Chapitre 4

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Assise sur le sol dur et froid, j'essayais de calmer ma respiration afin de ne pas céder à la panique. Si je me laissais aller, je ne serais pas en mesure de me sortir de cette galère. Une fois de plus, je ne pus m'empêcher de remercier silencieusement mon père pour m'avoir appris à garder mon sang-froid de cette façon. Je commençais à penser que j'aurais dû l'écouter plus souvent, lorsque j'en avais encore l'occasion...

Enfin seule, j'avais fait le tour de toute la pièce, exiguë, à tâtons puisque je n'y voyais absolument rien. Les barreaux en métal qui occupaient un côté entier de la cellule n'avaient pas bougé d'un millimètre lorsque j'avais tenté, de toutes mes forces, de les secouer pour sortir. Et croyez-moi, de la force, j'en avais à revendre lorsque cela était nécessaire. Ne jamais se fier aux apparences ! Les trois autres côtés étaient des murs de pierre et, jusqu'à présent, je n'avais trouvé aucun espace ou interstice qui aurait pu me permettre de m'enfuir. J'avais fini par abandonner mes recherches. Et être dans le noir, sans aucun repère, n'aidait pas, soyons honnêtes.

Toujours assise, les genoux ramenés contre la poitrine, j'avais réussi à me calmer. Cela devait faire plusieurs heures que j'étais enfermée et au moins une journée depuis mon enlèvement. Mes amis avaient forcément dû s'en rendre compte... Si seulement j'avais un moyen de...

— Mon téléphone ! m'exclamai-je en portant la main à mon brassard.

Un long frisson de terreur me parcourut quand ma main ne trouva pas ce qu'elle cherchait. Je sentais bien mes clés, mais pas mon portable. J'étais pourtant sûre de ne pas l'avoir perdu. Lorsque je m'étais réveillée dans la clairière, j'avais eu le temps d'inspecter le sol autour de moi, pour m'apercevoir qu'il n'était pas tombé. Les cavaliers n'avaient pas non plus essayé de m'enlever le brassard ou ce qu'il contenait. Me l'avait-on volé lorsque je dormais ? Non... Je m'en serais rendu compte quand même ! Toujours était-il que mon seul espoir partait en fumée ! Une fois de plus... Je n'avais aucun moyen de contacter l'extérieur. Je devais impérativement relativiser, c'était nécessaire. Après tout... Tout cela ne pouvait pas être sérieux. Ils allaient bien revenir me sortir de là en rigolant, fiers de leur bonne blague ! Non ?

Le temps s'écoula avec lenteur. J'étais assise dans un coin de la cellule, évitant d'user mes forces inutilement. Je me concentrai sur ma respiration pour ne pas céder à la panique, malgré mon cœur battant toujours la chamade et le souffle semblant me manquer par moment. Il fallait que j'arrive à garder un maximum mon sang-froid pour gérer la situation.

La porte s'ouvrit enfin, laissant entrer un rai de lumière artificielle. Des flammes ? J'avançai rapidement vers les barreaux pour apercevoir la silhouette d'une femme, accompagnée d'un homme. La lueur était si faible qu'il m'était difficile de distinguer tous les détails de ce qui se présentait à moi. Les seules choses que je pus apercevoir furent une femme plus jeune que moi, portant ses cheveux clairs en chignon ainsi qu'une longue robe dans les mêmes teintes. Dans ses mains se trouvait un plateau. L'homme, quant à lui, se tenait un peu en retrait, droit comme un I, me fixant comme s'il était à l'affût du moindre faux pas de ma part. Je crus reconnaître l'un des cavaliers de la forêt, celui qui m'avait violemment fait descendre du cheval la veille. Je reportai mon attention sur la jeune femme qui s'était approchée de moi. Elle déposa le plateau au sol pour le faire glisser sous les barreaux : je n'avais même pas remarqué qu'ils n'allaient pas jusqu'en bas à cet endroit. Je pris gentiment sa main lorsqu'elle le poussa vers moi.

— Aidez-moi à sortir d'ici s'il vous plaît... demandai-je tandis qu'elle me regardait avec tristesse

— Je suis désolée, Ma Dame, me dit-elle d'une petite voix alors que le cavalier s'approchait pour la forcer à se lever.

— Il suffit, étrangère ! Éloignez-vous ! tonna-t-il, à mon intention.

Je reculai, apeurée. Ok, il n'était pas commode lui non plus.

Sin'Meyah, T.1 : Cet autre monde {Auto-édité}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant