VII

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Des arbres. Beaucoup d'arbres.
Voilà la première chose que je vois en ouvrant les yeux. Je suis allongée sur l'herbe, légèrement humide par la rosée. Où suis-je ? Tout mon champs de vision est dominé par le vert. Je me relève lentement en prenant rapidement conscience de mon environnement.  J'admire le paysage avec émerveillement. C'est tout bonnement magnifique.
Pas de feuilles mortes à l'horizon, ni de troncs coupés, tout est neuf et jeunes, et quand j'admire plus intensément ces arbres, j'ai le sentiment qu'ils sont réellement vivants. Cette forêt est resplendissante, le soleil filtre à travers les branches, faisant briller les feuilles et l'herbe fraîche sous mes pieds. J'aperçois des papillons voler, et des petits animaux se terrer dans leur cavernes, apeurés de ma présence.

– Aimes-tu ce que tu vois ? Demande une voix douce derrière mon dos, me faisant sursauter.

Je peux recconaitre cette voix entre mille, je ne l'ai entendu qu'une fois mais cela suffit pour me hanter et me faire poser des centaines de questions sur elle. C'est la femme de mon rêve. D'ailleurs, est-ce que je suis en train de rêver là maintenant ? Je me retourne mais aucune silhouette humaine n'est là. Je sens seulement cette présence près de moi qui me réchauffe.

– Oui, c'est magnifique. Où sommes nous ?
– Sur l'Olympe, mon enfant, tu ne trouvera nulle part ailleurs un tel paysage. Les hommes sont incapable de préserver un endroit pure... Dit-elle avec tristesse.
– ...Pardon ?

Un petit rire cristalline parvient à mes oreilles, qui me donne envie de sourire à mon tour. Cette femme est contagieuse, et surtout envoûtante.

–  Nous sommes sur le Mont Olympe, mon enfant, le lieu sacré ou vivent les douze Dieux de l'Olympe.

Je ris amèrement. Effectivement, je suis bien dans un rêve. Ce genre d'absurdité ne peut se passer que dans mes songes.

– Bah voyons, et moi je suis Beyoncé. Ce ne sont que des légendes, des contes qu'on racontent aux enfants.
– Je savais que tu réagirais de la sorte. Tu es trop terre-a-terre pour y croire. Tu te laisses bercer d'illusions mais la réalité est bien là.
– Mais c'est vous l'illusion ! , hurlais-je, en colère.

Soudain, le paysage doux et paisible bascule dans le chaos, les arbres prennent feu, l'herbe devient jaune comme de la paille et des ricanements médiocres déchirent l'air, déjà étouffant. Je pousse un cri quand une branche enflammée tombe de l'arbre dessous moi. Je l'esquive de justesse. Le feu est partout, je suis prise au piège.
Et puis j'entends ce chuchotement, ce même murmure rauque et glaçant qui m'a tant fait cogiter la dernière fois. Cette voix qui répète ces mêmes paroles qui me provoque des frissons de peur. Je la sens, elle m'opresse, m'implore, sans que je ne sache pourquoi.

Memphis, libère moi...

Et d'un coup, sans que je m'y attende, une masse noire et imposante se jette sur moi dans un rugissement de terreur.

Mon hurlement retentit dans toute la maison. Je suis en nage, et la panique prend rapidement possession de moi. Ma respiration est forte et saccadée, tout mon corps tremble comme une feuille.
Ce n'était qu'un rêve... Je dois me calmer, c'est terminé. J'allume ma lampe de chevet et me lève. Je n'ai pas envie de me rendormir maintenant, et puis je n'y arriverai plus de toute façon. Dehors, il pleut des cordes. Je regarde l'horloge, elle indique quatre heures du matin. Je vais être exténuée demain, mais tant pis.
Je descend les escaliers et me dirige vers le frigo espérant trouver quelque chose à me mettre sous la dent. Je fouille un peu et dégote un pot de crème glacée que je m'empresse d'aller manger devant la télé.
Tante May n'est encore pas là ce soir, elle est sorti avec ses copines en boîte de nuit.

Olympians, la pierre des Enfers Where stories live. Discover now