#17

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Depuis quelques temps, je soupçonne mon père de me faire surveiller. J'ai l'impression d'entendre de drôles de bruit dans mon téléphone. J'ai l'impression d'être suivie...

J'en lui en touche deux mots. Il me dit que je me fais des idées, qu'il n'a engagé personne pour me suivre et que je tombe dans la paranoïa. Qu'il faudrait que je vois un psy pour en parler.

- Mais je vais bien ! 

- Non tu ne vas pas bien et si ça continue....

- Quoi ?  Si ça continue!

- Je vais prendre les choses en main pour que tu te soignes ! 

- Tu vas me faire interner ? 

- S'il le faut je le ferais ! 

- Mais de quoi tu me parles là ?  Je vais très bien, je n'ai besoin de personne.

- Tu as changé, beaucoup changé, je ne reconnais pas ma fille.

- Non je n'ai pas changé !  Je suis une fille normale qui a réalisé qu'elle vivait dans un monde pourri.

- Tu n'as jamais manqué de rien, comment tu peux dire une chose pareille?

- Tu m'as voilé la face tout ce temps et maintenant je réalise à peine que j'ai été une enfant gâtée pourrie toutes ces années, à ne pas me soucier des autres !

- Tu ne t'en ais jamais plaint !

- Oui c'est vrai j'en ai profité et aujourd'hui je passe à autre chose.

- Il t'a vraiment tourné la tête, ce sale type !

- Tais toi !  Je ne te permets pas de le juger ! 

- Ma pauvre enfant, tu te raccroches à un homme qui n'en a rien à faire de toi. Regarde ! Est ce qu'il t'a appelé ? Est ce qu'il a essayé de te voir ?

Je ne peux que lui donner raison mais j'essaie de le convaincre que Riley est un type bien. Sans succès. Il le traite de terroriste et me demande comment j'ai pu croire en lui.

Je pars fâchée. Question d'habitude. Depuis mon retour, mes rapports avec mon père sont tendus. Je le pousse au conflit continuellement. J'essaie de combler un manque immense qui commence le matin quand je me lève et qui me laisse un peu de répit le soir quand j'arrive à m'endormir.

Aujourd'hui, il fait un temps magnifique, je suis sur ma terrasse, je profite du soleil. Je regarde mon courrier. Des pubs, des pubs encore des pubs puis une lettre. 

Le choc. 

Je reconnais l'écriture de suite. J'ai tellement lu et relu sa dernière lettre, le jour où ils sont tous partis. Je l'ouvre rapidement.

Je lis. Mes yeux s'embuent. Je tremble.

Billie,

Je n'ai pas cessé une seule seconde de penser à toi. J'ai envie de te voir. Tu es si belle. Je suis si près de toi, si près.....

J'espère que tu ne m'as pas oublié parce que moi je pense à toi tous les jours depuis que l'on s'est quitté.

J'aimerais que tu me fasses un signe pour me dire que tu as envie de me voir, juste un signe. Je peux le voir, fais le s'il te plait.

Riley.

Je referme aussitôt cette lettre qui me fait chaud au cœur. Que veut-il dire par « je peux le voir ». je tourne la tête de chaque côté de mon jardin. Personne. Je me lève et parcourt le tour de ma maison. Rien non plus. Peut être me regarde t-il de loin ? Je pose le papier sur la table, joint mes deux index au dessus de ma tête et forme un coeur. C'est mon signe.

INSIDEWhere stories live. Discover now