GUILTY

Chapitre 1, partie 1

Ca devait faire bientôt une heure que j'étais assise dans la même position, les jambes engourdies. Mes parents venaient tout juste de me quitter après m'avoir installée dans un autre pays pour mes études universitaires. C'était la première fois que j'allais me retrouver toute seule dans une ville inconnue et sans mes parents sur le dos. Il faut dire qu'ils ont toujours été super protecteurs et m'interdisaient tellement de choses que j'avais fini par perdre goût à la liberté. Maintenant que je l'avais, je ne savais absolument pas quoi en faire. Je laissais échapper un soupir pour la énième fois avant de me décider à bouger de ce banc qui commençait à prendre la forme de mon boule. Une fois sur pied, je me baissais pour cacher mes jambes poilues et attrapais mon sac à dos avant de m'en aller. Les cours à l'université ne commenceront que dans deux semaines et j'avais tout ce temps à tuer sans savoir comment. En marchant vers la sortie du parc, je croisais par hasard le regard d'un jeune homme qui avait l'air "méchant". Je détournais aussitôt le regard par manque d'intérêt, tandis que mes méninges s'activaient à analyser son regard. Je ne dirais pas que j'y avais vu de la haine mais plutôt une détérmination macabre. Un petit coup d'oeil vers l'arrière me confirma qu'il s'était arrêté et qu'il me fixait, les lèvres remuantes et la main portée à son oreille. Mes sourcils se froncèrent malgré moi et je me dépêchais de quitter le parc. Le couple que j'observais auparavant surgit devant moi, ce qui eu le don de me rassurer, avant que les deux individus ne s'arrêtent brusquement et foncent vers moi, le visage inexpressif.

-Oh oh, soufflai-je en me figeant sur place.

Je ne devais pas rester immobile. Je ne savais pas ce qui se passait au juste autour de moi mais mon instinct de survie me criait de dégager. Ni une ni deux, je fonçais vers eux avec l'intention de dévier au dernier moment. Je remerciais silencieusement mon année d'athlétisme et la puissance qu'elle conférait à mes jambes, et courrais, aidée par l'adrénaline. Je parvins à esquiver les mains tendues de l'homme mais les ongles acérés de la jeune femme me griffèrent au niveau de l'épaule, sans pourtant m'arrêter. La brûlure ne me ralentis pas et eu plutôt l'effet de me pousser à accélerer le pas. Mon cerveau n'arrivait pas à accepter le fait que j'étais poursuivie et surout, n'arrivait pas à trouver la raison. J'étais nouvelle, personne ne me connaissait et je n'avais rien fait de mal.

Lorsque j'aperçus le grand portail qui signalait l'entrée et la sortie du parc, je me sentis soulagée. Je devais fuir à tout prix. Je ne voulais même pas savoir pourquoi j'étais suivie en fin de compte. Mais le destin n'était pas de cet avis là. Non, lui, il voulait savoir et surtout se faire piéger. C'est donc ainsi que je me retrouvais face par terre, après que mon pied se soit lamentablement tordu. Toute une vie de merde et c'est ce que je méritais?

Des mains ne tardèrent pas à me tenir de toute part, deux sur un bras, deux sur l'autre et une qui me tirait les cheveux. Et ça, ça avait le mérite de me mettre hors de moi. J'étais la personne la plus calme que je connaisse en temps normal, mais lorsque quelqu'un s'aventurait à poser la main sur moi, je perdais toute notion de calme et devenait violente à souhait. C'est donc cette main qui me tirait les cheveux qui provoqua en moi une rage presque brûlante.

-Lâchez moi, bande d'enculés! hurlais-je en me débattant comme un diable, lançant mes jambes un peu partout dans l'espoir d'atteindre l'un d'eux. Je ne supportais pas qu'on me touche.

Ma mâchoire se ferma sur un bras et lorsque j'entendis une voix grave crier et jurer, je su que j'avais au moins atteins une personne.

-Tenez la bien, bon sang! Et Hannah, arrête de lui tirer les cheveux! cria une voix masculine.

Je sentis la prise sur mes cheveux disparaître mais je ne fis que me débattre encore plus. Je sentis le souffle d'une personne sur mon coup et n'hésitais pas à donner un coup de tête arrière. Je baissais la tête pour prendre de l'élan avant de la rejeter en arrière, les dents serrés. Je savais que j'allais avoir mal et le choc se répercuta dans toute ma boîte crânienne, me faisant grimacer pour ne pas crier. Lorsque je ne sentis plus une prise sur mon bras droit, j'entendis un bruit sourd. Je tournais la tête vers la source du bruit pour voir le copain de "Hannah" par terre et inconscient. Une envie de sautiller et de fêter mon exploit me submergea avant qu'un coup porté dans mon dos ne me fasse perdre connaissance à mon tour. Au moins, la chute fut amortie par le corps du jeune homme.

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