2. L'accueil de la pouffiasse

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J'entre dans ce magnifique immeuble de style haussmannien, c'est rare par ici de trouver ce genre d'immeuble. En général, c'est plutôt dans les quartiers huppés de la capitale qu'on en trouve. Le Casino est donc réparti sur les étages du bas, avec deux ou trois restos. Au étages supérieurs de trouvent les bureaux et les chambres.

C'est la grande classe ! Sol en marbre blanc, on se croirait limite sur une patinoire. Il faut d'ailleurs que je fasse gaffe à ne pas me casser la gueule. Mes Jimmy Choo sont loin de ressembler à des patins à glace. Remarque, patins ou pas, sur une patinoire, je ressemble quand même à Bambi sur la glace. Les quatre pattes en vrac !

Je regarde ma montre pour verifier si mon timing est parfait. Merde il est déjà 8h25 et mon rendez-vous est dans cinq minutes. J'ai intérêt à me grouiller si je ne veux pas faire mauvaise impression. Quoi de pire que d'arriver en retard à un entretien d'embauche, je vous le demande ?!

Je m'approche de la fille à l'accueil, le cul bien posé sur son fauteuil, pour m'annoncer. Elle a l'air débordée  à vernir ses ongles d'un rouge écarlate, semblable au logo du Casino, et se rapprochant à une teinte prêt de son rouge à lèvre. Ce qu'elle fait pouffe avec ses cheveux blonds relevés dans un chignon strict bien tiré, et sa jupe à raz la moule. Moi aussi je devrais avoir sa dégaine de pouffiasse ? Elle c'est sûr,  elle est passée sous le bureau pour obtenir son poste car ce n'est pas grâce à son air neuneu qu'elle a obtenu ce boulot. Je n'ose même pas imaginer les âneries qu'elle pourrait débiter si elle se mettait à réfléchir.

- Bonjour, je suis Alice Audin, j'ai rendez-vous avec Monsieur Martin.

- Patientez s'il vous plaît.

Ouais, ouais grouilles-toi grogniasse, je n'ai pas tout mon temps.

La blonde parfaitement manucuré à présent, prend le combiné par le bout des doigts, prenant bien soin à ne pas abîmer son précieux vernis à ongle. Pathétique !

- Vous pouvez monter, c'est au 7ème étage.

Je me précipite vers l'ascenseur le plus proche et manque de trébucher quand je me rattrape in extrémis à un pingouin d'un mètre quatre-vingt-dix. Par pingouin j'entends un homme extrêmement séduisant affublé d'un costard trois pièces. Les yeux rouges dont les pupilles sont d'un noir ébène, pas vraiment en face des trous soit dit en passant, et les cheveux bruns semblables au pelage d'un corbeau, et complètement en bataille.

- Vous montez en haut ? demande le beau mâle aux yeux éclatés.

Non, non je monte en bas Ducon !

Il est sexy, c'est indéniable, mais son air sûr de lui me hérisse le poil. Sans parler de son style fils à papa qui m'énerve au plus haut point. Je vous ai déjà dit que je venais d'une famille d'ouvrier ? Non, et bien je vous le dis ! Les repas étaient simples et peu copieux, mais mes parents ont toujours fait en sorte que nous ayons quelque chose dans notre assiette, quitte à bosser plus de 12 heures par jour dans l'usine de la ville. Donc vous comprendrez que les petits bourges nés avec une cuillère en argent dans la bouche me dégouttent. Mais bon il faut de tout pour faire un monde à ce qu'il parait.

- Oui, je vais au 7ème, annoncé-je en prenant l'air décontracté, mais le cul serré dans ma jupe Naf Naf

Monsieur Ducon appuie sur le bouton, et nous voilà en plein ascension vers le 7ème étage. Je jette alors un dernier coup d'œil à ma montre.

8h28, c'est bon ça va le faire !

Vous montez ?  Au 7ème Where stories live. Discover now