Chapitre 8: Un sursaut de conscience

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Il y était presque. Le téléphone avait été sa seule issue il l'avait bien vu. L'envie puis la panique dans son regard tout était bien net dans son esprit. Mais il savait aussi qu'elle ne se laisserait plus piégée comme ça. Erza était peut-être amoureuse mais elle était loin d'être stupide, elle doutait de lui. Bon, il ne pouvait pas lui donner entièrement tort vu le contexte et qu'elle le fait avait, en partie, voire totalement, raison. Il n'accepterait jamais de sortir réellement avec elle, ni de la rendre heureuse. Ça aurait trop fait plaisir à son enfoiré de père qui avait tout arranger. Erza souffrirait pour lui, pour tout ce qu'il avait fait et ce même si elle n'y était pour rien. Elle était juste la marionnette de quelqu'un de plus puissant qu'elle sans le savoir. Quelqu'un qu'on ne pouvait pas toucher et à qui on ne pouvait pas dire non. Il n'espérait maintenant qu'une seule chose: agir vite pour qu'elle ait le moins mal, pour qu'elle le haïsse le moins possible.

*

"-Ce mec est vraiment un pervers! M'envoyer ce genre de fringue, franchement il me prends pour qui?"

Erza pestait, seule, devant sa glace où se reflétait son corps parfaitement cintrée dans un robe violette qui laissait apercevoir toutes ses formes. Elle avait évidemment laissé les sous vêtements (trop) sexy qui accompagnait le tout sur son lit même si elle leur jetait un regard hésitant. Un coup de klaxon provenant de la rue interrompit sa contemplation et elle commença à se débattre avec ses cheveux pour en faire un chignon bien nette. Idée qu'elle abandonna très vite voyant que l'heure avançait et que Jellal risquait de partir sans elle. Elle jura discrètement et claqua la porte de son appartement derrière elle. À son grand soulagement Jellal l'attendais toujours même s'il avait l'air légèrement agacé. Elle bredouilla une excuse à laquelle il ne répondit pas et s'installa derrière lui en attachant son casque. Toujours sans un mot, Jellal démarra la moto et ils s'enfoncèrent dans la nuit avec pour seule conversation le vrombissement assourdissant du moteur du véhicule.

*

Ce repas lui était juste devenu inssuportable. Elle devait s'être pourtant bien excuser une quinzaine de fois, rien ne semblait pouvoir faire sortir Jellal du mutisme dans lequel il s'était enfermé. Avec un grand soupir d'exaspération, elle poussa brusquement sa chaise loin de la table ce qui lui valut les regards courroucé des autres tablées et celui surpris de Jellal. Qu'importe, ils lui portaient tous sur les nerfs, cette bande d'aristos coincé du cul!

"-Je peux savoir ce que tu fais, Erza? Interrogea Jellal d'un voix glaciale.

-Ça ne se voit pas? Je me casse d'ici! T'as peut être toujours été hautain et te la jouer supérieur avec moi mais au moins t'avais le mérite de pas être un gros con méprisant! Enfin pas autant que ça. Y a des limites à tout, avant au moins tu répondais quand je te parlais! Je me suis excusée, t'attends quoi te plus? Que je me jette à tes pieds parce que j'ai moins de fric que toi? Ben laisse moi te dire c'est raté! Amuse tout bien,tout seul, salut!"

Sur ce elle tourna les talons, sous les regards courroucés du restaurant qui s'était comme figé, choqué sans doute par son manque de décence pour une jeune fille, et sous celui éberlué de Jellal qui resta sans réaction. Pendant à peu près trois secondes. Quand il repris ses esprits, il se leva brusquement de sa chaise et se précipita à la suite d'Erza. Comment la situation avait-elle pu lui échapper à ce point? Il voulait qu'elle se sente gênée de l'avoir fait attendre et donc qu'elle ait l'impression d'avoir une dette vis à vis de lui. Pas qu'elle pète un câble en public et qu'elle s'enfuit comme ça! Décidément il y avait vraiment tout chez cette fille qui lui échappait. À commencer par la fille en question qui manifestement s'était volatilisé en moins de quelques millisecondes. De résignation, Jellal enfonça ses poings dans ses poches et respira un grand coup, faisant apparaître un nuage de buée dans l'air froid. Il lui restait une chance de réussir cette soirée mais il lui faudrait bien joué... Finement. Il n'allait pas la chercher dans toute la ville, ça aurait été trop fastidieux. Il l'attendrait un point d'arrivé. Là, le jeu pourrait recommencer. 

Et demain?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant