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Au grand complet, nous nous baladons le long de la plage. C'est quasi désertique, les pieds dans l'eau fraîche, l'air chargé d'iode, le vent léger dans les cheveux, ah, que c'est agréable la vie ici.

Rose est ravie, elle joue avec Louve dans le sable, fait la course avec Aelís, ramasse des coquillages avec Pía, fait des pâtés de sable avec Linon, pour finir endormie dans les bras d'Adrián et moi j'immortalise ses petits moments de bonheur.

La fin du dimanche se passe paisiblement. Lundi et mardi tout le monde vaque à ses occupations, travail, révision et pour moi séances dessin-animés avec Rose. J'ai demandé à Pía si elle avait besoin d'aide mais toutes ses commandes sont déjà prêtes.

Je fleurirai la tombe de Damien dimanche. Chaque Toussaint je vais m'occuper de la tombe du défunt mari de Luvuma.
Un vendredi soir alors qu'ils rentraient de la piste à moto, un chauffard alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants, les a percutés. Damien a évité à sa femme de prendre la rambarde de sécurité. Ce soir-là, dans les bras de son amour, il a succombé à ses blessures. Leur passion était si belle que s'en était surréaliste. Mon amie a attendu la fin du procès pour s'exiler dans sa famille d'adoption au Canada. Le danger public a écopé seulement d'un an ferme d'emprisonnement. Comme quoi en France il vaut mieux tuer soûle et drogué que télécharger, quelle justice pitoyable.

Pensive, je prépare les sacs car nous partons dans deux heures. J'entends Rose arriver, elle se colle à ma jambe et se frotte les yeux.

– Hé, qu'est-ce qu'il y a mon ange ?

– Ze veux rester.

– Oh viens là mon cœur.

Je la prends dans mes bras et explique les choses de la vie, le travail, l'appartement, son papa.

– Tu sais quoi ? Nous allons demander à tout le monde si nous pourrons revenir quand j'aurai des vacances d'accord ?

– Oui !

Bien sûr ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Dès le retour d'Adrián elle lui demande si nous pouvons revenir, requête à laquelle il accède, à condition, que je lui fasse des gâteaux. Les filles à peine de retour du travail acceptèrent d'un sourire. Seule mon amie manque à l'appel. Personne dans les pièces à vivre, je monte dans sa chambre et la retrouve sous la couette.

– Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ? lui demandai-je.

– J'ai mal au ventre, je suis allé deux fois aux toilettes mais les crampes n'arrêtent pas.

– Ah tu vois, je t'avais dit de ne pas manger ce yaourt. La DLC (date de consommation) était dépassé d'un mois. Je vais conduire et toi tu prendras un seau au cas où.

– Alice, c'est pas d'en haut que je me vide.

– Ah.

– Je rentrerai demain mais t'inquiètes tu seras rentré à l'heure, je me suis arrangé avec Ad.

– Il ne va pas faire l'aller-retour exprès.

– Mais non t'inquiète.

– Bon ok, j'envoie Rose te faire un bisous.

Je prends mon amie dans les bras et lui dit à bientôt en cours de zumba.

– Tu es sûr que ça ne t'embête pas ? J'ai l'impression d'être une charge. dis-je à Adrián.

– N'importe quoi, je dois voir des amis sur Bordeaux. Je vais juste partir plus tôt c'est tout, donne-moi un quart d'heure et nous partons.

– Oui bien sûr.

MAliceDonde viven las historias. Descúbrelo ahora