Beyond the Scene

it's unclear in the fog

La pluie était battante et le ciel noir, caché par les nuages. Son pied impatient tapait le sol, faisant un bruit fort désagréable, mais il s'en fichait: il était là, seul sur un trottoir, un journal à la main à attendre celle qui devait l'accompagner au concert d'une boy's band bien connue à Séoul. L'homme aux yeux bridés regarda autour de lui, enviant les personnes à l'abri de la pluie, qui sirotaient un café bien au chaud. Finalement, il trouva plus malin de faire quelque chose de ce magazine qui prenait l'eau dans ses mains. Les titres étaient tous malheureux - "Vol dans un supermarché", Accidents de voiture en série: serial killer?", "Inondation", ... - et de toute façon la faible luminosité des lampadaires, seule source de lumière sans compter les lampes des cafés, restaurants et magasins, ne lui permettait pas de lire son journal dont les pages se déchiraient avec l'humidité. La revue qui finit sa vie dans une poubelle de rue, bien triste mort.

Un mouvement de l'autre côté de la route attira l'attention de notre cher sud-coréen. Ah! Enfin ce visage qu'il aimait tant! Lui faisant signe de le rejoindre, la jeune femme ne se fit pas attendre: tout de suite après avoir regardé à gauche, à droite, elle mit un pied sur la route et accourut. Un moteur démarra. Une voiture noire aux fenêtres fumées, inerte jusque là démarra au quart de tour, vite, violemment. Elle n'eut le temps de rien faire, la jeune femme se retrouva au sol, tuée, fauchée par une voiture qui s'en allait déjà sans demander son reste. Le concert que le liseur de revue attendait depuis si longtemps était maintenant la dernière de ses préoccupations: choqué, énervé, triste, en rage contre cette personne qui, il en était sûr, avait fait cet acte volontairement. Il laissa tomber son parapluie au sol, il lui était maintenant inutile. Rien ne pouvait l'empêcher d'être mouillé maintenant, tellement les larmes tombant de ses yeux roulaient sur son visage. L'homme courut près de la fille et appela toutes les urgences possibles. Les yeux sans émotions mais ouverts, ses cheveux longs collés sur son visage, sa peau qui se refroidissait chaque seconde. Tout était mort alors que les sirènes se faisaient déjà entendre.