Chapitre 46

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Je me relevais de cette dure nuit, la peau collante, les pensées en vrac, une affreuse migraine me faisant plisser les yeux.

Je regardais le visage brillant de mon petit ami, ses cils courbés, ses cheveux en bataille, ses lèvres rougeâtres, son épaule dénudée sortant de la couverture rouge rubis. Ses yeux étaient clos et j'entendais sa douce respiration me rendre paisible.

Je pris quelques affaires, un tee shirt noir et blanc, un jean délavé, et un sous vêtement propre.

J'entrais dans la pièce où tout avait commencé hier, ayant prit une tournure inexplicable. Je me mis à nu, préparant ma serviette, et plongeant sous l'eau tiède, relaxant mes courbatures. Le bas de mon dos était endolori. Ma tête tournait, et l'oxygène avait du mal à trouver la voie menant à mes poumons. Je lavais ma peau, donnant peu d'importance à ma santé. Je repensais à ses moments-là, sa peau contre la mienne, sa présence en moi, nous faisant devenir qu'une seule et même personne, fusionnant notre amour dans une délicatesse innommable. Je repensais à ses baisers rendant la douleur supportable, excitante, douce. Ses yeux en amandes pailletés, sa façon de me regarder comme si j'étais la seule chose ne le faisant pas paraitre neutre, comme si, il m'avait toujours cherché, comme s'il avait toujours cherché une raison d'exister, une raison de continuer sa vie alors que la mienne arrivait à son terme.

Je me souviens de ses mots prononcés avant que je ne plonge dans le sommeil. «Je t'aime, Jimin.» sa voix fatiguée, mais il avait pourtant trouvé assez de force pour le dire, pour m'avouer après cet ébat fougueux son amour, et, moi, je n'ai pas répondu à cela, et j'aurais dû.

L'eau devenait glaciale, alors qu'elle était au maximum de sa chaleur, je l'éteignais, mes sens devenaient moins aiguisés, presque inexistants, pourtant je sortais de la douche, me séchant, attachant une serviette autour de ma taille. Je basculais au sol, une toux arrachant ma gorge à coups de scalpel. L'oxygène n'alimentant plus mon corps, ma tête tournait, alors que j'appelais désespérément à l'aide, mais aucun son ne sortait, ma voix n'était plus.

Les fissures n'étaient plus que de grands trous béants, par lequel je me sentais tomber, je sentais mon corps flotter, mais pourtant pas être amorti par le sol, comme si la mort, n'était qu'un néant infini, dans lequel on tombe et tombe, volant, sans jamais trouver la véritable fin.

Mes yeux se fermaient, mon âme s'envolait, ma peau se refroidissait, mon semblant de souffle s'arrêtait, les cellules fonctionnelles de mon cerveau se stoppaient, mes neurotransmetteurs ne transmettaient plus aucune pensée, plus aucune émotion, j'étais éteint. Éteint à jamais, sans avoir pu répondre à mon amour que moi aussi, je l'aimais.

Fin.

Ana, v.minOù les histoires vivent. Découvrez maintenant