chapitre deuxième

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"Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone. Tout suffocant et blême, quand sonne l'heure, je me souviens des jours anciens et je pleure." Paul Verlaine

J'ai eu énormément de peine à me rendormir après notre appel, j'ai attendu, dans la même position, comme hors du temps. J'ai vu la ville se réveiller avant moi et le jour diffuser sa pâleur des jours où le ciel est lourd et pèse sur les immeubles. Puis juste avant que la journée ne commence véritablement, je me suis écroulé de fatigue.

J'ai ouvert les yeux pour la seconde fois parce que je mourais de chaud sous mes couvertures. J'avais mal à la tête, des nausées et mon corps ne me répondait plus, je me suis dit que c'était seulement la gueule de bois. Ma chambre était plongée dans le noir et j'ai eu un moment d'incompréhension mais j'ai vite compris que ce n'était pas le moment de réfléchir, parce que rarement je m'étais senti si mal et que j'avais l'impression que la fièvre ou quoi que ce soit me faisait halluciner. J'ai essayé d'aller à la salle de bain dans l'espoir de me rafraîchir et dans le salon j'ai croisé Jimin et Namjoon. Je ne me suis même pas posé la question de pourquoi ils étaient là et j'ai refermé la porte.

J'ai dû m'asseoir dans la douche pour ne pas tomber, j'ai essayé de mettre de l'ordre dans mes pensées parce que je ne comprenais plus rien et j'ai pensé que quelque chose de grave s'était passé mais je n'ai pas su dire quoi. Je suis sortit de la salle de bain en peignoir, mes pieds laissaient des trainées d'eau derrière moi et mes cheveux dégoulinaient dans ma nuque et sur mon front. Mon corps était insupportable à déplacer tant il était lourd, j'avais l'impression de bouger un mort. En traversant le couloir ma vision a commencé à se teinter de taches noires et ne n'ai plus rien vu. Ensuite je crois que je me suis évanoui.

Quelque chose, un mouvement et une sensation de froid a troublé mon sommeil mais j'ai gardé les yeux fermés. J'avais l'impression de ne faire que ça depuis deux jours, m'endormir et me réveiller plus mal encore. Cependant, cette fois, ma tête ne tournait plus vraiment mais elle était toujours aussi douloureuse. La première chose que j'ai vu quand mes paupières se sont relevées, c'est Namjoon qui me passait une serviette mouillée sur le visage, et la première chose à laquelle j'ai pensé c'est que j'aurais préféré que cela soit Jungkook.

Malgré ses cernes et son teint presque gris, il m'a souri tendrement comme il en avait l'habitude et m'a dit que j'avais dormi près de dix-sept heures. Je lui ai dis que j'avais mal à la tête avec ma voix la plus rauque (je me suis surpris moi-même parce que je ne suis pas sûr de m'être déjà entendu ainsi.) Alors il s'est empressé d'aller me chercher un doliprane. Je l'ai pris et j'ai attendu de ça passe. Namjoon avait quitté la chambre.

Je ne sais pas exactement combien de temps j'avais passé dans mon lit sans bouger parce que j'avais un peu perdu la notion du temps, je me rappelle seulement qu'il faisait gris dehors. Jimin est venu m'apporter du yachaejuk et m'a dit que j'avais une grosse grippe et que je devais simplement me reposer. Je me suis demandé à quel moment j'avais pu attraper une grippe, mais au fond on était en novembre alors ça m'a semblé à peu près normal. Je lui ai dit d'apporter le plat au salon et je me suis levé lentement. Le sol était froid et je me suis fait la réflexion qu'au prix où je payais le chauffage c'était de l'arnaque. J'ai rejoint les autre sans même prendre la peine d'enfiler quoi que ce soit parce que la fièvre me donnait chaud.

Le salon était silencieux et pourtant, tout le monde y était. Jimin était sur son ordinateur, Namjoon touillait son café le regard dans le vague et Taehyung était couché la tête sur les cuisses du noiraud. Il ne bougeait pas mais ses yeux étaient grand ouverts.

Mon corps s'est bloqué lorsque j'ai vu les nombreux bouquets et les lettres de condoléances (d'ailleurs je ne savais pas pourquoi tout était chez moi) et je me suis rappelé qu'il y a deux jours, Jungkook était mort. Au bout du cinquième appel que Jimin a passé, j'ai compris que c'était lui qui s'occupait de l'enterrement. Parce que moi j'en étais incapable, je détestais ça. Soudain j'ai pensé à Jongsuk et à l'état dans lequel il devait être. Il était seul dans sa maison toute l'année mais maintenant il vivait sans l'espoir et l'assurance que son fils viendrait pour le week-end.

to our youth +yoonseokWhere stories live. Discover now