Soumise

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Je la regarde s'avancer, hésitante, à travers le carré VIP du salon. Je ne peux retenir un sourire satisfait : intimidée, sois disant prude. Elle a joué le jeu de mes consignes. C'est bien, c'est une bonne petite.

D'ailleurs, il me suffit d'observer les regards que lui lancent les autres membres du club : ils la jaugent, envieux, se demandant à qui appartient ce jouet délicat.

Débarrassée de ces amples chemises et de ses jeans sans forme, ses courbes suscitent l'envie d'y mettre la main. Le décolleté profond laisse entrevoir une poitrine ferme, dessinée. Je me vois la sublimer par une tressage de corde délicat. Elle a des fesses rebondies. J'ai un début d'érection en m'imaginant les voir rosir sous les claques que je me manquerai pas de lui administrer.

La robe fuseau met en valeur sa silhouette longiligne. La paire d'escarpins à semelles rouges que je lui ai envoyé lui fait gagner quelques centimètres. Elle a des jambes fines, musclées. Ah oui, elle est sportive, c'est vrai. Un atout pour ce que je lui réserve.

Elle vient de me voir, avance dans ma direction sans baisser les yeux. Je fronce les sourcils puis me ravise : elle ne connait rien de ce monde auquel je vais l'initier. La punir pour tant d'insolence est inutile. Pour l'instant.

Arrivée aux portes du carré VIP, un des vigiles se déplace pour lui en interdire l'accès. Aussitôt, je viens à sa rencontre.

- Laissez Gaspard, j'attends mademoiselle.

- Bien monsieur.

Il s'écarte, je tends à la main à Ludivine pour l'aider à grimper les quelques marches qui nous séparent. Sa peau est chaude, douce sous mes doigts; elle tremble légèrement. Quand je dépose un léger baiser sur le dos de sa main avant de plonger mes yeux dans les siens, ses pommettes rosissent.

Douce Ludivine, tu n'as pas fini de rougir. Jusque dans des endroits que tu n'imagines pas.

- Bonsoir Ludivine.

- Bonsoir Monsieur.

Ma queue vient de se tendre de quelques centimètres : dans sa bouche, ce mot est exquis. je me fais violence pour ne pas l'imaginer le crier, le supplier une fois chez moi. Ce n'est ni le lieu, ni le moment.

- Je suis heureux que vous ayez acceptée mon invitation.

- j'avoue, je ne sais pas à quoi m'attendre monsieur.

Sa timidité m'excite : cette fille est une pierre brute, je vais la façonner. Elle sera bientôt un joyau que tous s'arracheront. Un contrat qui se négociera cher. C'est un fait : Ludivine est bonne... même pour les affaires.

- Venez.

Je l'invite à prendre place à mes côté dans un épais fauteuil de cuir.

- Puis-je vous offrir un verre ?

- Avec plaisir.

***

Dans l'habitacle de ma berline, le silence se fait épais, pesant. J'entendrais presque le coeur de Ludivine battre dans ce calme qui nous oppresse.

Je lui ai exposé mes attentes, mes envies. Je ne peux pas dire qu'elle ait été enthousiaste, mais elle s'est laissée convaincre.

Cette petite a une faiblesse, une faille formidable pour un homme comme moi : elle est curieuse. Elle l'a toujours été.

Et c'est ce qui justifie sa présence dans ma voiture. Et bientôt dans mes chaînes.

Ludivine mordille sa lèvre inférieure. J'éprouve le besoin de la mettre en confiance.

- Il ne faut pas être si soucieuse. Rappelez-vous que rien ne se fera sans votre accord. Et que vous êtes libre de partir quand vous voulez.

- Je sais, acquiesce-t-elle. C'est juste que...

Je presse ses doigts, l'incitant à poursuivre.

- Je n'ai jamais fait ce genre de chose.

J'entends ses réticences : nos sociétés ont beau avoir évolué, certaines pratiques sexuelles demeurent tabous. Dites que votre position favorite est le missionnaire, vous aurez un regard compatissant ; dites que vous prenez votre femme en levrette, le clin d'œil sera grivois. Dites que vous aimez attacher votre secrétaire pour la sodomiser, vous êtes un détraqué.

Et pourtant, il y a tant de plaisirs dans le sexe sous toutes ses formes... et je compte bien y initier la douce Ludivine.

La voiture ralentit.

- Monsieur, nous sommes arrivés.

- Merci Anselme.

Le chauffeur quitte sa place pour venir m'ouvrir. Je précède ma compagne à qui je tend une main.

Nous quittons le confort de l'habitacle pour la fraîcheur de la nuit. Comme si elle souhaitait garder secrète notre rendez-vous, la lune est masquée par des nuages.

Je couvre les épaules de Ludivine de ma veste. Pas question que ma précieuse acquisition s'enrhume avant même le début de sa période d'essai.

Ses yeux clairs s'arrondissent : la maison, dont l'allée bordée de cyprès et de bosquets taillés par un artisan paysagiste, fait toujours cet effet de nuit.
J'ai refusé de céder aux désidératas de l'architecte qui voulait rénover la bâtisse et en faire une de ces maisons modernes, tout en acier et en verre.

Je tenais à respecter le style de l'arrière pays niçois. La villa est donc restée dans un style rétro, avec une immense véranda.

Nous remontons l'allée de graviers éclairée par des torches. J'aime ce style un peu colonial.

Je m'efface pour laisser ma belle étudiante et lui laisse franchir le seuil de ma vaste demeure. Une fois Ludivine dans l'entrée, je ferme les doubles portes.

Elle est à moi à présent.

FragmentsWhere stories live. Discover now