8. Marie pleine de grâce

6.1K 764 47
                                    

Assise sur le sol de la cabine, je tente de contrôler tout le stress qui m'assaille.

Merde, on va vraiment crever dans cet ascenseur c'est pas possible !

Putain ! Et en plus on est bloqué entre le 4ème et le 5ème ! Si jamais tout dégringole, je ne donne pas cher de la bouilli qu'ils vont retrouver à la place de nos deux corps ! Ça fait une sacrée chute de malade ! À cet instant, je me dis que seul un miracle pourrait nous sauver. Il ne me reste plus qu'à prier, en espérant que le bonhomme là-haut m'entende. C'est donc naturellement que je commence un "je vous salue marie".

Bah ouais ! Autant la saluer avant d'aller la rencontrer. C'est quand même plus poli.

- Je vous salue, Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs. Maintenant et à l'heure de notre mort.

Ouais car on va bientôt crever ici !

Et je me rappelle les paroles de ma mère qui nous contait ça en chantant avant d'aller dormir. Oui, car en plus d'être de parfaits petits ouvriers, mes parents se rendaient à la messe chaque dimanche. Je n'ai jamais compris quel besoin ils avaient de se rendre à l'église pour chanter à la gloire du seigneur. Mais sérieusement, là, je me dis que j'aurais peut-être dû m'y rendre plus souvent. Si le tout puissant existe, il a bien décidé de me punir aujourd'hui de tous mes pêchés.

- Non, mais me dis pas que t'es en train de prier ! s'insurge Julien.

Bah quoi je fais ce que je veux !

- Qu'est-ce que ça peut te foutre au juste ?! râlé-je.

- Hé oh ! On se calme la catho !

Et le voilà qu'il se met à chanter à son tour.

- Tu vas quitter ta bonne mère, pour t'en aller dans un boxon. Je ne te retiens pas ma chère, si c'est là ta vocation. Suis bien les conseils de ta mère, avant toi je fis ce métier. Tu n'as jamais connu ton père, c'était peut-être tout le quartier. Adieu, fais-toi putain. Va t'en gagner ton pain. Adieu ! Ma fille, adieu ! A la grâce de Dieu !

Putain, si ce n'est pas cet ascenseur qui va nous tuer, c'est ce mec qui va m'achever !

J'en peux plus sortez-moi de lààààà !

- T'as fini avec ta chanson paillarde ? T'as pas honte ? !!!

- Oh ça va arrêtes de faire ta sainte-ni-touche.

- C'était pour me détendre ! m'énervé-je.

- Et je t'ai déjà dit que j'avais une meilleure idée à te proposer pour te détendre, annonce-t-il charmeur.

- Ma parole tu ne penses vraiment qu'à ça !

- Bah faut dire joli cul, qu'il y a de quoi.

- Abruti !

Accompagnant mes mots, je lui décoche un coup de poing dans l'épaule. Julien rattrape ma main au vol, et le malaise se fait ressentir de nouveau. Il est proche de moi, bien trop proche en fait, et ça me... perturbe.

- Tu sais joli cul, il n'y a pas de honte à vouloir se faire plaisir et vu qu'on est bloqué pour un moment, autant en profiter tu ne trouves pas ?

Vous montez ?  Au 7ème Where stories live. Discover now