Secrets (UA) ~ Theo Raeken et Nolan Holloway

Chapitre 19: Rocketfuel

I'm in your orbit now
You grabbed and pulled me in
Don't you know you're inescapable?
I'm burning up like rocket fuel

Quelque chose d'étrange se passait, en moi. Après la peur, la culpabilité s'était emparée de mon esprit. Jusqu'à ce qu'il soit la seule chose, la seule personne à laquelle je puisse penser. Je l'avais évité deux jours. Mais, il semblait qu'il ne me quittait jamais. S'il n'était pas près, je l'imaginais dans mes pensées. Et quand il l'était, je le voulais plus proche de moi encore. Je pensais vouloir de l'espace. Mais, je voulais tout le contraire. Je voulais Nolan. J'avais besoin de lui, comme jamais auparavant. Et il avait besoin de moi, lui aussi. Je pouvais le sentir, dans son regard. Il y avait quelque chose de changée entre nous. Je ne savais pas quoi et à vrai dire, ça ne m'intéressait pas tellement. En revanche, je savais qu'il me désirait et pas juste pour sang. Je le désirais aussi. Ça ne semblait pas si anormal que ça n'était-ce pas ? Nous étions deux adolescents après tout, assoiffés et curieux. Sauf que, la seule personne que j'avais désirée, était Théo Raeken. Mais, les choses changeaient. Je changeais.

La cloche annonçant la fin des cours venait de sonner. J'attendais patiemment Nolan, appuyée contre sa voiture, garée au fond du parking. Le jeune homme ne tarda pas à arriver. Mon cœur battait un peu plus à chaque pas qu'il faisait, le rapprochant doucement de moi. Il parut un peu surpris de me voir. Mais, bientôt, son visage n'affichait plus aucune expression. Il se plaça simplement en face de moi, à quelques centimètres à peine. Je ne nierais pas que j'étais anxieuse à ce moment précis.

- Je suis désolée, commençais-je.
- De ?
- De t'avoir évité pendant deux jours...
- Tu avais de bonnes raisons de le faire, dit-il, simplement.
- Eh bien... Non, pas vraiment. J'avais juste... peur, avouais-je.
- C'est une raison valable, d'après moi. Mais maintenant, tu as toujours peur ?
- Non.

Nolan sourit et reprit.

- Je suis heureux de l'apprendre.

Je souris à mon tour.

- Alors... ça fait longtemps qu'on n'a pas passé de temps ensemble... continuais-je timidement.
- Ça fait deux jours. Mais, oui, si tu veux, "longtemps", dit Nolan avec un large sourire.

Je ris. Moi qui pensais que ce serait facile.

- Il y a un joli parc pas très loin. Je m'y rends régulièrement ces derniers temps. Tu voudrais m'y accompagner ? proposa Nolan.
- Avec plaisir, concluais-je, avant de grimper dans sa voiture. 

Le soleil brillait encore à cette heure-ci, éclairant le petit sentier que Nolan et moi empruntions. Nous discutâmes entre les grands arbres verts et les chants d'oiseau, se laissant caresser par la douce brise. Le jeune homme était d'agréable compagnie et je ne voulais pas que cette balade se termine. Bientôt, nous décidâmes de nous asseoir sur un banc en bois dans le même sentier, en face de quelques arbres. À vrai dire, je, décidai de m'asseoir parce que j'étais fatiguée et Nolan me rejoignit.

- C'est un bel endroit. J'ai grandi dans cette ville. Pourtant, j'ai probablement dû m'y promener deux fois.
- Vraiment ? Eh bien, on pourrait venir ici plus souvent. Ça nous permettra d'éviter mes parents.
- Tu leur en veux toujours ?
- Oui. Ils ont risqué ta vie, répondit le garçon, contrarié.
- Peut-être, mais je suis encore là en attendant, lui fis-je remarquer.
- Mais à quel prix...
- Comment ça ?
- Ton cou, comment va-t-il ?
- Eh bien... Il pourrait aller mieux. Mais, ça guérit, je pense...

La vérité était que ma blessure ne cicatrisait pas, du moins, si c'était le cas, le processus de guérison était très lent. Certes, Nolan m'avait mordu, il y avait trois jours. Mais, je doutais qu'il fût normal que je saigne encore. J'avais peur que ma plaie s'infecte. Mais d'un autre côté, je ne pouvais pas dire à mes parents qu'un hybride m'avait mordue et que la morsure ne cicatrisait pas.

- Vraiment ? demanda Nolan, sceptique.

Je soupirais.

- Je croyais que je ne te faisais plus peur.
- Tu ne me fais pas peur, affirmais-je.

L'hybride se rapprocha de moi, de sorte à ce que nos jambes se touchent. Il regarda mon pansement et je décidais de l'enlever. Il était couvert de sang comme hier et avant-hier. Nolan me regarda surpris. Je ne dis rien. La trace qu'il avait laissée n'était vraiment pas jolie à voir.

- [Prénom] tu ne peux pas laisser cette morsure comme ça. Il faut la soigner, tu risques une infection.
- Je sais. Mais je suis censée faire quoi ? Voir un médecin et lui dire qu'un hybride m'a mordu un soir de pleine lune ?
- Non... Il y a plus simple.

Oui, la salive de loup-garou, de vampire ou même d'hybride. Mais, je n'avais pas très envie que Nolan lèche ma plaie. Premièrement, parce que ce n'était pas très hygiénique, deuxièmement parce que ma chair était encore à vif, de ce fait, elle était très sensible et troisièmement parce que le sang s'en écoulait toujours et que j'avais peur de réveiller la soif de Nolan.

- Je te promets que tout ira bien, [Prénom], me rassura Nolan. Je ne te ferais plus jamais de mal.

Je réfléchis un court instant. Mais, finis par céder. Je penchais légèrement la tête sur le côté et Nolan se rapprocha. Je pouvais sentir son souffle sur ma blessure. Bientôt, ses lèvres se posaient contre mon cou et je fus parcouru d'un léger frisson. Je fermais les yeux et ignorais le picotement que provoquait sa salive, je me concentrais sur les caresses de sa langue sur ma chair. Au bout d'un instant, je ne sentis plus rien. Puis, le garçon embrassa mon cou. Un peu surprise au début, je voulus bouger. Mais, l'hybride remontait doucement le long de ma nuque et je n'avais pas envie de l'arrêter. Il passa son bras autour de ma taille et me ramena plus près de lui. Je passai mon bras autour de son cou et me collai contre lui. Ses lèvres se baladaient, maintenant, au niveau de ma mâchoire et se rapprochaient des miennes. Je plaçais ma main droite contre sa joue et collais ma bouche contre la sienne, impatiente d'y goûter. Le garçon entrouvrit ses lèvres douces et moelleuses et j'y glissais ma langue. Ce baiser était avide et sucré. Nolan pressa son corps contre le mien tout en jouant avec ma langue. Je ne pensais plus qu'à l'agréable sensation qu'il me procurait, appréciant cet instant.