Chapitre 9

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                                                                   NATE


-Non, Ivy, je n'irai pas la voir, râlé-je. C'est mort, de toute manière.

Mon amie soupire, agacée. Non, je dirais même plus qu'elle est énervée face à mon entêtement, actuellement. Elle me foudroie du regard, avant de se lever et d'attraper mon sac de sport.

-Tu vas aller la voir, jouer au basket avec elle, comme ça a été le cas pendant une semaine, ordonne-t-elle d'un ton sec. Et ensuite, tu vas lui parler, et t'excuser d'avoir réagi comme ça.

-A quoi est-ce que ça sert  ? maugréé-je. Elle ne voudra même pas me parler, si ça se trouve.

Depuis la sortie des cours, Ivy me martèle que je dois aller voir Hanaé pour m'excuser. Depuis l'incident de lundi soir, je ne suis pas ressorti pour m'entraîner, de peur de la croiser. J'ai tout gâché, je le sais. Alors à quoi bon insister  ? Pourtant, à chaque fois que je sors cet argument à la rousse, elle me contredit et me force à penser positivement.

-Tu n'es pas obligé de lui dire pourquoi est-ce que tu as paniqué, tu sais, reprends Ivy, un peu plus doucement. Tu as juste à lui demander des excuses. Ce n'est pas la mer à boire.

-C'est un océan à avaler, rétorqué-je. Aïe  !

Elle vient de me frapper sur la tête, le regard noir.

-Nathan Mackel, tu me casses les pieds. Sois tu y vas tout seul, sois je te traîne par les oreilles jusqu'à la salle de sport. Tu ne peux pas la laisser comme ça, sans nouvelles  !

-On ne s'est vus que quelques fois. Je ne lui manquerai pas, ça ne sert à rien.

En réalité, j'ai honte de revoir Hanaé, honte de lui parler à nouveau en sachant qu'elle m'a vu dans un état second. Que doit-elle penser de moi, à présent  ? J'ai agi comme un idiot, j'ai paniqué pour rien, et partir juste après, ce n'était pas une bonne idée. Ça n'a rien arrangé.

Je secoue la tête pour chasser cette pensée. Je ne sais même pas pourquoi est-ce que son opinion à mon propos me tient autant à cœur. C'est ridicule. D'accord, Hanaé est sympa, mignonne, drôle, mais quand même  ! Je ne la connais pas.

Ivy claque les doigts devant mon nez, me forçant à la regarder, au lieu de rêvasser. Je lui adresse un sourire innocent, comme si j'avais écouté tout ce qu'elle a dit depuis les deux dernières minutes.

-Elle t'a proposé de sortir, juste vous deux, argumente-t-elle. Elle t'a même demandé si tu voulais venir chez elle. Elle t'aime bien.

J'ouvre la bouche pour l'interrompre  ; si elle prononce encore une fois la phrase «  tu l'intéresses  », je vais l'étrangler avec le premier truc qui me vient sous la main.

-Peut-être que c'est simplement amical, poursuit Ivy, en voyant mon air menaçant, mais elle t'apprécie. Et toi aussi. Alors tu bouges tes fesses et tu vas la voir.

-Elle –

-Si tu comptes encore une fois me sortir l'excuse du «  elle ne voudra pas me voir après ce que j'ai fait  », je te préviens  : c'est faux. Regarde, même après que tu aies réagi bizarrement, pendant toute l'année dernière, Gemma, Bruce et moi, on est restés. Même Clarissa t'aime bien, alors que tu ne la connais pas beaucoup  ! Tu n'as aucun prétexte.

Une nouvelle fois, je m'apprête à répliquer, mais aucun mot ne sort de ma bouche. Après quelques secondes de réflexion, je dois me rendre à l'évidence  : Ivy a raison. Je n'ai pas d'excuses, sur ce coup. Mais ça m'agace de devoir l'admettre.

FEARLESS (Tome 2)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora