XXV

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Merci pour de lire mon histoire, de voter et de commenter ! Je suis super heureuse que l'histoire vous plaise !
Bonne lecture ! 😘


Flashback

-Je vous déteste, hurlais-je en claquant la porte d'entrée derrière moi.

Je dévalais les escaliers, les larmes coulant sur mes joues. Encore une fois, mes parents m'avaient énervé en me reprochant mon manque de sérieux dans mes études. Ils n'avaient qu'un mot à la bouche : « travail ». Pour eux, la vie ne se résumait qu'à travailler, à manger et à dormir mais ce n'était pas à cet avenir que j'aspirais. Moi je rêvais de voyages, de liberté et de révolutions. Je ne supportais pas de rester assise sur une chaise pendant huit heures alors que dehors, il y avait tant de choses à changer.

Arrivée devant la porte de chez Hakim et Idriss, j'essuyais rapidement mes joues et entrais dans l'appartement sans prendre la peine de frapper. Le volume de la musique était de toute façon beaucoup trop fort pour que quelqu'un puisse m'entendre. En me dirigeant vers les canapés, où je savais que les gars se trouvaient, je croisais des personnes que je connaissais plus ou moins. Les garçons voyaient toujours tout en trop grand. Arrivée à leur hauteur, Hakim m'aperçut et m'attira à lui. Je tombai sur ses genoux et il m'interrogea du regard. Mes yeux m'avaient sûrement trahi.

-Mes parents, comme d'hab, je soufflai

Hakim déposa un baiser sur ma joue et me tendis son verre que je bus d'une traite.

-

Les garçons parlaient et je les écoutais, encore trop énervé par la dispute qui avait eu lieu quelques minutes avant. Deen et Hakim parlaient du dernier match de foot alors que Mo et Idriss débattaient sur les consoles de jeux vidéo. N'étant fan d'aucun de ces sujets de conversation, je me levai et me dirigeai vers le balcon. Mais je me figeai. Ken était adossé au mur du salon, une blonde dans ses bras. Ils se dévoraient du regard alors qu'il arborait son fameux sourire en coin. Je le détestais. Ça faisait près de neuf mois qu'il me trompait, que je tentais de me venger comme je le pouvais mais également neuf mois que je le pardonnais à chaque fois, n'imaginant pas ma vie sans lui.

-Suga, ça va ?

Je hochai la tête alors que ma vue se brouillait. Non ça n'allait pas. L'homme que j'aimais me méprisait et se foutait clairement de ma gueule, m'humiliant sans aucun scrupule devant nos amis communs.

-Hey, Suga, pourquoi tu pleures ?

Mo me prit dans ses bras alors que je retins un gémissement. L'amour faisait bien trop mal.

-Je vais rentrer Mo.

-Mais pourquoi ? La soirée fait que commencer et...

-Et Ken me trompe déjà, je l'interrompis.

Mo ouvrit de grands yeux et suivi la direction que je lui désignais d'un mouvement de menton. Il serra sa mâchoire et me relâcha, amorçant un mouvement vers mon petit-copain. Je l'empêchai d'avancer en attrapant son poignet alors que mon portable vibra dans ma poche. Je l'ignorais, me concentrant sur mon ami qui me demandait de le lâcher, la mâchoire crispée.

-Non Mo, tu ne vas rien faire, j'affirmais en resserrant ma poigne. Ça ne regarde que Ken et moi.

-Je crois pas non, il grogna. Ce bâtard fait souffrir ma meilleure amie depuis trop longtemps sans que je ne dise rien. Là il va se prendre mon poing dans la gueule et retrouver le droit chemin. Ras le bol que vous jouiez aux cons tout les deux!

Mon portable vibra à nouveau alors que Mo tentait de se détacher de moi. J'enfonçai mes ongles dans son poignet, ignorant ses gémissements et repris la parole.

-C'est ton frère et tu ne vas sûrement pas te brouiller avec lui par ma faute.

Je me sentis décoller du sol et lâchai un léger cri alors que le rire grave de Hakim résonna dans mes oreilles. Ce dernier me reposa et s'aperçut rapidement que quelque chose clochait, à nos têtes. Mo pointa Ken et la blonde du doigt et Hakim serra les poings. Avant que je n'aille le temps de réagir, mes deux amis se dirigeaient vers Ken. Ils le tirèrent en arrière, faisant de grands gestes. Ils semblaient furieux mais je n'entendais rien, la musique me perçant les tympans. Mon portable vibra à nouveau, et légèrement rassurée que les garçons n'en soient pas venus aux mains, je me précipitais sur le balcon, décrochant à l'appel d'Etienne.

-Qu'est-ce qu'il y a Etienne ?! Je suis en soirée et...

-Les parents ont eu un accident de voiture, renifla mon frère à l'autre bout de la ligne. Papa est sur la table d'opération et on attend de ses nouvelles avec Clément.

Je n'entendais plus rien. Un accident de voiture. Mon père se faisait opérer. Mes frères étaient à l'hôpital.

-Et maman ?

Silence. Je ne savais même pas si Etienne avait entendu ma question tant ma voix avait été faible.

-Elle... Elle...

Il éclata en sanglot et je compris. Ma mère n'était plus de ce monde. Mon portable m'échappa alors que je me laissais tomber au sol. Recroquevillée par terre, les larmes dévalaient mes joues. Ma respiration était saccadée et l'air qui entrait dans mes poumons me faisait mal. Mon estomac se serra. Mon cœur se brisa. Un cri m'échappa. Je ne me contrôlais plus et je criais de rage, me griffant le visage et tirant sur mes cheveux. Ma mère était morte.

-Suga ! Oh putain ! Suga ! Hé !

J'entendais des voix mais rien n'avait plus d'importance. Ma voix résonnait encore mais je n'avais pas la sensation de contrôler quoique ce soit. Je n'étais plus dans mon corps, moi non plus. J'avais abandonné, comme elle.

-Suga ! Mais putain faites quelque chose !

Des bras m'encerclèrent et je sentis le parfum de Ken. Hakim attrapa mon menton et sa grosse voix résonna alors que je continuai de crier mon désespoir.

-Suga ?! Putain explique-nous ?!

J'avais mal. Je me débattis et frappai Ken alors qu'il resserra sa prise, me suppliant de me calmer. Hakim me bloqua le visage de ses deux mains, plaquées sur mes joues, et capta mon regard. Je ne sais pas ce qu'il y lu, mais son regard changea à lui aussi, et sa voix se brisa quand il me demanda le plus doucement possible ce qu'il se passait.

-Ma mère est morte, je reniflais, nos regards ancrés l'un dans l'autre.

J'entendis la réaction des garçons, entre stupeur et désarroi, mais n'y fit pas attention et refermai les yeux, souhaitant partir loin de ce monde bien trop cruel.

FIN


Come BackWhere stories live. Discover now