3. Jolie jupe

7K 830 197
                                    

Je regarde impatiemment les numéros de l'ascenseur qui s'allument les uns après les autres. L’autre con ne me lâche pas des yeux. Je ne sais pas ce qu’il a bien pu consommer cette nuit, mais elle a dû être longue et très alcoolisée. On dirait un ordinateur en plein bug, ce mec est  complètement à côté de la plaque.

1...

- Hummm jolie jupe, déclare l'autre truffe.

...2...

Nan mais je rêve ! Il me mate le cul ce guignole en costard trois pièces !

Ducon porte son regard en biais et fait clairement sous-entendre que mon cul lui convient. Je reste impassible et toujours aussi tendue que l'arc de Katniss dans Hunger Games. Je ne vais pas m'emporter pour si peu après tout j'ai un beau cul, et alors ? Qu'il regarde si ça l'éclate, du moment qu’il ne touche pas. Sinon c’est ma main dans la gueule qu’il va mater de plus près.

...3...

Monsieur Ducon se rapproche de moi, comme si nous n'étions pas déjà serrés comme deux sardines en conserve. Et là, je n'ose pas croire ce que ce petit con est en train de faire : il pose sa main sur mes fesses.

Oh le con ! Il me palpe le cul putain !

Là c’est trop pour moi !

- Oh ouaaaiiis... super jolie jupe, déclare-t-il en tentant un ton sensuel.

...4...

Mon visage rouge de colère se tourne dans sa direction. Je dois être écarlate comme le vernis de l'autre pouffe de l'accueil, et je m'en carre l'oignon. J'agite alors ma main droite devant le visage satisfait de cette face de bourge.

- Et celle-là aussi tu veux voir si elle est jolie Ducon ?!

BAM !

Je suis à deux doigts de lui en coller une quand la lumière a comme des sursauts étranges. Tout s’éteint et l’autre con n’a toujours pas retiré sa main de mon postérieur. Je fais volte-face. Il est hors de question qu’il continu de me tripoter. Je me retrouve alors face à son imposant torse carré. Les lumières se rallument mais avec un faible éclairage, celles qu’on voit dans les séries tv, vous savez les petites toutes rouges où on a du mal à discerner qui nous parle.

Nous ne semblons plus en mouvement. Je regarde alors ma montre qui indique 8h33. Et merde !

- Putain je suis en retard ! lâché-je en sentant mes nerfs se gonfler à bloc.

- On dirait que j'ai rencard avec jolie jupe, annonce Mister-pingouin-yeux-tous-rouges, l’air très sûr de lui et mort de rire face à cette situation des plus absurdes.

- C'est Alice, Ducon !

- Et moi c'est Julien et non Ducon, mais tu peux m'appeler Dieu du sexe si tu préfères, ça me va aussi, dit-il en souriant comme un pervers.

Je reste indignée devant cet abruti prétentieux. Un mec qui se la pète autant, j'ai rarement vu ça. En plus, je suis certaine que si on lui enlevait tout son fric, il fermerait vite fait sa grande gueule au lieu de se prendre pour Superman.

Mes yeux bloquent ensuite sur le bouton d'urgence. Je ne tiens pas à rester coincée ici toute la journée. J'appuie sur le bouton mais rien ne se passe. Que dalle ! Totalement rien ! Mais à quoi ça sert de mettre un énorme bouton rouge à pression avec l’étiquette "urgence" s’il ne sert à rien ? D’autant que là, il s’agit d’une réelle urgence !

Je récupère alors vite fait mon téléphone dans mon sac, dans l’espoir de pouvoir téléphoner ne serait-ce qu’à mon futur potentiel employeur pour lui expliquer à quel point ses ascenseurs sont vraiment merdiques. Et qu’il devrait m’embaucher illico pour m'avoir forcé à passer de longues minutes avec cet abrutit de Ducon !

- Et merde y a pas de réseau !

Panique à bord, que vais-je faire ? Je ne vais pas supporter de devoir partager cette boîte en alu de deux mètres carrés, pendant de longues minutes, voire pire, de longues heures.

- Bah c'est pas nouveau ça, on est dans un ascenseur, lance Julien-je-me-le-pète.

- Non sans blague ?! Vous, je vous ai rien demandé !

Sentant une crise de panique émerger "gentiment", je fais les cents pas dans cette minuscule cabine en métal. Je ne sais pas si piétiner m'aidera beaucoup, mais là, tout de suite, si je ne fais rien, soit je tombe dans les pommes et l’autre abruti pourra faire ce qu’il veut de mon sublime corps, soit Monsieur Ducon devra subir mon attaque de gerbe. Et croyez-moi, ce n'est pas beau à voir, quoi que, ça pourrait peut-être être drôle de voir sa tronche recouverte de vomi !

Ah merde j’avais oublié de vous préciser que j’étais légèrement claustrophobe ?

Ah merde j’avais oublié de vous préciser que j’étais légèrement claustrophobe ?

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

A demain pour la suite 😉

Vous montez ?  Au 7ème Où les histoires vivent. Découvrez maintenant