Chapitre 44

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Matthieu soupira, il venait de sortir d'une heure d'anglais, la dernière de la journée, d'une très longue journée ! Il se sentait épuisé, las de tout mais le souvenir de la discussion d'hier le fit froncer les sourcils, « cette ga*ce d'Ambre... » pensa t-il. Comment avait-il pu croire que cette histoire en resterait là ! Il ne connaissait pas la jeune femme personnellement, mais d'après Castiel et Milla, ce n'était pas un enfant de chœur, ne pensant qu'à ses propres intérêts, ignorant les problèmes des autres : un vrai monstre dans un corps d'ange, tout ce que Matthieu détestait au plus haut point. Mais malgré les menaces qui pesaient sur ses épaules, le jeune lycéen ne savait pas quoi faire, il hésitait vraiment à satisfaire une fois de plus la sœur du délégué. D'un côté, son orgueil prenait le dessus, il ne pouvait pas obéir à cette fille trop sûre d'elle, comme un bon chien ; et une fois que ça sera fait, qui lui dit qu'elle n'utiliserait pas cette excuse pour d'autres choses, se servant ainsi de Matthieu comme d'un esclave à vie. De l'autre côté, infiltrer de nouveau le lycée était plus risqué, de nouvelles alarmes avaient été installées entre temps et il serait beaucoup plus difficile d'y entrer, et surtout... le jeune homme était fatigué de cambrioler, prendre des risques pour quelques billets, être blessé ou blesser quelqu'un comme avec Lysandre... Matthieu se savait trop bon et trop honnête pour continuer, surtout que Milla et Castiel avaient promis de l'aider... même s'il attendait toujours un signe d'eux. C'est donc dans ses pensées que le jeune homme descendit les escaliers de son lycée pour sortir, le sac balancé sur l'épaule, l'autre main dans la poche, le regard sévère et la démarche souple, tellement prit dans sa réflexion intérieure, qu'il ne remarqua pas les regards et les sourires timides que quelques filles de seconde lui lançaient. Matthieu avait une certaine réputation au lycée, de dur à cuire, un mec qui ne se laissait pas faire, un mec fiable aux principes justes : un mec qui plaisait, mais ce n'était pas là son souci premier, sa mère occupait à présent ses pensées. Il se dirigea vers la droite en passant les grilles de la cour, se dirigeant directement vers l'hôpital où sa mère était encore sous observation, son état semblait s'améliorer, mais Matthieu redoutait le pire, à cause de son asthme, sa mère ne se remettait que très doucement de sa pneumonie et l'administration de l'hôpital le harcelait tous les jours pour qu'il paye les factures en attente, il en avait pour six mille euro de frais, dont trois mille deux cents euros qu'il avait déjà pu récupérer par ses économies et le vol du lycée. Il faisait le calcul mental de la fin du mois, ça sera juste encore une fois, entre son salaire, les petits services, la pension de son père, payer la bouffe, le loyer et le lycée, il en resterait à peine assez pour mettre de côté. Il jura, et s'efforça de penser à autre chose, tellement concentré sur sa situation financière, il ne fit pas attention à l'ombre qui le suivait de près.

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Lysandre était partagé entre le malaise, l'amusement et le sérieux de la situation. Le sérieux parce qu'il suivait discrètement Matthieu, il avait besoin de connaître un peu plus ce jeune homme, comprendre pourquoi il l'avait cambriolé et surtout, savoir si c'était quelqu'un de bien. Il s'était « déguisé » pour cela, enfin, on peut dire qu'il s'était habillé normalement pour pas que le jeune brun le reconnaisse, mais vu qu'un jean slim foncé, chaussures pointues, chemise en jean, blazer sombre et un bonnet de la même couleur ne composaient pas sa tenue habituelle, il se sentait déguisé, d'où son malaise dans ses habits qu'il n'avait pas l'habitude de mettre et l'amusement de se sentir « normal ».Depuis quelques minutes déjà qu'il suivait Matthieu et ce dernier ne l'avait toujours pas repéré, il regardait au loin, mais sans vraiment fixé quelque chose, comme s'il était pris dans ses pensées. Ils marchaient tous les deux à une centaine de mètres d'intervalle, se dirigeant vers l'ouest de la ville où se trouvait la manoir de Lysandre « mais où va t-il ? » se demanda le victorien en fronçant les sourcils, il n'allait tout de même pas retourner chez Lysandre ! Mais à la deuxième rue à droite, sa cible tourna sans hésiter et avança d'un pas sûr, au tournant, le jeune homme aux cheveux blancs s'arrêta pour laisser le jeune brun prolongeait la distance qui les séparait, puis il le suivit de nouveau. Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit au loin Matthieu rentrait dans l'hôpital et entrait dans l'ascenseur, comme si ces gestes étaient habituels. Lysandre ne pouvait pas s'arrêter là, il devait savoir pourquoi son cambrioleur était là, pour qui... Il décida de poursuivre, s'arrêtant à l'accueil, et de son sourire le plus charmeur, le victorien demanda à l'infirmière de l'accueil :

[Amour Sucré][Castiel][Terminé] N'hésite pas... Embrasse-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant