Chapitre 30.

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              Après ces quelques questions, Philippa est descendue nous chercher quelques trucs à manger. Je me sens seule. Rien n'éclaire mes questions, et j'ai peur de retourner chez Maithild.

Lorsque Philippa remonte, elle s'écrie :

-En fait, tu sais quoi ?

Je remue la tête de gauche et droite pour signifier "non".

- Tu es le parfait prototype de la petite nouvelle aux problèmes. Regarde !

Elle attrape un muffin parcourt en trois enjambés sa chambre. Elle déroule une feuille, attrape un marqueur et écrit.

-Toi au centre, l'héroïne de l'histoire, la petite innocente, la nouvelle perdue et rêveuse mais pour combien de temps ?

En disant cela, elle fait de grands gestes comme si elle lançait une malédiction à toute une nation, sa petite scène m'arrache un sourire et elle poursuit :

-Dans le rôle de la vilaine peste persécutant notre charmante héroïne, j'appelle Abigaëlle !

Elle dessine un monstre censé représenter Abigaëlle et enchaîne :

-Bien sûr, notre héroïne ne peut se passer des conseils d'une amie exceptionnelle, c'est-à-dire ici... Moi, puisque je ne vois personne d'autre ! Philippa Angeeelo ! Sensationnelle !

-Et très modeste ! Dis-je en riant aux larmes.

-Passons ! Bien sûr il faut rajouter un côté sombre à notre conte. Le "bad boy" discret et mystérieux attirant tous les regards sur son passage, hantant également celui de notre petite victime... Logan Quinlan !

Un*tilt*retentit dans ma tête. Je proteste immédiatement, mais Philippa m'ignore et me nargue avec son grand sourire.

-C'est faux Philippa, il n'a absolument rien à voir dans l'histoire lui !

-Vraiment ? Un jeune homme, objet de désir de tout un lycée, faisant pleurer notre innocente héroïne, car oui j'ai remarqué tes yeux rouges et gonflés, la ramenant chez elle sans la connaître, n'a rien à voir dans mon histoire ?

-Je...

-C'est aussi ce que je me disais, de toute façon, c'est MON histoire, je fais ce que je veux !


C'est pas croyable, elle dit cela et je sens qu'elle se moque presque.

-Ensuite, qu'est ce qu'il nous manque... -elle récapitule sur ses doigts- le bad boy, la méchante, la meilleure amie et l'héroïne pathétique...


A sa manière de le dire, je relève de la méchanceté.

-Ah ! Il nous faut le bal où l'innocente héroïne se fait persécutée et sauvée par le sombre jeune homme et tu peux jouer dans un film pour ado ! S'exclame t-elle en riant.


Cette fois, s'en est trop. Je rassemble mes affaires dans le silence et retiens quelques larmes. Elle se moquait de moi, c'est clair. Je quitte la pièce sous les éclats de rire de Philippa devant le pathétique scénario retraçant actuellement ma vie. Je tombe sur la mère de Philippa.

-Bonjour, vous êtes une amie de Philippa ? Mon mari m'a parlé de vous... Manon, c'est ça ?

-Non Maude madame...

-Au temps pour moi, contente de faire ta connaissance. Tu manges avec nous ?

Je prends le temps d'observer cette petit femme rondelette au cheveux foncés. Sa peau caramel est identique à celle de Philippa, les pâtes d'oies à chaque coins de ses yeux lui donne l'air d'une femme sage.

-Non merci, c'est gentil, mais je vais y aller. Répondis-je en affichant un sourire forcé.

-Je peux te ramener chez toi ?

-Non, c'est bon, un ami vient me chercher. Au revoir.

-Tu reviens quand tu veux.

Je la salue et quitte la villa Angelo.

En vérité, personne ne vient me chercher. Je le sais. Je sais aussi que je suis plutôt loin de chez moi. Je marche un peu le long de la route, près des sapins foncés de la forêt environnante. Le vent se lève et certaines mèches viennent caresser mon visage.

Il commence à se faire tard donc pas le choix. Je dégaine mon téléphone portable et appelle Declan. "...Vous êtes bien sur la messagerie de Declan O'Connor, veuillez laisser un message.". Je soupire et raccroche sans laisser de message. Mais... Comment je vais rentrer moi ?

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J'aime voir les novices travailler, s'entraîner à maîtriser parfaitement leurs éléments respectifs. Ce sont des choses sérieuses, mais je ne peux pas m'empêcher d'admirer cela. Bien sûr, moi je sais maîtriser mon élément. Je suis né avec cette capacité et c'est mon rôle de le maîtriser. 

L'eau. La fluidité de cet élément m'a toujours attiré. Le fait que j'y parvienne plus facilement à la contrôler me vient de mon père. En effet, et je le sais, j'ai la capacité de devenir aussi puissant que mon père car je suis un descendant direct d'Erwann Quinlan, première Dirigeante de notre élément. Tellement d'histoire qu'on  nous apprend dès notre plus jeune âge afin de nous marquer l'esprit, qu'on se souvienne toujours d'où l'on vient et pourquoi nous sommes là.

Je quitte la salle d'exercice et rejoins la salle où se rassemblent les dirigeants. Au même moment apparaît l'Intendante de l'Ordre.

-Madame la Dirigeante ! Je n'ai aucune nouvelle d'elle ! Elle a disparu depuis une journée...

La Dirigeante de l'Ordre se retourne. C'est une femme d'un certain âge qui m'a toujours impressionné. Tout d'abord et bien sûr parce qu'elle contrôle tous les éléments, mais surtout parce que sous les traits d'une femme bavarde et enjouée, se cache la sagesse la plus pure.

-Comment ça aucune nouvelle ? C'est impossible, c'est le week-end en plus, elle devrait être rentrée...

-Je sais Madame, j'ai appelé Declan O'Connor qui ne sait pas non plus où elle se trouve.

-Maude, Maude, Maude... Où est ce que tu es passée ?

Declan ? Qu'est ce qu'il vient faire autour d'elle celui- là ?

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Bonjour, bonjour, c'est l'auteur !

En bref, désolée d'avoir mis tellement de temps à poursuivre STONE, et donc merci à ceux qui lisent d'avoir repris la lecture, ou aux nouveaux qui débutent l'histoire. J'espère que cette fin de chapitre énigmatique vous met en haleine (sacrée expression) pour la suite ! 

Merci à vous ! :)



STONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant