Chapitre 3

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Si la situation n'était pas embarrassante pour ma personne, je me serais sans nul doute allégrement fendue la poire, vu la tête que tirèrent Killian et Raphaël. Leur bug mental était assez puissant : le premier arborait une expression d'une stupidité inégalable tandis que le second semblait se demander quel était le sens de sa vie.

Enfin, je me moque de leurs têtes mais la mienne ne devait pas être mieux.

Après d'interminables secondes (qui se hissent désormais à la 10e place du classement des moments les plus gênants de ma vie) d'un silence perplexe, Killian explosa de rire avec toute la délicatesse qui le caractérise.

Cette réaction on ne peut plus offensante eût tout de même le mérite de faire réagir l'autre imbécile qui me rendit à nouveau mon espace vital, rougissant de honte. J'allais tenter de m'éclipser avec calme pour préserver ce qu'il me restait de dignité, lorsque Killian ouvrit sa grande bouche pour déblatérer des idioties.

- Sérieux vous foutiez quoi ?!, articula-t-il, toujours hilare. J'savais pas qu'il y avait un truc entre vous deux, enfin c'est original comme couple on va dire...

Oh comme je rêvais de lui effacer ce sourire suffisant avec un magnifique poing dans son faciès. Raphaël dut sentir mon changement menaçant d'humeur puisqu'il intervint :

- Ce qu'ils faisaient ne nous regardent en rien, même s'il serait plus convenable que tu ne viennes plus ici, Velanita.

J'écarquillai les yeux, incrédule.

- Sérieusement, vous pensez que je vais faire quoi avec un type dont je ne connais même pas le nom ?!

- Oh, je ne juge pas, m'interrompit Killian, beaucoup trop amusé par la situation.

- Et je m'appelle Quentin, au fait.

Je tournai lentement la tête vers cet individu dont les neurones devaient être grillées, tandis que l'autre imbécile repartait dans un fou rire.

- Je me fous de ton prénom, par contre ce qu'il m'intéresse c'est ce que tu foutais bloqué dans la salle de bain ?

- Pardon ? sursauta Raphaël, n'ayant absolument rien suivi.

- Oh euh, c'était une blague de Killian, rien de bien méchant... balbutia Quentin

A ces mots, le concerné s'arrêta enfin de ricaner sous le poids de nos regards noirs (le mien avait bien évidemment bien plus de puissance que celui de Raphaël qui n'avait pas l'air d'être capable de mettre d'intensité dans quoi que ce soit).

- Quel genre de "blague" exactement ?, articulai-je, peu sûre d'aimer sa réponse.

- J'ai aucun compte à te rendre, miss, lâcha-t-il narquoisement, c'est mon chalet je fais ce qu'il m'y plaît.

Alors que j'ouvrais la bouche pour me lancer dans une tirade afin de remettre ce crétin à sa place, Raphaël prit la parole :

- Ce chalet est autant le tien que le mien et celui de Quentin. Je ne sais pas exactement pour qui tu te prends mais sache que si tu continues à malmener qui que ce soit je devrais en informer mon frère et ses collègues.

- Comme si t'allais remarquer quoi que ce soit, rétorqua l'autre avec amusement.

Il était fort, très fort.

- Ecoute moi bien triple buse, lâchai-je alors que Raphaël se murait dans un silence énigmatique, si l'autre illuminé ne remarque rien, moi je serai au courant et je t'en ferai baver.

- J'adorerais voir ça. Je dois avouer que je suis déçu, je ne pensais pas que tu serais du genre justicière-défenseuse des opprimés, se moqua-t-il.

"Bienvenue en colo !" "Super..."Where stories live. Discover now