Chut, Secret

Chapitre 6

Mon réveil sonne, il est six heures. Je me lève puis me dirige dans la salle de bains, j'en ressors quelques minutes plus tard avec un jean bleu gris, un débardeur blanc et un blouson en cuir noir avec des converses, je finis par attacher mes cheveux et récupère mon sac avant de descendre. Ma mère est déjà dans la cuisine, comme à son habitude, une tasse de café à la main.

— Alors, prête pour ton deuxième jour ?

— Rassure-moi, tu ne comptes pas me le demander tous les matins ? Sinon, super ! disé-je avec ironie en levant les pouces en l'air.

— On voit l'enthousiasme !

— Je vais dans la voiture.

J'avais cogité toute la nuit... Je ne pouvais pas être amie avec Louana, encore moins avec Alejandro. Quand ils apprendront qui je suis, ils auront peur. Comme tout le monde.

Arrivée au lycée, j'ignore Louana et Alejandro pendant les cours. L'heure du déjeuner arrive, je récupère mon plateau et cherche une place. Au loin, j'aperçois Louana me faire signe, mais je détourne le regard et pars m'asseoir à une table vide quand d'un coup, un garçon vient s'assoir en face de moi. Il est assez grand de taille, je dirais un mètre quatre-vingt-quatre, des yeux marron, la peau un peu bronzée, les cheveux noirs rasés sur le côté.

— Salut.

— On se connaît ?

— Drew, dit-il en tendant la main droite. Drew Perkinson.

— Emma, répondé-je en la serrant. Emma Johnson.

— Pourquoi tu es toute seule ?

C'est quoi son problème ?

— En quoi ça te regarde ? rétorqué-je.

— Pourquoi tu es agressive ? réplique-t-il.

— Je ne le suis pas !

— Alors réponds à ma question ? Hier je t'ai aperçue avec Louana, et là tu es toute seule.

— C'est la vie, que veux-tu ? D'où tu connais Louana ?

— On était au collège ensemble.

— Et donc, qu'est-ce que tu me veux ?

— J'ai voulu faire une bonne action aujourd'hui.

— Ah, parce que d'habitude tu en fais de mauvaises ?

Il se penche sur la table et me murmure à l'oreille :

— J'en fais énormément au lit, murmure-t-il avec un sourire. Si tu vois ce que je veux dire.

— Tu es vraiment écœurant !

Il éclate de rire et je souris.

— Waouh, dit-il en me scrutant.

— Quoi ? J'ai un truc sur le visage ?

— Non... C'est juste que tu es vraiment belle, quand tu souris.

— Pourtant, il n'a rien d'extraordinaire mon sourire.

— Tu peux me croire, il est magnifique.

Je secoue la tête, gênée, avec un sourire. Quelques minutes plus tard, la sonnerie retentit. Je me lève, récupère mon sac puis dis au revoir à Drew. Si je ne fais pas entrer Louana et Alejandro dans ma vie, lui non plus, n'en fera pas partie.

Je me tourne et marche en direction de mon casier. Je l'ouvre et il se referme direct. Je me tourne vers la personne qui se tient près de moi et vois Louana.

— Tu m'expliques ? demande-t-elle un peu sur les nerfs.

— Que je t'explique quoi ?

— Pourquoi tu m'évites depuis ce matin ?

— Je ne t'évite pas du tout.

— Ce n'est pas l'impression que tu me donnes !

— On ne se connaît que depuis hier.

— Et alors, on s'entendait super bien ? Je pensais qu'on pourrait être amies.

— Tu pensais mal ! disé-je en donnant un coup sur mon casier.

— Emma, qu'est-ce qui te prend...

— Tu ne me connais pas, alors fiche-moi la paix.

— Em...

— Au revoir, répliqué-je en m'éclipsant avant qu'elle n'ait pu finir sa phrase.

Je m'éloigne, et commence à marcher le plus vite possible quand je bouscule quelqu'un : oh non, pas lui. Est-ce que l'univers est contre moi ?

— ¿Princesa?

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je croyais qu'on avait fait la paix hier ?

— C'est le cas, mais...

— Dans ce cas, pourquoi m'ignores-tu ?

— Je ne t'ignore pas, je ne veux juste pas te parler.

— Pourquoi ça ? rétorque-t-il.

— Alejandro, tu n'as pas une meuf à mettre dans ton pieu au lieu de venir m'embêter ?

— Alex, corrige-t-il. Écoute, je ne sais pas ce qui t'arrive ce matin, mais on va mettre les choses au clair toi et moi. Tu me parles sur un autre ton et je vois bien que tu m'ignores. J'aimerais savoir pourquoi ?

Je sursaute et recule de quelques pas... « Règle numéro un, Emma : ne montre jamais à ton adversaire que tu as peur. ». Je secoue la tête pour chasser ce souvenir, puis regarde Alejandro.

— Eh ! Tu m'écoutes ?

— Laisse-moi tranquille, por favor.