Chapitre 20

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- Alors c'est vrai ?

Je ne bouge pas. Je reste là à observer les vagues ainsi que les mouettes qui volent autour du port. Mon calme me surprend moi même. Il y a quelques secondes mon besoin de me défouler était immense et maintenant c'est à peine si j'ai envie de faire un geste. Ma poitrine est lourde, m'empêchant tout mouvement.

- Oui.

Je m'accoude au rebord de la fenêtre essayant tant bien que mal de ravaler mes larmes. Je secoue la tête.

- Comment tu as pût...

Un silence prend place dans la pièce de manière que je puisse entendre le tic tac de l'horloge de l'étage. Une première perle salée dévale ma joue.

- Je suis désolé Hayley je...

- Désolé ? Tu es désolé ?

Je renifle et essuie mon visage mouillé avant de tourner la tête vers lui. Il est là. Planté au milieu de la pièce dans son manteau noir à examiner le moindre de mes mouvements, comme il l'a toujours fait.

- Je voulais te le dire l'autre jour avec la fiole mais...

- Il n'y a pas de "je voulais te le dire", tu n'avais pas à le faire c'est tout !

- Hayley...

Je me lève d'un bond.

- Tu n'avais pas à revenir ! Pourquoi tu es revenu ?

- Je voulais te retrouver.

La tension monte progressivement dans mon corps et mes joues ne ressemblent plus qu'à de grandes cascades de larmes.

- Non tu ne voulais pas me retrouver, tu voulais encore une fois une de tes stupides quêtes de la possession !

- C'est faux Hayley et tu le sais !

- Non je ne le sais pas, je n'ai jamais rien su de toi, dis-je en marchant vers lui. Jamais !

Je le pousse.

- Il ne fallait pas revenir ! dis-je en le poussant une seconde fois.

- C'est pour toi que je suis là.

- Pour moi ? Et pour ta fille alors ? J'ai laissée Luna avoir l'espoir d'avoir un père avec elle ! Qu'elle puisse avoir l'enfance que je n'ai jamais eu ! Je l'ai laissée dans tes bras !

- Hayley arrête.

- Tu n'as pas d'ordre à me donnée, je ne t'appartient pas Peter et je ne t'ai jamais appartenue !

Je retire ma bague.

- S'il-te-plait ne fais pas ça.

Je jette l'anneau dans la pièce et l'entends vaguement ricochet contre les meubles.

- Ne fais pas ça ? Mais merde Peter ! J'aime une personne qui n'existe même pas putain ! Je suis fiancée avec cette personne !

- Hayley, cette personne c'est moi.

Je le pousse encore et encore jusqu'à arriver au bout de la pièce.

- Non ce n'est pas toi et ça ne sera jamais toi ! Jamais tu entends ?

J'attrape la première chose qui me vient sous la main et la jette au hasard dans la pièce.

- Pour moi tu es mort Peter !

Un fracas de verre retentit dans l'appartement. Mes jambes cède et je m'écroule ne m'empêchant pas de retenir mes nombreux sanglots. Le silence reprend ses droits.

Le cadre gisant au sol n'est qu'un autre de mes échecs. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et enfouis ma tête à l'intérieur ignorant les bruits de pas de Peter autour de moi. Il se mets à ma hauteur et pose sa main dans mon dos. J'ai un mouvement de recule et me dégage de sa quelconque preuve d'affection.

- Hayley, s'il-te-plait regarde moi...

- Vas t'en.

J'ai d'abord cru qu'il allait suivre mon ordre et partir mais je savais très bien qu'il n'allait pas lâcher l'affaire de si tôt. Je tourne la tête de manière à ne plus le voir tandis que lui ne bouge pas.

- Je me fiche de ce que tu peux me faire à moi, dis-je enfin en essayant de garder une voix neutre. Mais Luna...

Je laisse ma phrase en suspens. Je pense à ma petite fille qui est là haut dans le monde des vivants. Ses joues roses et ses yeux verts sont seulement le combot du bien et du mal. Je n'aurais jamais dû laisser ça arriver.

- Je pensais que Hugo était une bonne personne et qu'il ferait un père merveilleux pour Luna... Je me suis trompée.

- Hayley, cette personne qui était avec toi tout ce temps, c'était moi.

Je secoue la tête. J'ai du mal à accepter le fait que je me suis faite avoir. Encore une fois.

- Ça ne sera jamais toi, dis-je en me crispant un peu plus. Tu es un démon Peter... Luna ne t'aura jamais comme père.

Une nouvelle vague de silence pénètre dans la pièce. Je me rends alors compte que mes mots sont blessants. Très blessant. Mais Peter est la pire des blessures. On appelle ça l'effet boomerang.

- Pourquoi tu ne veux pas de moi ?

Je lâche un petit rire nerveux. Il se pose encore la question après tout ce temps. Je relève la tête vers lui.

- Tu as abandonné ton fils Peter ! Tu crois sincèrement que je vais te laisser t'occuper de Luna ?

Son visage se décompose. Là il réalise.

- Et à moi tu m'as fait trop de mal, dis-je en me relevant. Je ne veux plus jamais te revoir... Sort de ma vie et celle de Luna et ne revient jamais.

Je tourne les talons et m'installe sur le sofa où j'étais assise il y a quelques secondes. Mon regard se perd une seconde fois sur la grande étendue d'eau maudite. Les bruits de pas sur le verre de Peter m'indique qu'il s'apprête à prendre la sortie. La porte s'ouvre.

- N'oublie pas Hayley, la famille qu'on a fait... C'est la notre.

La porte se referme dans un grincement à m'en donner des frissons. Je tourne la tête pour observer la pièce vide et mon regard se pose finalement sur le cadre au sol. Je me lève et m'approche de celui dernier en évitant au maximum les bouts de verre éparpillés sur le plancher.

Je saisis la photo. Je me souviens de ce jour. C'était pour la naissance de Neal, le fils de Mary Margaret et David. Ils avaient fait une grande fête chez Granny's. Cette photo à été prise alors que je donnais le biberon à Luna. Je souriais, le genre de sourire qui montre à quel point la vie d'une personne est comblée. Hugo avait son bras autour de mon épaule, il déposait un baiser sur mon front.

C'est le genre de tableau si parfait des familles parfaite. Mais Hugo n'existe pas et nous sommes tous imparfait.

Je déchire la photo en deux pour ne voir que la mère et la fille.

Neverland -Tome 2 : Welcome to StorybrookWhere stories live. Discover now