Chapitre 37 : Noircir du papier

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« Miss Granger,

Nul doute que vous avez reçu vos résultats, maintenant. Vous sentez vous mieux ? Votre examinateur en Potions m'avait fait part de la note que vous auriez, en y ajoutant que votre préparation était l'une des meilleures qui lui ait été donnée de noter – quoi que je l'aie trouvée un peu pâle. Pardonnons à cet être inférieur, voulez-vous ? Et pardonnez-moi de n'avoir pu vous parler de ladite note. Mon départ de la dernière fois était plus précipité que je ne l'aurais souhaité.

Je ne vous cache pas, Miss Granger, qu'après l'épisode du Ministère, le Seigneur des Ténèbres est furieux. Ses plans sont de plus en plus noirs mais nous avons cette chance que, pour le moment, il ne s'arrête sur aucun d'eux, éternellement insatisfait.

Je n'aurais jamais cru dire cela un jour – cela commence d'ailleurs à être bien trop fréquent, lorsqu'il s'agit de vous – mais j'ai hâte de vous savoir en sécurité chez les Weasley. Vous serez entourée de quelques sorciers – quand bien même leur niveau laisserait à désirer – plutôt que seule chez vous.

Je m'inquiète. Faites extrêmement attention à vous, je vous en conjure. Dès que possible, je reviendrai lancer sur votre maison les sortilèges de protection d'usage – je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi personne ne l'a fait, étant donné votre proximité » (le mot lui avait coûté, il avait appuyé plus fort sur sa plume et l'avait écrit plus vite que les autres, le rendant presque illisible) « avec Monsieur Potter.

Il me faut maintenant terminer cette missive, n'ayant plus rien d'autre à coucher sur le papier que maintes et maintes plaintes pour votre protection qui ne seraient qu'ennui à lire et honte à écrire (je me refuse à un tel degré de sentimentalisme). Je vous écris dès que j'en sais plus. »

(Aucun paraphe, seulement une signature, et un PS : )

« Je compte sur votre silence – pour une fois, insupportable Miss Je-sais-tout. »

Hermione attendait cette lettre depuis un mois déjà. Alors qu'elle avait reçu ses résultats, et avant d'y découvrir, au derrière, le sceau de cire de l'école de Poudlard, elle avait cru que c'était une lettre de Rogue. Pourtant, elle les guettait, ces résultats. Mais Severus était plus important.

Elle avait relu ce courrier plusieurs fois, première preuve matérielle – en plus des Serpents d'argent, ou plutôt, à cause d'eux d'ailleurs – des sentiments qu'il éprouvait pour elle. Bien sur, ce n'était pas un « Je t'aime » ou « Je vous aime » qui n'aurait laissé nulle place au doute, mais la jeune femme se serait inquiétée si elle avait reçu pareille déclaration : ce n'était tellement pas l'attitude de Severus.

Après une énième relecture, la Gryffondor décida de se relever du lit sur lequel elle s'était affalée pour s'installer à son bureau. Elle y installa un parchemin et son encrier, et prit une plume pour répondre à son amant une lettre qu'il ne lirait probablement jamais.

La seconde lettre, néanmoins, fut bien plus alarmante, surtout après les événements récemment survenus à Londres. En effet, les Mangemorts avaient attaqué le Millenium Bridge, et les parents d'Hermione avaient même été réticents à son départ. Mais elle leur avait donné l'argument servi sur un plateau par Rogue lui-même : elle serait bien plus en sécurité avec des sorciers que seule chez elle. Elle était donc au Terrier.

« Miss Granger,

Le Seigneur des Ténèbres a finalement convenu d'un plan, dont malheureusement, je ne peux vous parler, sans quoi vous le contrediriez. Je m'attends à recevoir vos foudres mais j'ai une mission avant tout, une mission dont je ne dois pas me détourner, coûte que coûte. Que vous le croyiez ou non, je pense que nous – vous, vos amis, moi – sommes proches de réussir ...

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