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— Tek, t'es bientôt là ?
— Je suis en route, Hailey ; arrête de m'appeler toutes les deux secondes, je t'ai promi que je serai là, lance-t-il sur un ton amusé. Je te laisse: je conduis.

À l'instant même où il raccroche, le coach entre dans les vestiaires et me surprend avec mon portable entre les doigts.

— Lewis, tu joues à quoi là ?
— Je-

Il me coupe d'un geste de la main.

— Concentre-toi, tu montes sur le ring dans cinq minutes, exige-t-il en me confisquant le téléphone.

J'y suis enfin ! Deux mois que je me tue à l'entraînement. Deux mois que j'ai repris mon footing matinal quotidien, ce qui fait que je suis plus fatigué qu'en temps normal. Quand j'ai appris que les combats se dérouleraient pendant la première semaine de novembre, j'ai passé mon temps à compter les jours qui m'en séparaient.

Pour l'occasion, tous les gars de mon entourage ont fait le déplacement: mon père, Chris, Brandon, Rule, Derek, Sean, Francis, Ray... Et Tek qui devrait plus tarder. Même Keith est parmi nous. Ce qui m'étonne car il n'a pas l'air d'être un grand amateur de sport de combat... Et en même temps, il faut pas oublier qu'il sort avec Chris et on peut difficilement faire plus violent que lui.

Les autres membres du club sont également là ainsi que plusieurs lycéens et étudiants. Et je pense que ce doit être la même chose pour mon adversaire. Deux lycées réunis autour d'un seul et même ring, des cris de foule qui atteignent même les vestiaires car bien que nous soyons jeunes, le secteur est connu pour avoir un très bon niveau sportif.

Je ferme les yeux et tente de ne plus penser qu'au combat que je me prépare à avoir. Je visualise la victoire, comment parer chaque attaque et les tourner en ma faveur. Quand Aditaya vient me chercher, je me sens prêt: je suis seul dans ma bulle.

Mon nom et celui de mon adversaire se mêlent dans un brouaha. J'écarte les cordes et monte sur le ring. Je regarde celui qui me fait face, un sourire confiant sur les lèvres. Ce simple geste peut avoir un impacte sur son mental.

Le gong est frappé et je lui assène le premier coup avant qu'il ne puisse mettre en place sa défence. Je choisis l'offensive et m'acharne sur le haut de son corps afin que sa défence soit ciblée. Ses jambes étant à présent délaissées, je fais un fauchage en lui administrant un Tei-tat. Orlendo tombe mais se relève la seconde suivante et passe à l'offensive. Je me prends un violent Tip-klap-lang puis passe trois reprises à parer ses coups, à me protéger avant de lui balancer un parfait Tei-ken-kro qui vient s'écraser sur sa joue et l'envoie direct au sol.

L'arbitre me demande d'aller dans le coin neutre pendant qu'il compte les dix secondes. Les dix secondes les plus silencieuses que j'ai entendu depuis le début de la rencontre. Il n'y a pas un bruit dans la salle, jusqu'à ce que l'arbitre me désigne vainqueur par K-O. Premier combat de l'année: première victoire.

Les membres du club montent sur le ring juste après que le coach de l'adversaire ait retiré ce dernier du sol. Tous me sautent dessus en même temps: nous sautons et clamons notre joie comme de vrais hystériques jusque dans les vestiaires.

L'euphorie redescendue, certains sortent, en particulier les filles du club, tandis que les autres discutent du match pendant que je t'entreprends de me changer. J'ai juste le temps d'enlever mes bandes que Tek fait son entrée.

— Tek !

Je cours jusqu'à lui et lui saute dessus en nouant mes jambes autour de sa taille comme j'ai l'habitude de le faire depuis un mois. Comme toujours, Tek lance un juron en indien quand il me rattrape.

Challenge AcceptedWhere stories live. Discover now