Cric. Gaara se balançait sur une vielle balançoire abîmée alors que l'atmosphère chargée de sable et de poussière l'empêchait de discerner correctement ses pieds. Crac. Elle grinçait. Ça lui en déchirait presque les tympans.
Le jeune enfant serra sa vieille peluche au creux de ses bras, seule vestige de son turbulent passé. Puis il toucha sa poitrine. Ça lui faisait mal. Son cœur avait mal.
D'ici, il entendait les cris de ses camarades qui jouaient au ballon. Tous riaient aux éclats, un beau sourire sur les lèvres. Gaara se renfrogna à la vue de ce spectacle. Pourquoi ne pouvait-il pas être heureux lui aussi ? La réponse, il la connaissait : Shukaku. Tout était à cause de Shukaku. C'est lui qui l'empêchait de dormir, lui qui le faisait souffrir le martyr. Le jeune garçon serra son poing si fort que ses veines manquèrent d'éclater.
Il se leva et s'approcha -d'une démarche trop peu humaine- vers le groupe d'amis. Il voulait jouer, rien de plus. Lorsque ces derniers le virent, son sang ne fit qu'un tour. Leurs visages s'étaient décomposés aussi vite que tombent les feuilles d'hiver un jour de grand froid. Il regretta à l'instant sa décision.
━ Toi... ? Hésita un garçon intrépide.
Le cerveau de Gaara se mit à bouillir. Il se prit la tête dans ses mains. Trop tard. Shukaku ouvrit les yeux. Il se laissa aller. Son bras s'éleva vers le ciel tandis que des milliers de particules le suivait. La peur déchira alors le visage des enfants qui se mirent à courir le plus loin possible de ce monstre. La masse de sable projetée par Gaara en rattrapa un. Il agrippa sa cheville et le traîna vers l'arrière.
━ Attendez, ne me laissez pas seul. Cria l'enfant incontrôlable dont le pouvoir tordait le pied de son camarade.
Une main bienveillante s'agrippa alors à son poignet. Yashamaru. C'était Yashamaru. Respire. Tout va bien.
━ Maître Gaara, reprenez votre calme.
