Proposition

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- J'ai envie d'essayer un truc, me dit un jour Loïc après mon arrivée chez lui.

On était seuls, tous deux, et je ne savais pas si d'autres mecs nous rejoindraient plus tard. Je posai mon sac à côté de son canapé et m'asseyai près de lui.

- Quoi ?

- D'autres trucs.

C'était bien lui, ça, de ne pas préciser. C'était aussi ce à quoi je l'avais habitué : la plupart du temps, je ne voulais pas savoir. Qu'il gère, ça m'allait bien. Qu'il s'occupe de tout et que je dispose.

- Et toi, tu n'as pas envie ? poursuivit-il.

Je mis quelques secondes à répondre.

- Si...

- De quoi ?

Ce serait donc à moi de l'avouer. Mon imaginaire tournait à toute vitesse, mais le mettre en mots m'avait toujours dérangée. Je pris une inspiration.

- Des trucs plus...

Putain de mot qu'il fallait sortir.

- ... poussés, lâchai-je enfin.

Plus hard.

- Comme quoi ?

- Je ne sais pas.

C'était faux. J'ajoutai :

- A toi de me proposer.

Il marqua un temps de réflexion. Il avait des trucs en tête, c'était sûr. Je le savais parfaitement. Je voulais savoir lesquels.

Je voulais savoir si on songeait aux mêmes.

- Tu n'es plus aussi serrée qu'avant, remarqua-t-il.

C'était vrai, même si ça le faisait bizarre de l'entendre en parler ainsi. Il avait donc observé cette évolution, chez moi, et ça laissait entendre qu'il savait ce que ça signifiait : que la première fois, quand je m'étais présentée à lui en fille légère désireuse de se faire sauter, j'étais en fait loin d'avoir eu des rapports sexuels récents.

Je hochai la tête.

- J'aimerais bien tester la double pénétration, dit-il.

Je levai les yeux sur son regard, confuse et le cœur battant à toute vitesse. Ses mots étaient tellement directs, sa proposition extrême...

- Tu l'as déjà fait ? ajouta-t-il.

Cette question m'emmerda. Parce que je ne voulais pas lui dire que non, même si c'était con, en fait. Il savait déjà que je n'étais pas si libérée sexuellement que je voulais bien le paraitre, ou plutôt que je ne l'avais pas toujours été. Qu'il y avait quelque chose, de récent, faisant que je l'étais devenu, même s'il ignorerait toujours quoi. Mais je ne voulais vraiment pas lui donner accès à cette partie de moi-même.

Je préférais donc ne pas répondre plutôt que lui dire la vérité ou lui mentir. Les deux ne m'auraient pas convenu.

- Avec qui est-ce que tu voudrais faire ça ? lui demandai-je.

- Comme tu le veux.

Putain...

Je penchais la tête en arrière, en proie à une grande réflexion. Mon corps était plus souple, oui. Il s'étirait plus facilement, à force. Mais ce qu'il me proposait était passer à un autre niveau, là. C'était autre chose. Et je n'étais pas du tout sure de pouvoir encaisser ça, même avec de la préparation. Pourtant, c'était exactement ce que me dictaient mes fantasmes.

Ainsi sombre la chairWhere stories live. Discover now