• Chapitre 18 •

11 3 3
                                    

''Dans la vie, on ne regrette que ce que l'on a pas fait''
Jean Cocteau

5

On peut le souhaiter bon dans certaines circonstances,
Car il est parfois associé à la chance.
On nous invite souvent à le prendre à deux mains,
Même si il peut manquer à certains.

Un mois est passé depuis que j'ai découvert cette nouvelle énigme. Jamais le vieux livre ne m'avait fait patienter aussi longtemps avant de me permettre de trouver la solution. J'ai beau l'ouvrir régulièrement, rien n'a changé depuis ce fameux soir de révélations. Et je n'ai pas l'impression d'avoir vécu un quelconque événement qui pourrait m'aider à trouver le mot. Je n'arrive pas vraiment à comprendre pourquoi c'est différent cette fois-ci, mais j'ai confiance en ce bouquin. Si rien ne m'arrive, c'est que rien n'est censé m'arriver. Point.

Le deuxième brevet blanc est passé depuis deux semaines. C'est la dernière ligne droite avant le ''vrai'' brevet, comme on dit entre nous. Même si en vrai, nous n'en parlons pas tant que ça. Nous sommes actuellement lundi matin, et notre professeur principal s'apprête à nous révéler quelque chose d'important. Il a le sourire, c'est bon signe. Il est le genre de professeur dynamique qui a toujours une nouvelle à raconter à ses élèves. Même si ce n'est pas très important, il en fait toujours des tonnes, et ça nous fait souvent rire.

Il se met à parler en faisant de grands gestes. Et ma réaction est sûrement similaire à celle des autres élèves. En regardant la salle, je me rends compte qu'ils sont tous figés, avec la même expression hébétée. Les yeux grand ouverts, presque exorbités, les lèvres écartées en un O silencieux et les sourcils remontés. Puis, tout à coup, la salle s'anime. C'est comme si on avait appuyé sur un bouton ON. Les élèves parlent, débattent, applaudissent ou s'étonne de cette nouvelle.

Seules des bribes de conversation parviennent à mes oreilles, mais qu'importe. Je ne cherche pas à écouter les bavardages des autres. Les paroles de notre professeur résonnent encore dans mes oreilles.

''Puisque vous avez été une classe exemplaire cette année, nous voulons vous récompenser de vos efforts, et que vous profitiez un peu avant de vous séparer. C'est pour cela que nous avons décidé, mes collègues et moi, de vous emmener 3 jours dans un cirque pour vous apprendre à faire certains de leurs numéros, et comprendre comment se gère une entreprise comme celle-ci.''

Cette nouvelle est juste... Waouh ! On va aller faire du cirque quoi ! Bon, évidemment, je me doute qu'on aura droit au blabla habituel au sujet de la création de ce cirque, de ses employés, de qui gère quoi... Mais quand même, nous allons pouvoir apprendre à faire des nouvelles choses, s'entraider, et passer de bons moments tous ensembles. Bien sûr, je n'oublie pas que la plupart des gens de cette classe ne m'aiment pas, mais le plupart d'entre eux ne m'a jamais rien fait, et ce sera agréable de se poser un peu et d'oublier tout ce qu'il s'est passé durant l'année. Un peu comme une parenthèse.

Le soir, lorsque je rentre chez moi, je suis sur un petit nuage. J'ai tenu à rentrer seule pour pouvoir imaginer tout ce qu'on pourra faire durant ces trois jours. Ce voyage a été validé par une grande majorité de la classe, et ceux qui ne souhaitent pas y participer pourrons rester au collège. Ils seront répartis dans les autres classes. Nos profs espèrent qu'en agissant ainsi, ils auront des élèves motivés pendant les trois jours. Moi je pense que personne ne restera au collège, il faudrait être vraiment idiot pour ne pas profiter de l'opportunité qui s'offre à nous.

Lorsque ma mère rentre du travail, je l'attends de pied ferme, le papier d'autorisation parentale à la main. Le voyage est prévu dans deux semaines, soit au début du mois de juin. J'espère vraiment que ma mère me laissera y aller, et qu'elle ne se servira pas du brevet imminent comme excuse pour m'en empêcher. Je sais qu'elle en est capable.

Un destin entre deux pagesWhere stories live. Discover now