Chapitre 2 _ Le grand jour

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L'adversité fait baisser l'esprit aux uns, et le réveille chez les autres.

Gabriel Girard

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J'ai beaucoup pensé à tout ce qu'Arthur m'a conseillé durant toute la journée, même si je sais que c'est complètement débile comme plan, mais faut avouer que tout me serait beaucoup plus facile en changeant de mode de vie.

Mais, on ne change pas si facilement.

Parfois je me dis que c'est peut-être moi qui a un problème, c'est pourtant vrai, je n'arrête pas de m'attirer des embrouilles. Tout me paraît utopique, parce que j'ai pas du tout l'habitude d'avoir ce je désire. Bien au contraire, tout ce que j'entreprends et tout ce je veux me filent toujours entre les doigts. J'arrive même à penser que je suis maudit, parfois.

Alors, pour l'idée d'Arthur de me transformer, je ne la sens pas, c'est vraiment du n'importe quoi, ça serait beaucoup trop facile.

Juste à quelques mètres de mon appart, un son strident se fait entendre à l'intérieur, ce qui ne m'étonne pas du tout, car ma mère est une vraie mélomane. Elle écoute toute genre de chanson, même celles qui sont certainement trop à jour pour elle. Ce n'est pas qu'elle est vielle, mais c'est vrai quoi, elle écoute même Justin Bieber.

Le pire c'est lorsqu'elle danse, elle est vraiment atroce, mais ça, elle ne le sait certainement pas. Mais je l'adore quand même. Lorsqu'elle chante et qu'elle écoute des chansons que même moi je trouve trop puériles et même si quand elle danse c'est vraiment horrible à voir, je me dis juste que j'ai la mère la plus cool du monde.

Même un peu trop d'ailleurs.

J'insère ma clé dans la serrure et la tourne pour ouvrir la porte. Lorsque je pénètre à l'intérieur, je la découvre effectivement en train d'écouter Shake it off de Taylor Swift, et elle est en train de tout faire sauf de la danse. Elle bondit, rebondit, va et vient, elle tourne, se retourne, bref, la scène est affreuse.

_ Mais... maman, qu'est-ce que tu fais? Je m'écrie pour qu'elle m'entende.

_Mais c'est pourtant évident, non? Je danse mon chéri, je danse, elle s'écrie à son tour joyeusement.

Mouais, si on peut vraiment appeler ça de la danse.

_Si c'est comme ça tu l'appelles, alors, c'est parfait. Sauf que c'est très loin de l'être.

_Ah, c'est bon, arrête, elle roule des yeux, tu es juste jaloux parce que tu ne sais pas faire ça.

Elle se redresse et applique un enchaînement de hip hop des années 90 qui est vraiment pourri d'ailleurs.

_Ah, il est nul ton truc, je grimace un peu, prends en de la graine.

J'avance vers elle en mode moonwalk, ce qui ne va pas du tout avec la chanson, puis me retourne pour lui faire face. Je lui fais la danse des sourcils et elle explose de rire. Le son de son rire couvre toute la pièce, elle a un rire tellement magnifique que j'aimerais qu'elle le garde pour toujours. Je me redresse et me mets à faire un tas de mouvements tous aussi nuls que les autres, ce qui amplifie de plus en plus son rire. Elle se redresse à son tour et se met à sautiller dans tous les sens comme une folle.

Comme on dit, telle mère tel fils.

À la dernière note de la chanson, on s'affale tous les deux par terre simultanément en rigolant de toutes nos forces. Elle a vraiment le don de me faire rire, avec un simple sourire elle arrive toujours à changer mon humeur. Elle est sans doute la personne qui me connait le mieux et c'est aussi la personne que j'aime le plus au monde.

Le macho pris au piègeWhere stories live. Discover now