Chapitre 1, partie 2

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Le bruit d'un néon qui grésillait. Voici ce qui me réveilla. C'est donc la tête lourde que j'ouvris les yeux avec effort pour fixer le néon, ce qui eut pour effet de m'aveugler et d'envoyer une décharge de douleur dans mes orbites.

-Mademoiselle Kleth, dit une voix brusque qui me fit sursauter.

J'avais mal au dos, à la tête et en fait, j'avais mal partout. Je ne reconnaissais pas l'endroit où je me trouvais et je ne me rappelais pas de comment je me suis retrouvée ici.

-Où suis-je? marmonnai-je d'une voix pâteuse en redressant la tête.

J'étais assise sur une chaise en métal, dont le froid mordait ma peau, les mains liées dans mon dos. La pièce où je me trouvais ne comportait aucune fenêtre sur ses murs d'un gris foncé, à part une pendule qui ne semblait pas marcher. La pièce n'était pas sale mais hostile et froide. 

Charmant.

 En face de moi se trouvait peut-être bien l'homme de cinquante ans le plus beau que je n'ai jamais vu. Ses cheveux blonds étaient tenus par une queue-de-cheval basse, une barbe blanche et bien dessinée encadrait son beau visage au traits durs et acérés. Ses yeux, d'un bleu glacial, me fixaient comme si j'étais un rare spécimen, tandis que ses doigts épais pianotaient sur la table en face de moi. Il était mal à l'aise.

-Vous allez devoir répondre à quelques unes de mes questions, Mlle Kleth. Une complète coopération nous arrangerait tout les deux et m'évitera d'opter pour la manière forte, énonça-t-il d'une voix grave et calme.

Je ne pus empêcher un rire cynique de m'échapper. J'étais peut-être un peu dans les vapes, mais qu'un vieil homme me menace ouvertement alors que je n'avais rien fait, me retrouvant dans un endroit que je ne connaissais pas et pour des raisons qui m'échappaient totalement, ça, ça me mettait en colère. Les souvenirs de l'altércation -si on peut appeler ça comme ça- dans le parc, me revint alors comme un coup de fouet, me faisant tout de suite froncer les sourcils.

-Menacez-moi encore une fois, vieille madeleine, et je vous enfonce mon bras dans le rectum, c'est compris? et comme vous m'avez kidnappée, vous n'aurez aucune réponse de ma part. Tuez-moi, vous me rendriez service.

J'avais peur. Ca ne servirait à rien de le cacher. J'avais peur et j'avais honnêtement envie de pleurer, mais la colère et mon instinct de survie -plutôt merdique, je vous l'accorde- m'empêchaient de le faire. Et puis, c'est aussi une question d'honneur. On ne me kidnappe pas sans représailles, j'imagine.

Je vis les yeux de l'homme se plisser, et en moins de deux, il était debout, sans avoir fait un seul bruit. J'étais quasiment certaine qu'il devait avoisiner les 2 mètres facilement. Je sentis une boule se former dans ma gorge et je déglutis tant bien que mal, sans rien laisser paraître sur mon visage cela dit. J'étais douée pour effacer toute émotion de mon visage et mes yeux étaient illisibles, je le savais. Il fallait bien que je réussisse à m'en sortir quand je mangeais les paquets de bonbons préférés de ma mère. J'ai toujours remis la faute sur mon père et elle m'a souvent crue.

-Mon... rectum, vous dites? souffla-t-il comme partagé entre l'humour et la colère.

-Vu votre taille, il doit être plutôt long. J'opterais donc plutôt pour ma jambe, répondis-je avec un sourire poli.

Ma nature rebelle allait me coûter la vie, je le sentais. Sa main s'abbatit alors sur ma joue, y laissant une douleur aigu et piquante. Je n'y croyais pas.... Il m'avait giflée. Les larmes jaillirent des mes yeux à une telle vitesse que je ne pus qu'inspirer brusquement, espèrant que de cette façon, le flot s'arrêterait. L'homme ne m'accorda pas plus d'attention que ça, il fit un signe de la main et un autre homme fit son entrée, mais celui-là je le reconnus. C'était le copain d'Hannah.

-Il se trouve que Leo1948Alpha ici présente est un agent dormant. Faites en sorte qu'elle oublie tout et programmez son activation et sa réinsertion au plus vite, ordonna le vieux avant de sortir, me laissant seule avec le copain.

Ce dernier était brun, avait des yeux globuleux d'un gris métallique, une barbe de trois jours et une toute petite bouche fine. Il était beau pourtant.

-Toi aussi tu vas me gifler? déjà que tu t'ai battu comme une tapette tout à l'heure, ça ne m'étonnerait pas, crachai-je en lui lançant un coup d'œil désinvolte.

Il garda le silence et disparu de mon champ de vision lorsqu'il se mit derrière moi. Je sens sentis ses mains se poser sur mes épaules, ce qui provoqua un frisson de dégoût en moi, et je sentis son souffle dans mon cou.

-Je te promets de faire ça vite, fut tout ce qu'il dit, avant qu'un éclair de douleur ne me traverse et que je ne perdre connaissance.


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Premier chapitre fini! Vos avis sont les bienvenus! xx 

GUILTYWhere stories live. Discover now