Le Secret d'Henri Chapitre 5

Le Secret d'Henri : Dernier Acte : Partie 2

Henri ment. Henri ment. Henri ment. Cette phrase se répète dans ma tête comme un écho. Je suis sous le choc. Jamais je n'aurais cru me méfier un jour de lui. Tout d'un coup mon cerveau trouve mille et une raison de remettre en question sa sincérité. Pourquoi son père lui passerait des vêtements dans un sac à dos ? Pourquoi n'a-t-il pas lavé son t-shirt ? D'autant plus s'il ne voulait pas que son fils découvre qu'il avait rencontré quelqu'un ? Et puis c'est qui cette Stéphanie ? Et en plus il ment sur la raison de son absence de lundi? Et puis parlons-en de ses absences : Il est régulièrement absent, pour je ne sais qu'elle raison car il n'en donne jamais aucune... Tout d'un coup j'ai l'impression de ne plus du tout pouvoir lui faire confiance. Comme si je m'étais voilé la face jusque maintenant. Il va falloir que je trouve un moyen de le prendre en flag !

Henri nous ramène dans l'après-midi. Il sent bien que quelque chose cloche, je suis trop silencieuse mais je ne lui dis rien et tente tant bien que mal de donner le change. Arrivée chez moi, j'enlève simplement mon jean et m'allonge en position fœtal sur mon lit. Je me mets à pleurer silencieusement. Pourquoi, Henri ? Pourquoi ? Je t'aime tellement !

J'ai beau réfléchir, je ne vois qu'une solution. Il faut que je le suive. Je me transforme en psychopathe. Tant pis ! Je sais au fond de moi que temps que je ne l'aurais pas vu de mes propres yeux, je garderai un petit espoir et cet espoir me tue.

Lundi, je me réveille aux aurores et m'habille. J'enfile un slim noir et un pull noir. Je veux passer le plus inaperçu possible. Vers 7h, je prétexte avoir rendez-vous tôt au lycée avec Jasmine et prend le bus vers chez Henri. Je n'en ai pas parlé avec elle d'ailleurs. Je n'arrive toujours pas à formuler mes doutes à hautes voix, ça fait trop mal. Mon cœur bat à tout rompre et bien que je n'ai rien avalé depuis hier midi, j'ai envie de vomir. Je revois le sourire d'Henri. Ses mots doux. Nos baisers passionnés. Et ses mots. Ses mots. Pourquoi ? Pourquoi m'avoir dit tout ça si c'était faux ? Juste pour me mettre dans son lit ? Et je l'ai cru. Je me mets à pleurer à nouveau. J'ai mal à la poitrine. Je me sens sale et tellement stupide ! Pitié faites que ça s'arrête ! Je donnerai tout ce que j'ai pour l'oublier, oublier que je l'ai connu, revenir dans le passé et ne pas lui parlé ! Je vendrais mon âme pour que cette douleur disparaisse !

Arrivée non loin de chez Henri, je sèche mes larmes et tente de me concentrer. Bien, je vais avancer lentement vers chez lui, rester à bonne distance et observer.

Il y a déjà de l'activité chez lui. Antoine sort de la maison et mets des sacs dans sa grosse berline puis retourne dans la maison « Henri, on va y aller ! Stèf nous attend» Donc Antoine est au courant pour cette Stéphanie, il l'a connais ? Mais alors c'est pas avec elle qu'Henri me trompe. Il ne le dirait pas à son père, si ? A moins que son père ne soit pas au courant et qu'Henri mente aussi à son père ? C'est plus probable.

D'un coup, mon corps agis de lui-même, sans que j'y réfléchisse. Pendant que la voie est libre, je fonce ! J'ouvre la portière arrière de la voiture et m'allonge entre les sièges arrière et avant. N'étant pas très grande et relativement fine j'y arrive mais même avec mon gabarit, je suis serrée et très inconfortable. Il y a une couverture sur le siège arrière. Je l'attrape et me recouvre avec. J'espère qu'ils ne me verront pas ! J'essaie de contrôler ma respiration, qui me semble trop forte. Ils ne peuvent pas entendre mon tambour de cœur, heureusement ce ne sont pas des vampires !

J'attends plusieurs minutes qui semblent horriblement longues. Cinq minutes ? Quinze minutes ? Je n'en ai aucune idée.

Enfin ! Les portières avant s'ouvrent et je reconnais la sublime voix d'Henri. Ce soudain sentiments d'amour transi me donne envie de pleurer à nouveau. Et envie d'arracher la tête de ce connard ! Ce connard que j'aime. Et que je déteste ! Nous roulons cinq ou dix minutes.