A la muerte, a la vida.

39.

Elle a froncé les sourcils. Je l'ai toisée du regard et j'ai quitté la pièce. Ça avait jeté un froid entre nous. Je pensais vraiment qu'elle pouvait garder ses limites. Que des belles paroles, paroles en l'air. J'm'attendais vraiment à ce qu'elle me remette bien, que j'redevienne une fille bien. Mais bon, faut dire que je l'ai cherché aussi. J'l'ai pas emmenée dans les meilleurs endroits...

Tant pis. Ce qui est fait est fait. J'ai pas à me lamenter. C'est pas moi qui suis plus vierge, c'est elle. Elle avait qu'à réfléchir. T'façon, elle n'avait pas l'air de regretter.

Anissa.

J'ai crié le prénom d'Inaya. Elle est arrivée quelques minutes après, sans se presser.

- Tu trouves que j'suis une salope ? Ai-je demandé.

Elle s'est assise à côté de moi et m'a caressé la joue.
Venant d'Inaya, c'était bizarre.

- Ma chérie... A-t-elle commencé. T'es pas une salope.

Elle a repris son regard noir.

- T'es juste vaginalement très sociable.

Et elle est sortie en claquant la porte.Putain, j'commençais à regretter, là.

Je ne regretterai pas pour elle, c'est ma vie. C'est qu'une grosse boufonne t'façon, faut apprendre à profiter de sa jeunesse.

- Eh bébé ? M'appela Abde.

Quand je l'ai vu, je me suis mise à pleurer. Il a couru s'assoir près de moi.

Inaya.

Anissa, elle me les cassait. Ça y est, elle m'a fanée.

Donc j'ai cherché le numéro de Salim dans mes contacts et je lui ai envoyé un message en lui disant de récupérer sa pute. Quand je lui ai dis qu'elle n'était plus vierge, il a arrêté de répondre. Je me suis mise à la porte d'Anissa pour écouter sa conversation avec Abde. 

Abde lui demandait pourquoi elle pleurait et Anissa ne répétait qu'une chose « il faut lui dire ». J'ai débarqué dans la chambre.

- Dire quoi ? Ai-je demandé.

Les deux ont sursauté. Anissa a pleuré de plus belle, et Abde a commencé à paniquer. En un monologue, Abde m'a dit qu'ils étaient ensemble depuis quelques mois. J'étais déçue de ne pas avoir été mise au courant.

Tout ça s'est déroulé sous mes yeux, et je n'ai rien vu. Je lui ai demandée si il l'avait déjà trompée et frappée. Ses réponses n'étaient que positives.

- Elle m'a frappé aussi. Je pense qu'avec le temps, elle s'est immunisée de moi, hein. Déclara Abde.

J'ai hoché la tête et je suis sortie de la chambre.

Anissa.

Le lendemain, j'étais sortie au grec, solo. J'avais trop trop envie d'un grec, c'est bizarre.

Putain, j'avais une de ces nausées...
Insupportable.

J'ai couru et je suis partie vomir dans les toilettes du grec.

- Ça va ? Me demanda Abde.

Je me suis rincé la bouche, et je me suis retournée pour sauter dans ses bras. Je l'ai embrassé jusqu'à ce qu'on ne puisse plus respirer. Tout le monde nous regardait donc je me suis dégagée de lui. Je lui ai proposé de monter en faisant un clin d'œil. Il bégaya.

- NAAAMOUUUUR ? T'ES PARTI OÙ BÉBÉCHOUUU ? Cria une voix aiguë de pimbêche.

J'ai regardé la meuf qui courait en notre direction. Quand elle a vu Abde, elle lui a sauté dans les bras. Elle l'embrassait de partout.