Les poèmes errants I

Ashlynn

Ashlynn, tel est mon nom,

Solitaire, c'est un fait,

Honnête, tout de même.

Lui aussi l'était,

Yhan, mon grand-père.

Nous l'aimions tous,

N'est ce pas lui qui m'a élevé ?

Elle, ma mère,

S'est toujours attirée des ennuis,

Tristan, mon père, s'est enfui.

Rares sont les grands-pères

Et les grands-mères, ne les oublions pas,

Pour l'amour de leur fille,

À élever leur petite fille, seuls.

Rares encore, ceux qui y arrivent.

Tristan n'est jamais revenu,

Iseult, le retenait

Et ma mère pleurait.

Du jour au lendemain,

Un nouveau père arrive,

Rigolo au début,

Agaçant à la fin.

Ne cherchez pas ma grand-mère,

Thérèse de son nom,

La grippe l'a emportée

Au-delà, ce que l'on nomme « ciel ».

Ne reste plus que mon grand-père,

Un homme tendre,

Intelligent et cultivé pour son âge.

Tout ce qu'il sait, il l'a appris dans les livres.

Parfois, nous passions des heures durant,

Loin de la maison, à nous promener

En chantant de vieilles chansons.

Un petit air de vacances soufflait,

Rires et joie l'accompagnaient

Et le temps filait à toute allure.

Revenir en arrière est impossible,

Surtout, quand on vous annonce,

Un soir d'hiver, que cela ne se reproduira plus.

Redevenir un enfant, c'est si tentant.

La veille de mon départ,

À l'aube, je me suis cachée.

Toute la journée,

On m'a cherché.

« Méchante fille, obéit à ta mère ! »

Blessée, je n'ai rien dit

Et je les ai suivis.

Dans la voiture, j'ai pleuré

Et ma mère ne pas consoler.

Son chéri conduisait trop vite,

On a dû s'arrêter pour respirer.

Ne pas repartir en arrière, c'est dur.

Grand-père est mort peu de temps après,

Rares sont ceux qui ont vécu cent ans.

Au moins, je l'ai connu,

Ne serait-ce que vingt ans,

Depuis, je compose avec.

Pardonnez mes larmes

Et dites à ma mère que tout va bien.

Revoir mon grand-père est une priorité

Et rien ni personne ne pourra m'arrêter.

[ Ce poème est un acrostiche, cherchez la phrase de départ :) ]

© Ashley Plateada

Recueil : Au cœur de moi