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Mes pieds avancent d'eux même dans ce long couloir sombre qui semble ne pas avoir de fin. Je ne sais pas où je vais, mais mes pas me guident dans la pénombre. Un silence complet envahi tout le vestibule, seule le bruit de mes chaussures et de ma respiration saccadée fait écho.
Est-ce que quelque chose m'attend au bout ? Ou marcherai-je jusqu'à l'infini ?
Après ce qui me semble une éternité, je distingue une forme humaine qui m'est familiere à mesure que j'avance.

Papa.

Il est là, me sourit, mais ne bouge pas. Je cours dans sa direction pour le prendre dans mes bras. Il est là, devant moi !

– Tu m'as tellement manqué Papa...dis-je en me blotissant dans ses bras protecteurs.

Il ne répond rien pendant quelques instants, avant de rapprocher sa bouche de mon oreille.

– Pardonne moi...

Et puis soudain, il me pousse sur le côté violemment. Je tribuche et tombe dans le néant. Un grand trou noir m'engloutit tandis que le visage de mon père devient de plus en plus petit d'en haut.
Je hurle de toute mes forces, la peur déchirant mes entrailles.
Et puis, je sens le noir m'envahir et m'aveugler.

Et plus rien.

Juste l'angoisse et la peur.

Je me réveille en sursaut, déboussolée. Il fait noir, encore noir. Suis-je encore dans le cauchemar ? Je tâte ma table de chevet, tremblante, et allume la lampe de chevet. Je suis dans ma chambre. Il est 4:38 du matin.
Je souffle un bon coup pour évacuer tout cet affolement.
Tout va bien... Tout va bien.
Je plaque une main sur mon front en soupirant, et remarque que de la sueur dégouline. J'enlève ma couverture. J'ai atrocement chaud, d'un coup.
Je tente tant bien que mal de vider mon esprit, mais impossible.
Ce rêve, je le fais systématiquement depuis la mort de mon père. Il me hante toute les nuits, sauf la veille. Je prends des somnifères pour lui échapper quelques fois.
Ce cauchemar me fait peur, j'ai l'impression qu'il veut me faire passer un message, mais quoi ?

Maintenant, il m'est juste impossible de me rendormir. J'ai trop peur de retourner dans ce néant si profond et angoissant. Il me donne des sueurs froides.
Je décide de dessiner une petite combi short sexy, histoire de m'inventer une vie dans mon imagination. Je la fait courte, d'un jaune pastel au décolleté plongeant, sans être vulgaire. Je m'imagine la porter. Est-ce qu'elle m'irait bien ?
Je me vois à la Fashion Week , derrière le rideau en train d'ajuster les dernières retouches à mes tenus confectionnés par moi même, et regarder les mannequins défiler avec mes créations.
Ce serait mon plus grand rêve, mais il est trop loin pour que je le touche du doigt.
Je me laisse porter dans mes pensées jusqu'à ce que mes yeux se ferment d'eux mêmes et qu'ils m'entraînent dans un sommeil profond, sans rêve cette fois ci.

                               ***

Je suis épuisée. Je n'ai pratiquement pas dormie de la nuit et le seule fait de voir tout ces visages hypocrites dans ce lycée me fatigue encore plus.
Je lisse les plis de ma jupe avant d'ouvrir mon casier et d'y ranger quelques livres. Ma motivation est resté dans mon lit ce matin je crois...
Je m'apprête à fermer mon casier quand une main masculine le fait à ma place pour se placer devant moi.

Oh non, pitié...

– Salut, Mem', s'exclame Carter, tout sourire.
Il porte un maillot de foot avec le numéro 4 derrière et son nom de famille.
Je me souviens qu'il me prêtait souvent ce maillot quand nous dormions ensemble le weekend...

Olympians, la pierre des Enfers Donde viven las historias. Descúbrelo ahora