3. Le premier janvier d'Opaline

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3. Le premier janvier d'Opaline

Lorsqu'Opaline se réveilla, elle comprit immédiatement qu'elle avait la gueule de bois. Ses souvenirs étaient un peu confus et elle avait mal à la tête. Elle attrapa son sac, déposé au pied du lit et chercha sa bouteille d'eau ainsi que du paracétamol pour soigner et calmer son mal de crâne, ou du moins l'atténuer.

Puis, elle décida de se lever pour aller prendre son petit-déjeuner. Ce fut à ce moment-là qu'elle remarqua des mèches rousses dépassant de la couverture. Opaline tenta tant bien que mal de se souvenir de sa fin de soirée, mais n'arrivait qu'à se donner encore plus mal à la tête.

Elle espérait sincèrement qu'elle n'avait pas fait de choses stupides.

Installée dans la cuisine pour petit-déjeuner au milieu d'élèves de sa classe, la plupart ayant une tête encore pire que la sienne, elle se remémora peu à peu la soirée.

Son mec l'avait trompée, elle s'était retrouvée enfermée dans les toilettes avec une fille en pleurs, mais après elle n'accédait qu'à des brides de conversations sans sens. Elle se contenta de se servir dans les restes de cookies pour contenter son estomac qui criait famine.

Dix minutes plus tard, elle se retrouva seule à table puisque les autres étaient partis comater dans un coin, probablement pour décuver. En jetant un coup d'œil dans le salon, elle nota la présence de son frère, endormis aux côtés d'une blondinette.

Avec une petite voix moqueuse, elle se demanda s'il avait enfin réussi à trouver une copine.

Après réflexion, elle se souvint du prénom de la fille : Aglaé. Cela faisait un certain temps déjà qu'Opaline avait remarqué son sourire amoureux, celui qui apparaissait dès qu'elle croisait son frère. Etait-ce possible que son jumeau ait réussi à rencontrer la fille qui craque sur lui depuis elle-ne-savait-combien-de-temps et qu'il partage des sentiments ? Opaline se dit que la coïncidence était trop grosse pour être vrai.

Une fille arriva dans la cuisine et la sortit de ses pensées. Elle avait les cheveux roux flamboyant et Opaline ne mit pas longtemps à assembler les pièces du puzzle.

— Dis-moi que tu es la personne qui a dormi avec moi cette nuit et que ce n'était pas un coup d'un soir, la supplia Opaline.

— En effet oui, se mit à rire la fille.

Opaline baissa les yeux, honteuse.

— Tu ne te souviens pas de ce qui s'est passé hier soir ? demanda-t-elle avec une douceur incomparable dans sa voix.

— Juste des petits morceaux et mon mal de tête n'arrange pas les choses, grommela Opaline en se frottant les tempes.

— Je vais te le résumer alors. Tu as tenté de me consoler sans savoir la raison de ma tristesse, ce qui était assez drôle et maladroit puisque les effets de l'alcool embrumait ton esprit alors que je calmais mes pleurs. Ensuite tu as eu un débat plutôt marrant sur les psychologues.

— Qu'est-ce que j'ai raconté ? s'inquiéta Opaline.

— Rien de grave, ne t'en fais pas. Et si c'était le cas, il vaudrait mieux que tu restes dans l'ignorance. Puis tu as commencé à raconter des choses réfléchies et totalement stupides, le tout au sein d'une même phrase. Enfin, tu as décidé que tu avais sommeil, alors tu as tenté de dormir sur le parquet de la salle de bains, avant que je ne te force à aller te mettre dans un lit.

— J'ai tellement honte, soupira-t-elle avec exaspération.

— Tu n'étais pas dans ton état normal, j'ai bien remarqué.

L'amour est un pissenlitWhere stories live. Discover now