Chapitre 17

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Wonderwall - Oasis

***

« Salut ma puce. Tu te lève ? »

Je sens une main qui me caresse le visage avec beaucoup de tendresse. La belle voix de ma maman qui m'incite à ouvrir les yeux.

Je marmonnes :

« J'ai pas envie maman

Elle rajuste une mèche de cheveux tombée sur ma joue.

-Ton père est partie chérie, il est en voyage d'affaire. Tu vas pouvoir passer une belle journée ma princesse.

J'ouvre un œil.

-Tu es sûre qu'il va pas revenir sans prévenir maman ?

-Sûre et certaine ma belle, il revient que demain. Aller vient, Pierre t'attend. »

Je me lève sans tarder. J'aperçois Pierre en bas de escaliers. Il a un grand sourire sur le visage. Enfin une journée tranquilles, une journée sans violence. Que de la douceur. De toute manière maman elle est comme ça, toute douce, la meilleure des maman.

C'était la meilleure, la plus belle des mères. Et pourtant... Je ne sais pas où elle est, si elle sait qu'elle a perdu un enfant, si elle sait qu'elle me manque, que je lui en veut aussi. Je voudrais l'avoir en face de moi, pleurer dans ses bras, crier à plein poumons ma déception, ma colère, mon sentiment de rejet. Je voudrais qu'elle me prennes dans ses bras, qu'elle m'écoute crier, qu'elle comprennes ma déception, ma colère, mon sentiment de rejet. Je voudrais qu'elle me regarde dans les yeux, qu'elle me dise que c'était pas ma faute, que je ne lui faisais pas peur, qu'elle regrette. Je voudrais qu'elle m'apprenne à vivre avec elle, qu'elle croie que c'est possible d'être ensemble, toutes les deux. Je voudrais être sa fille, pour de vrai...

Des rires, le doux son des rires. Il résonne dans mes oreilles. Je les voit tous les deux, je les entends. Ce sont eux ma famille. Mes frères, mes amis, mes parents. Je m'en fous, ils sont là. Pierre tient la main de Léo, ils ont les doigts entrelacés. On voit qu'ils s'aiment. La manière dont ils se regardent, toujours à chercher l'autre des yeux, chercher le contact. Papa et maman n'étaient pas comme ça ensemble, ils ne l'ont jamais été. Pierre et Léo, tout ce que je pouvais espérer de mieux. Grâce à eux j'avais une vraie famille. Je sais que mon frère a tout raconté à son compagnon. Mes pouvoirs, son passé, tout. Pourtant il l'a accepté, avec tout ça, toute son histoire qu'il traîne comme un fardeau. Il a même réussi à le rendre plus léger. Chaque jour, chaque semaine avec lui rend Pierre plus heureux que jamais. Je vois son sourire s'agrandir de plus en plus, son visage s'éclairer dès que Léo apparaît. De la tendresse dans son regard dès que son petit-ami joue avec moi. Je le vois heureux, enfin...

J'aurais aimé pouvoir lui dire, avant qu'il parte. Lui dire qu'il avait été le meilleur frère, le meilleur père, la meilleure famille que je n'aurai jamais eu. Que je voulais le voir heureux chaque jour. Que j'aurais donné n'importe quoi pour que ces moments tous les trois durent toujours. Que j'aurais fait n'importe quoi pour retenir Léo, pour ne pas qu'il nous quitte. Lui avouer que si j'avais pu lui rendre le sourire, je l'aurais fais par tous les moyens possibles et inimaginables. Lui dire qu'ils étaient beaux, le laisser partir avec celui qu'il aimait même si pour cela il devait me laisser. Lui expliquer qu'il n'aurait pas du tant sacrifier, mais que je l'aimais pour ça. Lui faire comprendre que je lui était éternellement reconnaissante, que si j'avais pu tout changer je l'aurais fait, quelque soit le prix. Enfin, m'excuser pour tout ce à quoi il avait du renoncer pour m'élever. S'il pouvait me voir, m'entendre, lui affirmer que sans lui je n'étais rien, qu'il était mon étoile, mon repère, tout ce qui faisait de moi quelqu'un.

OVER (Torturée Réécriture)Where stories live. Discover now