l'on avait sur nos épaules étaient incommensurables. C'est vrai, quand on nous demande en quoi consiste notre travail, on répond "on arrête des psychopathes, des tueurs, des terroristes, on sauve des innocents". Ça parait si simple, mais en réalité c'est totalement différent : traquer des monstres, craindre pour sa vie ou celle de notre famille à chaque intervention, voir des cadavres, des personnes mutilées, humiliées, massacrées au quotidien, annoncer la perte ou la disparition d'un parent, d'un enfant, d'un proche. Se rendre compte à quel point le genre humain a dérapé. Nous sommes formés pour pouvoir encaisser tout ça, nous savons mettre des barrières, rester de marbre, compatir mais jamais trop, ne pas se laisser affecter, mais chacun d'entre nous, inconsciemment, s'est déjà imaginer être une victime, être un membre de la famille, être un sociopathe. Le transfert nous permet de revivre nos frustrations, nos désirs, notre colère, nos doutes accumulés dans notre inconscient, et tout ça jouent sur notre personnalité et notre comportement. Ça nous consume à petit feu, on le sait, mais on ne fait que retarder le moment où nous exploserons.

Ces petits moments or BAU, ces soirées autour d'un verre, ces repas à l'italien du coin, nous en avions besoin, c'était notre échappatoire. Même si certain d'entre nous ont réussi à fonder une famille, ils avaient autant besoin d'eux que de ces instants passés entre nous, pour nous rappeler tout ce que nous accomplissions, pour nous rappeler que nous étions toujours là. Nous retrouver là ensemble nous faisaient un bien fou, nous étions tous souriant, heureux, épanouis. Nous paraissions être des gens "normaux".

Mais quand je regardais Hotch, je voyais Georges Foyet et Haley, quand je regardais Morgan, je voyais un petit garçon face à Carl Bufford. Quand je vois Spencer, je l'imagine face à Tobias Henkel. Le visage de J.J me rappel sans cesse celui de Tifon Askari. Je pense encore parfois au corps de Pénéloppe, étendu devant son appartement après avoir reçu une balle. Et quand je vois David, fondateur du profilage, ayant consacré sa vie entière à la justice, qui lui a valu trois divorces... Voilà ce que je vois au plus profond de moi ; je n'ose pas penser à l'image que je leurs renvoie.

H : Est ce que tout va bien ?

E : Mauvaise journée.

H : Allez viens, on va faire un tour...

ONE SHOT esprits criminelsWhere stories live. Discover now