Ses lèvres se fracassent contre ma peau, l'odeur fruitée de ses cheveux embaument mes narines et ses doigts familiarisent avec mes hanches qu'il ne connaît que trop bien.
Je ferme les yeux, quelques instants, plus rien.
Pas de lèvres, pas de mains, pas de souffle, pas d'accélération de mon pouls.
Je serre mon pendentif entre mon index et mon pouce, je le fixe quelques secondes, hésitant à le jeter dans l'eau ou le garder autour de mon cou.
Je me ravise et fais demi tour, quittant la plage niçoise que j'arpentais depuis plus de deux heures.
Je soupire en reprenant ma route, bien que le gris de la capitale me manque, le bleu que m'offre la ville sudiste agrémente quelque peu mon humeur.
Deux semaines.
Il me manque.
Je le déteste.
Son absence me torture plus que sa présence.
Sept mois dans le silence.
*
L'horloge indique une heure de plus sans lui.
Mon appartement plongé dans le noir me rappelle à quel point je sombre dans mon désespoir.
Je passe des journées noires et des nuits blanches.
Je ne peux pas le voir. Je flanche.
Mon ventre porte toujours cette cicatrice qui m'arrache le coeur. Je fixe le plafond, parfois j'essaye d'oublier.
C'est ça, je dois l'oublier.
Oublier une partie de moi.. Oublier mon seul amour..
J'ai froid.. Je prend un pull, un des siens.. Son odeur me titille les narines, le mélange de son odeur naturelle et de la lessive me rendent encore plus triste.
Je le repose dans un coin de l'armoire et opte pour un de mes gilets. Je me replace sous ma couverture et fixe la fenêtre.
Je refixe ce même plafond blanc qu'il y a deux heures, je repense à lui, nos moments.
Il me manque, terriblement.. De son côté, il doit m'avoir oubliée avec la première pétasse rencontrée dans un bar, sûrement.
Je réfléchis, je me retourne, je me retourne. Je ferme les yeux, enfin, mais le voisin et ses cris incessants en ont décidé autrement. Je souffle et écrase mon oreiller contre mes oreilles.
Mon appartement parisien me manque, le calme qu'il arborait me fait presque regretter ma rupture avec Ken..
Je le regrette ?
Oui.. Je le regrette.
Chaque seconde sans lui me rappelle qu'il était l'amour de ma vie.
Je soupire une fois de plus à l'entente de tout ces grincement de lit et me rappelle à quel point ma vie amoureuse frôle le néant.
Je zieute l'horloge digitale de mon portable, il est plus de quatre heures quarante. Je me redresse et m'assois au bord de mon lit, je prend contact avec le sol et enfile mes vêtements de la veille.
Mes balades nocturnes dans ma ville natale me manquent aussi.
Je m'accoude au balcon, si je sautais, je manquerais à personne.. Même pas à Ken.. Il ne le remarquerait peut être jamais..
Je considère cette possibilité pendant quelques minutes mais secoue la tête, qu'est-ce qui me prend de vouloir me tuer pour un imbécile que j'aimais ?
Je profite encore quelques instants de l'air frais et rentre dans mon deux pièces. J'enfile ma paire de Cortez bleues et file tout droit vers la plage.
Je m'assois dans le sable fin, encore chaud de la journée. Je fixe les vagues se frapper contre lui, je me fixe et grimace face à mon image.
Mes joues se sont creusées et mes yeux sont cernés. Mes lèvres sont gercées et mes yeux gonflés, j'ai autant pleuré ?
Je n'avais jamais pris la peine de me regarder dans un miroir, à vrai dire, je m'évitais. J'ai toujours détesté apercevoir mon reflet, je ne me suis jamais aimée..
Commet quelqu'un aurait pu le faire pour moi..?
Comment a-t-il pu tenir à moi..?
Je fronce les sourcils et me lève, je ne veux pas me voir. Je ne me supporte pas.
J'ai toujours pensé que l'amour ne servait à rien, juste à te briser le coeur jusqu'à ce que tu en meurs.
Que des mots pour au final ne causer que des maux.
Et j'y ai cru.. Jusque Ken.. J'y ai cru que ça ne servait à rien.. Il m'a montré que c'était faux.
Mais l'était-ce ?
J'ai pourtant l'impression de souffrir plus que sourire.
Je sais que je devrais l'oublier, que je devrais y renoncer.
Mais j'en ai pas envie. C'est ce qui est le plus risible avec notre amour..
Plus il me détruit, plus je veux être avec lui.
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Je veux juste vous remercier pour les 50K, merci 50 000 fois 💜
💜Judy
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Risibles amours.
FanfictionAimer un être humain c'est le dépouiller de son âme. Le rendre risible au point de la brûler dans les flammes. Mais de quoi le dépouille-t-on quand il n'en a plus ? À ma sœur, dans mes journées noires et mes nuits blanches, sans aucun blâme. #24...