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Chapitre 4

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— Mais quel crétin ce mec ! répété-je à Louana depuis dix minutes.

— Ne fais pas attention à lui, dit Marie.

— S'il savait qui j'étais, il ne me chercherait pas de la sorte.

— Comment ça ? me demande Louana avec un regard suspicieux.

— Oublie.

C'est bizarre, il n'y a plus aucun bruit dans la cafétéria, je relève les yeux et cherche la raison du silence, quand je remarque qu'Alejandro vient de faire son entrée avec ses potes et que tout le monde a les yeux rivés sur eux. Il repère une table et s'y installe.

— Pourquoi l'appelez-vous Alex et non Alejandro ?

Marie avale une gorge de sa bouteille d'eau avant de me répondre :

— L'année dernière, Kevin Lonson a fait l'erreur de l'appeler par son prénom complet, Alex s'est carrément jeté sur lui, Lonson a fini à l'hôpital et depuis ce jour tout le monde l'appelle Alex.

À l'hôpital ? Qui es-tu, Alejandro Martínez ?

— Est-ce que... c'est pour ça que tu m'as dit de me tenir éloignée de lui ? demandé-je à Louana.

— Entre autres, me rétorque-t-elle.

Tout à coup, une fille brune se dirige vers leur table, elle s'assoit sur les genoux d'Alejandro et l'embrasse dans le cou. Je vais vomir. Soudain, il tourne son regard vers moi et m'adresse un sourire, je lui lève mon majeur avant de détourner la tête et de regarder mon plat. Je n'ai pas cours cet après-midi et ma mère travaille toujours à cette heure-ci, je décide donc de m'arrêter à un arrêt de bus un peu plus loin du lycée. Une moto se gare juste devant moi, le conducteur coupe le monteur et retire son casque. Alejandro, bien sûr.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Tu veux que je te dépose, princesa ?

— Certainement pas, disé-je en riant jaune.

— Tu as un problème avec moi ?

— Non vraiment, qu'est-ce qui te fait dire ça ? rétorqué-je avec ironie.

— Est-ce que tu m'en veux par rapport à mes amis ?

— Bien sûr que oui !

— Ne le prends pas personnellement, ce sont des gars et la plupart du temps ils sont stupides, enfin sauf moi.

Je lève les yeux au ciel et fais mine de chercher quelque chose à terre. Il le remarque et me demande ce que je fais.

— Je regarde l'état de ta cheville, si elle n'est pas trop gonflée par tant d'égo.

Il éclate de rire.

— Je te propose un marché, dit-il en rigolant.

— Quel genre de marché ?

— Je te ramène chez toi et en échange on oublie ce qui s'est passé ce matin ?

Il est sérieux ? Je pèse le pour et le contre : d'une, je ne le connais pas, peut-être que c'est un tueur en série et qu'il est recherché par la police ? Ou alors c'est juste un garçon normal et je regarde trop de films. En plus, je n'ai absolument pas envie de rentrer chez moi à pied, et vu le ciel, il ne va pas tarder à pleuvoir, alors ma décision est prise.

— J'accepte, mais juste parce que je n'ai pas envie de marcher et que tu as une MV agusta F4 CC.

Il me regarde avec d'un air surpris.

— Comment connais-tu ce modèle de moto ?

— Grâce à mon père.

— Il travaille dans quoi, ton père ?

— Rien de très intéressant, on y va ? disé-je rapidement pour changer de sujet.

Je monte à l'arrière de sa moto, il me passe son casque que je mets immédiatement, puis croise mes bras en attendant qu'il démarre.

— ¿Princesa?

— Arrête de m'appeler comme ça !

— Donne-moi tes mains.

— S'il te plaît, tu connais ? Et pourquoi je ferais ça ?

Il me tend ses mains, je réfléchis un moment avant de les lui donner, il serre un instant mes mains puis les mets autour de sa taille, j'essaye de les retirer, mais il m'en empêche.

— C'est quoi ton problème ? riposté-je.

— Je n'en ai aucun.

— Donc puis-je reprendre mes mains ?

— S'il te plaît, tu connais ? dit-il en reprenant mes mots. Si je roule trop vite, tu risques d'avoir peur.

— Peur ? De quoi, de mourir à cause de ta prétention ?

— On ne se connaît pas encore, mais je crois que je t'apprécie déjà.

Il ne me laisse pas le temps de riposter qu'il démarre la moto, je lui indique où j'habite pendant le trajet. Nous roulons quinze minutes avant d'arriver devant ma maison. Je descends de sa moto, retire son casque et le lui rends, puis je le remercie pour le trajet.

— De rien, princesa.

— Tu vas arrêter avec ce surnom qui, j'imagine, a dû être sorti à toutes les filles de l'univers pour les mettre dans ton lit.

— Alors primero, je ne couche pas dans mon lit et encore moins avec des filles. Segundo, je ne crois pas que le nombre de filles avec qui je couche ou pas te regarde, en tercer, un jour peut-être qu'on pourra pratiquer toi et moi.

— Beurk, dans tes rêves, disé-je en rigolant.

Il rigole lui aussi et me regarde intensément.

— Je... je vais rentrer, merci encore pour la route.

— Pas de quoi, ah et une dernière chose, tu es vraiment belle quand tu souris, et moins quand tu t'énerves !

— Technique de drague zéro Martínez, au revoir !

— À demain Johnson.

Chut, SecretWhere stories live. Discover now