Partie 10 : Pause - Chassé-croisé

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Le ciel gris était aussi morne que le cours de mathématiques. Tous les élèves étaient à moitié affalés sur leur table, griffonnant des notes, bullant ou dormant. Adrien regardait les aiguilles de l'horloge murale avec une envie grandissante de jeter ses affaires et de sortir en courant. Chaque seconde était un supplice, horriblement long et douloureux pour son moral. La voix suraiguë de la professeure de l'aidait pas. Tous les sons vocaux qu'elle pouvait émettre commençaient de plus en plus à l'énerver.

Le blond essaya de se concentrer. Il se fit rapidement distraire et regarda une nouvelle fois l'horloge. L'aiguille des minutes n'avait pas bougé. Il avait regardé l'heure deux fois dans la même minute. Plus désespéré que ça, tu meurs. Il soupira, gonflant légèrement les joues par la même occasion, tel un enfant de cinq ans.

C'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long, c'est long... C'est long !

Deux minutes... Deux minutes venaient de passer pendant qu'il avait ces pensées très construites. Quel calvaire ! C'était pire que toutes les grandes réceptions de son père, pire que ses dîners de galas, pire ses shooting-photos sans fin. Dans un élan de nostalgie, il se mit à ressasser le passé, se remémorant son enfance sans son père, la mort de sa mère, l'enterrement, ses heures passées à jouer avec Chloé dans son immense manoir sans personnalité, les cours d'escrime, le début de sa carrière en tant que mannequin, son entrée au collège, sa rencontre avec Nino, avec Alya, avec ses camarades de classe et surtout, avec Marinette.

En se remémorant cette journée, il sourit. Il se souvint qu'il avait plu tout l'après-midi, Paris avait été mise en alerte inondation et les rues étaient quasiment impraticables. Lorsqu'il était sorti de la classe, il avait vu la brunette sous le perron, attendant que la pluie cesse. Leur première impression n'avait pas été merveilleuse, ils s'étaient même ignorés toute la journée. Sur un malentendu. Mais la voir ainsi, les joues légèrement roses par le froid, sans autre solution que d'attendre, il n'avait pas pu la laisser. Il était passé à côté d'elle, avait lancé un « Salut ! » qu'elle avait rejeté. Mais bizarrement, il s'était accroché.

« Ecoute... J-Je... Je voulais que tu saches que c'était pas moi, le chewing-gum sur ton siège. J'essayais de le retirer. Et puis... J'suis nouveau, je suis jamais venu à l'école. Je suis pas très doué pour me faire des... amis. »

Et puis, il lui avait tendu son parapluie, avec un sourire. Le tonnerre avait retenti et Marinette l'avait regardé avec de grands yeux. Elle devait sans doute être surprise de ce geste, lui qu'elle accusait d'avoir collé un chewing-gum sur sa chaise. Il avait considérablement remonté dans son estime.

Elle avait avancé la main, avait effleuré ses doigts et attrapé le parapluie. Sur un étrange coup du sort, le parapluie c'était refermé sur elle, déclenchant un fou rire chez Adrien qu'elle suivit rapidement. Ils s'étaient salués, il était parti vers sa limousine. En passant, il avait croisé un vieil homme avec une chemise hawaïenne rouge à fleure blanche qui lui avait étrangement sourit.

Ce jour-là, il s'était fait une amie, sa première vraie amie autre que Chloé. Et peut-être...

DRIIIIIIIING !

Toute la classe sursauta et après quelques minutes d'agitions, il n'y eut presque plus personne dans la salle. Sauf, sept personnes qui rangeaient tranquillement leurs affaires. La professeure effaçait le tableau avec lassitude, attendant que ses élèves sortent pour aller en salle des professeurs et prendre une pause.

If I win... - Miraculous LadybugWhere stories live. Discover now